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"Les Tontons Macoutes étaient des mercenaires, des valets et des tueurs recrutés dans les prisons de l’Etat moyennant la liberté, parmi les paysans, les grands dons, les grands propriétaires terriens et régionaux, parmi les étudiants en quête d’emplois et de promotions sociales, parmi les prolétaires des couches urbaines, parmi les bourgeois et mulâtres sans rancune, parmi les femmes de caractère et très zélées, parmi les gais et lesbiennes trop frustrés.
Ainsi on a connu des personnages légendaires comme Zacharie Delva dans l’Artibonite, Métellus dans le Nord, Astrel Benjamin dans le Sud, Madame Max Aldophedans la zone du Centre d’Haiti (Mirebalais), Dupéral Peralte et Bertoni à Lascahobas, Robert Cox ou Ti Paulette au Cap-Haitien, le préfet Berto à Fort-Liberté, Ella Conzé à Grand-Rivière du Nord, Aderbal Lhérisson à Saint-Raphaël, etc. Des quartiers de Port-au-Prince ont connu leurs hommes de gloire comme Ti Bobo ou Boss Pinte aux Portails Sain-Joseph ou Léogâne, Milice Midy à Carrefour, Aderbal Lherisson à Delmas, Edner Day au Bel-Air.
Au Cap-Haitien, Ti Raymond Charles, cordonnier au Carénage ; Robert Cox, a la rue 24 B ; Ti Paulette, commerçant et pédéraste à la rue 15 E ; Dubréus, débardeur à la douane ; Max Chauvelt, au Tourisme, rues 2 et 3 L ; Ti Doc Narcisse, camionneur à la rue 6 I-J ; Buffalo Cowboy à Lafossette ; Ti Chimène, prostituée et lesbienne ; Pouelco, maçon à Lafosette ; Dodo Vincent, magistrat ; Pelota Giordani, député ; Aderbal Lhérisson, au Café Colomb, rues 17 et 18 A ; Jacques Dardompré, aux Affaires sociales, zone de Ti Guinen, etc.
Des orchestres comme ceux de Wébert Sicot et de Nemours Jean-Baptiste ont eu aussi leurs hommes de main, en la personne de Jean Fils-Aimé et Jean Khoury. Des Facultés comme celle de Médecine, avec Roger Lafontant ; des églises catholiques avec les Pères Ligondé, Atys et Sicot ; des églises protestantes avec le Pasteur Nérée ; des loges maçonniques avec les frères Figaro et Dodo Nassar ; des péristyles, des sociétés sacrées ou secrètes (zobops, sans-poils, bizangos, etc.), des médecins, des militaires, des avocats, des ingénieurs, des hougans, des mambos, des cireurs de chaussure, des ébénistes, des tailleurs, des comptables, des écrivains, ont été doublement macoutisés et au service du pouvoir pendant près de 30 ans de dictature."
Pourquoi, je vous fais ce rappel ?
D'abord, pour vous rappeler l'importance des biographies.
Plusieurs des noms cités ici sont ceux de personnes, de leurs descendants ou de leurs familles qui se trouvent actuellement au pouvoir. Allo, M.Claude Raymond, ma tata et mon tonton sont chez moi, pourrez-vous me transmettre l'adresse du commissariat de police de Nan Ti Bois?
Aucune de ces personnes ou leurs ascendants n'ont été jugés.
Et c'est précisément, cette absence de justice qui permet aux plus grands prédateurs et parfois criminels notoires à occuper, aujourd'hui, l'ensemble des postes et fonctions dans l'Etat.
C'est pourquoi, savoir qui est qui, quels sont les itinéraires de personnes appelées à exercer des fonctions dans l'Etat, apporte une garantie d'avoir à ces postes, des personnes qui seraient compétentes.
Pas seulement compétentes, mais avec des profils, disons corrects.
Pas des noms et des visages "ki fè kè nou sote", des chevaliers à la figure macabre du temps du "faire noir", des "djak", des "fèmen djol ou", des "koko makak",des torturés montrées à la télévision nationale, des disparitions, des enfermements jusqu'à ce que mort s'ensuive à la prison de Fort-Dimanche dont la fille de la patronne, Mme Max Adolphe, est actuellement ministre de la Jeunesse.
Quelle ironie...Quel cynisme...
Foutu pays, sans mémoire, sans respect. Amnésie collective encouragée par les élites judiciaires, politiques, économiques et intellectuelles
Il s'agit d'une véritable toile d'araignées fabriquée par le pouvoir réactionnaire rose dans laquelle, comme une mouche prise au piège, se trouve emprisonnée la nation haïtienne à l'aube de ce 21ème siècle.
Et pour avoir une idée du pourquoi de cette régression totale/capitale : Pétrole, or et iridium en abondance en Haïti, selon l’ex-président de la Raffinerie dominicaine de pétrole, M.Leopoldo Espaillat Nanita
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