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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


MASSACRE DU 26 AVRIL 1963. Rappel historique. Par Gérard Alphonse Férère, Ph.D., auteur de Armée d'Haiti après Magloire et Hitlérisme Duvaliérien.

Publié par Gérard Alphonse Férère, sur 29 Avril 2019, 22:07pm

Catégories : #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Principaux protagonistes : l’Armée d’Haïti et la milice macoute, lieutenant Max Dominique.

 

            Le vendredi 26 avril 1963, après une  soi-disant tentative d’assassinat ou d’enlèvement des enfants de François Duvalier devant le Collège Bird dont fut accusé à tort le lieutenant François Benoît, le Président, fou de rage, ordonna l’arrestation et l’exécution de nombreuses personnes, militaires et civils suspectes d’être des opposants. Des détachements de la Police, de l’Armée, et de la milice macoute se rendirent à la résidence de la famille Benoît au Bois-Verna, tuèrent tous ceux qui s’y trouvaient, son père, sa mère, deux servantes, une dame enceinte qui était en visite, les chiens, et incendièrent la maison avec les cadavres. (Voir liste ci-après). Quant au nourrisson de 18 mois du couple Benoît, des rumeurs circulèrent qu’il fut ou bien tué aussi, ou bien qu’il aurait été emporté par le lieutenant Max Dominique, gendre de Duvalier. Après avoir incendié la maison des Benoît, les agents du Président se rendirent à la résidence de la famille de l’épouse du lieutenant Benoît, Jacqueline Édeline, et exterminèrent la famille et toutes les autres  personnes qui s’y trouvaient. (Voir liste ci-après).

 

            Peu après le 26 avril, on découvrit que le vrai auteur de l’attentat était Clément Barbot, un proche de Duvalier et ancien chef des macoutes et non pas le lieutenant Benoît. Celui-ci d’ailleurs avait pris refuge à l’Ambassade de la République Dominicaine trois jours auparavant, le 23 avril, parce qu’il était recherché au sujet d’un soi-disant complot.  Il a été aussi rapporté que Duvalier avait une autre raison de massacrer la famille Benoît : dans certains cercles on citait le nom de l’ancien Juge en Cassation Joseph Benoît, père du lieutenant François Benoît pour remplacer Duvalier à la Présidence du Pays.

 

            Le tyran profita de l’incident pour ajouter à la liste des personnes à exécuter certains officiers en service actif ou retraités et des civils suspects d’avoir été complices ou simplement au courant d’un coup avorté planifié au début d’avril 1963  par les colonels Lionel Honorat, Kern Delince et Charles Turnier. Le colonel Turnier fut arrêté et tué aux Casernes Dessalines où il avait été conduit après son arrestation, mais Delince et Honorat eurent le  temps de gagner  une  ambassade.   J’étais  du nombre de  ceux qui  devaient être tués ce jour-là. J’eus la vie sauve grâce à la protection de mon cousin, le colonel Frédéric Marc Arty, Chef de la Police de Port-au-Prince et puissant duvaliériste. (Voir page 25). Des femmes, des enfants, des bébés, des nourrissons furent tués, des innocents contre lesquels il n’y avait aucune accusation, tels que l’avocat bien connu Benoît Armand liquidé à cause de son prénom confondu avec le nom de famille Benoît, l’étudiant Lionel Bance, le nommé Titonn, âgé de 15 ans, jeune protégé des Benoît.

 

            Voici une liste évidemment incomplète de personnes assassinées ce jour-là. Les noms des militaires sont soulignés.

