Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Je m'autorise à féliciter Walner Osna parce qu'il ne vit pas en Haïti et que sa vie n'est pas en danger par rapport à ses analyses.

Publié par siel sur 21 Mai 2021, 12:57pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Petrocaribe n’est pas simplement un acte de pillage et de corruption du pouvoir. C’est aussi le résultat d’une complicité internationale pour faire échec à l’application de cet accord, car toute coopération ou solidarité entre pays d’Amérique latine remettait en question les rapports qu’entretient Haïti avec les États-Unis, la France, le Canada et les organisations internationales comme le FMI

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Étudiant au doctorat en sociologie à l’Université d’Ottawa, assistant à l’enseignement, membre du Collectif de recherche sur les migrations et les racismes (COMIR) et de la Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti, Walner Osna est un spécialiste des enjeux d’Haïti, son pays d’origine.

LE CONTEXTE :

Sous perfusion économique internationale, l’État caribéen traverse une criseinstitutionnelle, économique et sociale d’une ampleur critique. Soutenu par les grandes puissances, le président Jovenel s’accroche au pouvoir mais a perdu la confiance des Haïtiens, livrés à eux-mêmes et à la loi des gangs.

L’ENJEU :

L’urgence est au retour au calme et à la sécurité pour tous les citoyens. Une étape essentielle au redémarrage de l’économie et du fonctionnement démocratique. Faudra-t-il en passer par un renversement du pouvoir ? Oui, selon cet expert et militant des droits humains.

« Où prend sa source la crise que traverse Haïti ?

C’est une situation complexe et structurelle. Elle est la résultante d’une domination états-unienne qui remonte au 20e siècle avec l’occupation du pays de 1915 à 1934. Après 1986, malgré les acquis politiques et sociaux, on n’est jamais arrivé à instaurer un régime qui reprenne les revendications populaires et les idéaux de la révolution haïtienne. Le pays a, au contraire, suivi un modèle néolibéral qui a aggravé la situation socio-économique. Cette domination des États-Unis perdure encore aujourd’hui, pour des raisons géopolitiques et économiques car le pays est convoité pour ses ressources naturelles.

Quelles sont les conditions de vie actuellement en Haïti ?

La situation s’est dégradée extrêmement vite au cours des quatre dernières années. Plus de quatre millions de personnes ont des difficultés d’accès à la nourriture, à l’eau et au logement social. On est dans un contexte de corruption généralisée, de criminalisation et d’insécurité planifiée qui a des incidences considérables sur la vie du peuple haïtien. Les gens ont peur. Les questions prioritaires comme la pauvreté, la sécurité et les infrastructures ne sont pas traitées. Des bandes illégales armées se livrent à des enlèvements sans que la police n’intervienne.

Pourquoi le pouvoir en place ne parvient-il pas à redresser le pays ?

 

Le régime en place est prêt à tout faire pour assurer les intérêts des États-Unis et du Core Group (composé des ambassadeurs d’Allemagne, Brésil, Canada, Espagne, États-Unis, France…). Ce sont eux qui s’arrangent toujours pour mettre au pouvoir un régime qui sert aveuglément leurs intérêts. C’est comme ça qu’on a eu le régime Martelly (président de 2011 à 2016). Des rapports du Sénat et de la Cour suprême ont par la suite montré à quel point il avait été l’un des régimes les plus corrompus de l’histoire d’Haïti, notamment avec le vaste pillage des fonds Petrocaribe.

Que sont devenus les 3,8 milliards de dollars générés par Petrocaribe, cette alliance entre les pays caribéens et le Venezuela ? N’étaient-ils pas destinés à financer des programmes sociaux ?

L’argent a été détourné. Mais Petrocaribe n’est pas simplement un acte de pillage et de corruption du pouvoir. C’est aussi le résultat d’une complicité internationale pour faire échec à l’application de cet accord, car toute coopération ou solidarité entre pays d’Amérique latine remettait en question les rapports qu’entretient Haïti avec les États-Unis, la France, le Canada et les organisations internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) qui n’apportent aucune retombée positive pour les classes populaires. En ce sens, l’échec de Petrocaribe est une forme de recolonisation.

Suite dans le lien.

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents