Bulldozer du Palais National
Les bandits sont les bulldozers de certains conseillers du président de la République. Arnel Joseph, le bandit le plus en vue ces dernières années, a les meilleurs patrons de la place. Il est le principal pion d’Ardouin Zéphirin, conseiller du président Jovenel Moïse, pour démolir le mandat de Gédéon. De mèche avec Vladimir Paraison (USGPN) et Belson Soljour (DDO), Zéphirin avait privé Michael Gédéon de toutes les clés qui déverrouillent ou verrouillent les zones de non-droit de Port-au-Prince. Pour avoir été DDO avant d’être directeur général, Gédéon connait presque tous les gangs de l’Ouest. Mais aujourd’hui, il ne contrôle plus rien. C’est Zéphirin qui est le big boss maintenant. ZÉPHIRIN LÒK GÉDÉON.
Ardouin Zéphirin avait promis à Paraison et à Soljour qu’il les fera nommer, l’un ou l’autre, à la direction générale de la PNH s’ils ruinent le mandat de Gédéon. Ces deux bonhommes se sont défoncés pour démolir Gédéon et provoquer un départ précipité de ce dernier. Mais Gédéon reste en place malgré que la situation est devenue catastrophique. Entretemps, il a été un peu soulagé après que malheur est arrivé à Belson Soljour et Vladimir Paraison l’un après l’autre.
Avec le sénateur Gracia Delva, Ardouin a utilisé une autre stratégie en renforçant Arnel Joseph et le hisse à un niveau pour défier Michael Gédéon de temps en temps. Ce que Arnel fait bien. Arnel dispose maintenant de deux armées (Village de Dieu et Marchand) et des alliées. Entre ses propres soldats et ceux de ses alliés, Arnel dispose de plus de 750 hommes et femmes armés sous son commandement. Du jamais vu dans ce pays!
Lors du «lock down» de début février, le palais national a fait sortir Arnel pour accuser l’opposition de complicité avec un bandit recherché par la police. Le palais a payé cher pour ce parade du puissant chef de gang dans les rues de port-au-prince.
Moteurs de la concurrence déloyale
Dans la classe des affaires, Arnel a aussi des patrons. Mensuellement, il y a une cotisation de certains bourgeois pour envoyer de l’argent à Arnel et aux autres gangs. Parfois, les gangs sèment la pagaille c’est parce que la recette prend du temps pour arriver.
Le chef de ces opérations est Reynold Deeb, le grand contrebandier et big boss de Ronald Decembre (MEF) et de la douane. Si un commerçant n’a pas cotisé, et c’est Deeb qui fait la recette, ses marchandises ne pourront pas être dédouanées. Ce sont les gangs qui donnent l’aval pour dédouaner. Même s’ils sont en pleine opération, ils ne perturbent pas les affaires de Deeb, Alan Zureik, Shérif Abdallah et co. Les conteneurs de ces patrons sont inviolables, ils paient cher pour ce privilège.
Quand Reynold Deeb et alliés finissent de dédouaner et livrer leurs marchandises, ils ordonnent aux gangs de semer la terreur afin que les concurrents de Bongù en importation de produits alimentaires n’arrivent pas à dédouaner leurs produits ni de les sortir du port. C’est de la concurrence déloyale totale.
Bigio aussi se met de la partie à La Saline. Son raisonnement est de perturber le port de la capitale pour dévier plus de trafic vers le sien à Lafito.
Bébés de Michel Martelly
L’ancien président Martelly est lui aussi influent dans les puissants gangs. C’est lui, Roro Nelson et Laurent Lamothe (avec l’aide de son protégé Gary Bodeau) qui ont fait parvenir certaines armes lourdes à Village de Dieu, La Saline, Delmas 2, Grand Ravine, etc. Ce sont eux qui ont habitué les gangs avec ces fortes sommes d’argent.
Les 6, 7 et 8 juillet 2018 c’étaient ces gangs qui ont sécurisé les propriétés des Martelly ayant quitté le pays d’urgence en hélicoptère. Par exemple, c’est le gang de la Saline qui était monté à Pétion-Ville et veillé sur le gym d’Olivier Martelly. Bougòy a surveillé sa résidence sur les côtes de St Marc. Plus de 6 gangs ont été déployés pour protéger les biens des Martelly et de Grégory.