 

Armand, Benoît (avocat,dont le prénom était Benoît)

Augustin, Pressoir (coiffeur)

Auguste, Léandre (octogénaire)

Bance, Lionel (étudiant)

Benoît, Gérald (nourrisson de 18 mois, fils du couple Benoît/Édeline)

Benoît, Joseph (ancien juge en cassation, père du lieutenant Benoît)

Benoît Neptune, Louise (mère du lieutenant Benoît)

Bouchereau, Amédée (entrepreneur, commerçant)

Bouchereau, Jean (ingénieur, capitaine ADH) 

Carré (prénom inconnu, tué par balles dans la voiture

            de Louis Dupoux, celui-ci grièvement blessé)

Célestin, Philippe (major ADH)

Chassagne, Roland (capitaine ADH)

De Chavigny, Roger (capitaine ADH)

Chenet, Jean (commerçant, artiste)

Clermont, Henri (colonel ADH)

Clermont Jiménez, Juanita (épouse du colonel Clermont)

Clermont, Marrat Juanita (fille des Clermont)

Corvington, Max (capitaine ADH)

Damas, Fritz (assassiné à la place Ste. Anne)

Denis, Édouard (dentiste, major ADH)

Désulmé, Maurice

Désulmé, née Sainté, (épouse Maurice Désulmé)

Désulmé, Léa (fille des époux Maurice Désulmé)

Désulmé, Roland (fils de Sainté et Maurice Désulmé)

Dougé, Pierre Élie (lieutenant ADH)

Dougé, Rossini (frère du lieutenant Dougé)

Duchatelier, Maurice (époux de Ghislaine Édeline)

Duchatelier, Philippe-Maurice (nourrisson de 18 mois

             de Ghislaine Édeline et Maurice Duchatelier)

Dufanal, Liliane

Édeline, Georgette (mère du lieutenant Claude Édeline)

Édeline, Paul René (père du lieutenant Édeline)

Édeline Duchatelier, Ghislaine, (sœur du lieutenant          Édeline)

Édeline, Gladys (sœur du lieutenant Édeline)

Édeline, Jean-Robert (frère du lieutenant Édeline)

Édeline, Raymond (frère du lieutenant Édeline)

Étienne, Francis (major ADH)

Fouchard, Lionel (ancien officier des GCDH)

Forbin, Alfred (colonel ADH)

Garoute, Hamilton ( colonel ADH )

Lallemand, René (capitaine ADH)

Larreur, Roger (père du lieutenant Claude Larreur GCDH)

Lauture, Georges (lieutenant ADH)

 

 

Lilavois, Jean-Marc (petit-fils du colonel Henri Clermont)

Lochard, Charles (capitaine ADH)

Lominy, Frantz (lieutenant ADH)  

Marcel, Guy (sous-lieutenant ADH)

Maximilien, Louis (médecin, colonel ADH)

Michel, Chenon (capitaine ADH) 

Paris, Max (lieutenant ADH)

Paulette (nom de famille inconnu, servante chez les Benoît)

Poitevien, Albert (ancien Commandant des GCDH)

Remarais, Mathilde (servante chez les  Benoît)

Riobé, André (commerçant)

Roy, Édouard (colonel ADH)

Sabalat, Ernest (avocat)

Saint-Fort, Alix (lieutenant ADH)

Saint-Phil, Fritz (mécanicien)

Sajous, René (capitaine ADH)

San Millan, Frédéric (président du syndicat des chauffeurs-

             guides)

Scott, Lucien (capitaine ADH)

Sévère, Ernest (avocat, ancien ministre de Fignolé)

Simon, Franck (commerçant)

Sincère, Amanie (bonne d’enfant de Gérald, le bébé de 18

            mois du couple Benoît/Édeline)

Théodore, William (ami de Didier et Paul Vieux tués eux aussi)

Tippenhauer, Éric (père d’Éric Junior et de Rudy)

Tippenhauer, Éric Jr.

Tippenhauer, Rudy

Ti Tonn, 15 ans, (protégé de la famille Benoît)

Vieux, Didier

Vieux, Paul (Polo)

Villedrouin, Roger (colonel ADH)

Anonyme, une dame enceinte en visite chez les Benoît

(Sources : Notes de l’auteur et Pierre-Charles 2000).
 
 

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