Tunis (Tunisie), de notre correspondante.– « Bienvenue à tous, c’est dommage que les trois présidents (République, gouvernement et Parlement) ne soient pas avec nous aujourd’hui. Il semble qu’ils soient encore réticents à l’application de la Constitution et à exécuter les réformes qui vont dans le sens de mettre fin à l’arbitraire et à la corruption. » Les paroles de Sihem Bensedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), ont un air de déjà-vu.
Alors qu’elle parlait dans le cadre d’une conférence pour la fin des travaux de l’IVD les 14 et 15 décembre, les chaises vides des représentants de l’État n’ont pas surpris. Depuis quatre ans, aucun représentant du gouvernement ou de la présidence n’a assisté aux auditions publiques, sur les témoignages des victimes de la dictature, ni soutenu publiquement l’Instance Vérité et Dignité, chargée d’assurer le processus de justice transitionnelle. Quant au Parlement tunisien, 68 députés ont voté en mars dernier contre le prolongement du mandat de l’IVD, nécessaire pourtant pour la finition de ses travaux.
« C’est vraiment dommage qu’ils ne soient pas venus au moins pour la fin. Cela a encore créé un malaise auprès des victimes présentes et cela suscite aussi un doute sur la continuité du processus après la fin de l’IVD », déclare Hayet Ouertani, présidente de la commission réparation et réhabilitation.
SUITE dans le lien
Certains spectateurs se sont effondrés pendant le récit parfois insoutenable des actes de torture, ici en 2016.
/https%3A%2F%2Fstatic.mediapart.fr%2Fetmagine%2Fdefault%2Ffiles%2F2018%2F12%2F21%2F48340033-1081978625307987-4926311257830588416-o.jpg)
En Tunisie, l'Etat résiste encore à son examen de conscience postdictature
Le 31 décembre, l'Instance Vérité et Dignité, chargée de la justice transitionnelle en Tunisie, clôt son mandat après quatre ans et demi de travail pour faire la lumière sur les dérives du...
Commenter cet article