C’est un phénomène à la mode: tous les officiels et certains de ces hommes d’affaires préfèrent se faire sécuriser par des bandits que par des policiers. Les parlementaires sont les champions de ce phénomène. Naturellement, les bandits peuvent s’entendre, l’un connait les trucs des autres. Tant que ces officiels accèdent au pouvoir, la police sera toujours dans cet état.
Les drogue dealers se servent des bandits aussi. Ce n’est pas par hasard que c’est l’entourage de Martelly qui se charge d’une partie du payroll des soldats d’Arnel Joseph qui touchent chacun 75 000 gourdes comme salaire mensuel et des frais allant de 15 000 à 50 000 gourdes selon le rang du soldat. Et les deux armées d’Arnel, Village de Dieu et Marchant, ont plus de 400 hommes et femmes de toutes fonctions: soldats à armes, messagers, antennes, agents de contre-espionnage, policiers informateurs, etc.
Un soldat d’Arnel touche 3 fois plus qu’un policier ! Voici Haïti Chérie.
Devinez-vous même pourquoi ce sont les proches de Martelly comme Hervé Fourcand qui se chargent de payer les armées d’Arnel.
Le banditisme est rentable
Les vols de voitures sont très rentables pour des hommes d’affaires qui les achètent de la main de ces bandits et les revendent à des mafieux en République Dominicaine.
Quand un bandit vole une motocyclette, le chef de gang lui paie et ce dernier va revendre la moto à un homme d’affaires qui revend le moteur en République Dominicaine pour faire des moteurs pour bateaux.
Les derniers épisodes survenus dans l’Artibonite sont inquiétants. Le contrôle d’Arnel Joseph semble échapper à Ardouin Zéphirin. Arnel est au courant du plan de Jovenel Moïse et d’Ardouin Zéphirin pour le faire tuer une fois qu’un nouveau directeur général de la police est installé en Aout, façon de montrer que c’est Gédéon qui n’était pas à la hauteur.
Arnel est informé et se démarque de plus en plus du palais national pour se rapprocher un peu plus vers Reynold Deeb qui compte l’utiliser contre son cousin et son adversaire Renigald Boulos qui a des ambitions présidentielles. Et Martelly s’est aussi mis dans la partie. Michel Martelly estime que s’il laisse tomber Arnel Joseph, il peut se faire doubler par Reginald Boulos qui a aussi ses gangs à Cité Soleil. Les gangs de Boulos étaient silencieux mais depuis un mois, ils commencent à se faire entendre dans la Cité. Martelly se sent menacé par Boulos et ses gangs de Cité Soleil, il mise sur Arnel qui a un certain leadership sur tous les autres gangs de la région métropolitaine pour neutraliser Boulos.
Après avoir été supporté par Jovenel Moïse et Ardouin Zéphirin pendant deux ans, Arnel Joseph est fort aujourd’hui du soutien de Michel Martelly, Roro Nelson, Michel Clérié, Reynold Deeb, Alain Zureik, Shérif Abdallah et Olivier Barreau. Jovenel et Zéphirin l’avaient utilisé pour nuire à Gédéon et comptent l’assassiner en septembre. Mais Martelly et Deeb veulent le protéger pour stopper la machine Boulos qui a déjà pris sa vitesse de croisière en direction du Palais National.
Le pays est foutu, l’État est gangstérisé au plus haut niveau. C’est un État-Voyou qui se sert de bandits armés pour acculer les adversaires politiques ou économiques. Arnel promet de dénoncer Jovenel Moïse, Ardouin Zéphirin et Carl Henry Boucher qui veulent le tuer une semaine après l’entrée en fonction du prochain DG qui sera un chouchou de Jovenel. Ils comptent faire un grand coup politique avec la tête d’Arnel après l’avoir utilisée pendant deux ans contre Gédéon.
Ce pays est foutu. Si la jeunesse ne se réveille pas, les prochaines années seront encore plus sombres. Arnel marquera l’histoire de ce pays à jamais. Jamais un chef de gang n’a été aussi puissant. Jamais un chef de gang n’a été sollicité autant par le palais national, le parlement et les hommes d’affaires.
A. H. Taylor
Source : informations recueillies de sources combinées (un ami de la dcpj + des prisonniers, anciens membres de gangs).
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