Des escadrons de la mort au sein de la PNH.
« Je suis arrivé à l’aéroport un mardi et on devait m’installer comme chef de la Police le vendredi. Les hommes qui étaient venus me chercher constituaient en réalité un escadron de la mort. Je ne le savais pas. Je pensais qu’ils étaient des agents de la SWAT TEAM (NDLR : Unité d’élite) parce que ce sont eux qui portaient l’uniforme noir et des fusils Galil quand j’ai quitté le pays. Quand je les ai vus à l’aéroport, je croyais que c’était une disposition du chef de la police ou bien du gouvernement.
J’ai préféré monter dans la voiture d’un ami qui était aussi venu me chercher. Les hommes en noir bien équipés étaient venus avec des véhicules de police et des gilets pare-balles estampillés Police, ils m’ont frayé le passage dans la rue.
Arrivé à l’hôtel Villa Créole, ils l’ont investi et placé des gardes. Deux jours après, ils étaient encore là, et par reflexe, j’ai appelé l’un d’entre eux et je lui ai demandé à quelle promotion il appartenait. Il m’a répondu qu’il n’était d’aucune promotion de la police. Il m’a dit qu’ils étaient des assaillants qui avaient aidé à renverser le président Jean-Bertrand Aristide.
C’était des anciens attachés, un groupe hétérogène. Ils n’étaient pas formés mais ils connaissaient le maniement des armes. Quand je me suis mis à les interroger, ils m’ont dit qu’ils étaient au nombre de quarante (40) et qu’on les appelait le « Back Up Delta ». Ils ont dit que là où la police ne peut pas intervenir, c’est eux qui interviennent. Mon prédécesseur (Ndlr, Léon Charles) était au courant. Ils m’ont dit par exemple à Fort National, c’est eux qui étaient intervenu. Ils ont déclaré que, dans ces quartiers, ils ne regardaient pas quand ils tiraient.
Ils voulaient que je les intègre dans la police. Ils m’ont dit que c’est le directeur de la police qui leur donnait parfois un peu d’argent, le directeur de l’OAVCT (NDLR : l’Office Assurance de Véhicules Contre Tiers) ou bien de l’APN (NDLR : Autorité Portuaire Nationale). Lorsqu’on m’a remis la liste des membres du groupe, j’ai vu que c’était des hommes que j’avais déjà arrêté quand j’étais à la Direction Centrale de la Police Judiciaire. Parmi eux, il y avait des anciens attachés et des anciens policiers impliqués dans la drogue.
Ma première disposition a été de faire une conférence de presse et j’ai déclaré que les uniformes noirs n’existent plus dans la police. Si la population remarquait des hommes en noir dans les rues, ce n’était pas des policiers. Quand ces hommes n’étaient pas en noirs, ils étaient des kidnappeurs. »
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MARIO ANDRÉSOL : " Michel Martelly transportait de la drogue pour des Colombiens "
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