EXTRAITS
LE C.D.F : Très jeune, vous avez déjà assisté ici à des scènes incroyables …
M.D.M : Mon père avait racheté le Barcelona, le club du célèbre hôtel Fontainebleau de Miami Beach, et quand j’avais entre 7 et 10 ans, il m’y emmenait régulièrement. D’une part j’y ai rencontré Franck Sinatra, Sammy Davis Junior ou Dean Martin, mais en même temps c’est vrai que c’était le gros gang du crime organisé : tous les mafieux de Montréal, de New-York et de partout étaient là ! Je ne suis pas certaine que c’était une bonne idée d’emmener une enfant de 7 ans là-bas. Tout cela m’impressionnait, comme ces jolies barmaids … c’est là que j’ai pris le goût pour les clubs.
LE C.D.F : Ca ressemble à la série Magic City cette première époque ! Les Italiens étaient-ils surtout ici « en vacances » ou bien avaient-ils beaucoup d’affaires en Floride comme votre père au Fontainebleau ?
M.D.M : Il y avait beaucoup d’Italiens en affaires entre le Canada, la Floride et les îles des Caraïbes, c’était très international. Il y a eu aussi beaucoup de trafic de voitures volées au Canada et qui étaient revendues ici.
LE C.D.F : Et Quand quelqu’un était recherché par la police au Québec, la Floride était la solution évidente ?
M.D.M : C’était très facile à l’époque, on demandait seulement le permis de conduire à la frontière… et il n’y avait pas de photo dessus. Donc beaucoup avaient de faux permis. Une fois en Floride, certains partaient ensuite pour se cacher dans les îles des Caraïbes. J’imagine que c’est moins facile maintenant…
« J’ai vu des centaines de barils de cocaïne alignés sur les quais de Fort Lauderdale »
LE C.D.F : Vous décrivez dans votre livre des valises de dollars et des nuages de cocaïne lors de vos séjours d’adolescente … Et en même temps c’étaient les « années Escobar »… la Floride était-elle si mal famée que ça ?
Livre de Milena Di Maulo - Fille et femme de mafiosiM.D.M : Oui il y avait beaucoup de gangsters. Il y en a encore beaucoup, et il y en aura toujours. Mais c’est vrai que certains endroits étaient alors assez « stupéfiants ». Etant la fille de Joe Di Maulo, les tapis rouges se déroulaient partout devant moi : salons VIP, « champaign rooms », la vie de jet set avec, oui, de la cocaïne partout. Rien n’était trop beau pour Milena Di Maulo ! Tout était glamour, tout le monde y avait de l’argent, dépensait, consommait. Un jour on était aux Bahamas, le lendemain au Diplomat de Hollywood … C’était quand même assez différent de maintenant, car la cocaïne rentrait chaque jour en Floride par avion et bateau, et personne ne faisait rien contre ça. Je suis restée trois ans avec Manuel, un Cubain qui en importait de la Jamaïque … donc, oui, j’ai vu beaucoup de drogue passer. Ca m’est arrivée d’accompagner des « amis » dans des entrepôts ou de voir des centaines de barils de cocaïne alignés sur les quais de Fort Lauderdale …
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Milena Di Maulo : "En Floride j'ai fréquenté toutes les mafias du monde" - Le Courrier des Amériques
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