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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


L'Actualité. Haïti et la France, une histoire tragique. Voyez comment on parle de Toussaint Louverture. Je bouillonne toujours...

Publié par siel sur 6 Mars 2023, 19:20pm

Catégories : #REFLEXIONS perso, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

... d'indignation quand je me rappelle de ce V. NUMA  dans son micro répétant et répétant encore  et encore que l'aéroport de Port-au-Prince ne devrait pas s'appeler Toussaint Louverture et que c'était une usurpation. Le type comme tous les réacs, renverse la réalité. Car l'usurpation est celle de DUVALIER François qui a baptisé de son nom une infrastructure construite avec l'argent public. GUERRIER  H, fait évidemment de même parce que je ne sais pas si vous avez remarqué ces types fonctionnent en réseau , ils forment une "ring".I l suffit que l'un d'entre eux veut faire passer une connerie  pour que tous les autres la reprennent et la fassent circuler en boucle sur les réseaux sociaux.

Vous ne pouvez pas savoir à quel point ces animateurs/communicateurs/ manipulateurs ont fait du mal à la société haïtienne avec la diffusion d'opinions stupides présentées comme vérités immuables.

J'ai toujours attiré l'attention de mes lecteurs sur l'importance des mots. Dernier exemple ma critique de l'utilisation du mot "kokorat" par MORVAN pour désigner les enfants des rues. Sur les préjugés comme ici utilisés pou stigmatiser certains segments de la société. 

Lisez le Baron Duval du Nouvelliste passant de "Jamais un président avait montré autant de sollicitude envers son peuple", à "l’ancien président et amuseur public Michel Martelly" La sollicitude correspondant au vol des Fonds Petro Caribe n'est-ce pas....Et l'amuseur public correspondant à l'attaque de Martelly contre le journal.

 Ecoutez le vocabulaire de l'ex-sénateur Zenny. Le type ne peut pas prononcer une phrase sans y mettre le mot " caca". Il croit que ce langage est celui du peuple -alors que c'est faux, il s'agit d'une production de la classe moyenne duvaliériste dont Martelly par exemple était une sorte d'icône , qui a propagé ce langage ordurier dans les classes populaires qui en imitant ces petits-bourgeois se sont données l'impression d'appartenir plus ou moins à leur monde - si ce n'est par le mode de vie au moins par le langage.

Ces dits journalistes se conduisent à la manière des chefs de gangs, ils prennent en otage l'esprit des gens à partir d'un rapport de force supérieur ( je suis celui qui parle dans un micro) inférieur ( tu es celui qui écoute. Ainsi quand V. NUMA déclare : "Quand vous êtes directeur d'opinion, vous devez diriger l'opinion". comme il semble mal connaître s son métier, je l'invite à lire ce texte qui dresse un panorama des différentes fonctions et leurs attributs.

Bref, et j'insiste, parler de rupture avec le système de kleptocratie c'est aussi parler de rupture avec des journalistes qui également font dans la kleptomanie en s'accaparant du temps disponible des cerveaux des gens  sur base de "je dis la vérité, moi seul dis la vérité , mwen ka asire w, mwen byen konnen ayisyen yo" et autres fariboles pour leur inculquer des bêtises.

 L'article :

L’expert en affaires internationales et collaborateur de L’actualité Jocelyn Coulon publie, ce 2 mars, l’essai Ma France, au sujet d’un pays qu’il a visité de nombreuses fois et qui le fascine depuis l’enfance, en raison de ses origines paternelles. Extrait d’un chapitre portant sur le passé colonialiste de l’Hexagone

 

 

Je me suis rendu à Bordeaux, un des ports du commerce français des esclaves entre 1672 et 1837. Le port de Nantes, plus au nord, était le plus important dans cet affreux trafic, mais j’ai choisi la capitale de la Nouvelle-Aquitaine pour ses lieux de mémoire sur l’esclavage. Ils sont nombreux : des statues, plusieurs salles dans le grand Musée d’Aquitaine, des plaques commémoratives, des maisons de commerce composent un parcours mémoriel impressionnant et rappellent le rôle joué par cette ville dans la traite des esclaves.

J’ai commencé ma courte visite à Bordeaux par une première étape : le parc des Berges de La Bastide, sur la rive droite de la Garonne en face du centre-ville, l’endroit même où se trouve le buste de Toussaint Louverture, héros de la guerre d’indépendance d’Haïti à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. La sculpture en bronze, installée sur un bloc de pierre, est l’œuvre de l’artiste haïtien Ludovic Booz et a été inaugurée en 2005. Le général haïtien y figure dans toute sa détermination. Il en a eu bien besoin durant sa brillante et tumultueuse carrière. Il a été tour à tour esclave, esclavagiste, collaborateur du régime français, éveilleur des consciences, révolutionnaire, gouverneur et libérateur. L’historien Sudhir Hazareesingh lui a consacré une biographie très fouillée, où le héros de l’indépendance d’Haïti dépasse le cadre de son pays pour occuper une place dans le panthéon des personnes illustres ayant marqué l’histoire du monde. Trop longtemps en effet, Toussaint Louverture est resté en marge de l’histoire, seulement connu dans son pays, dans les Caraïbes et dans quelques pays en développement. Mais la révolution haïtienne a fait depuis quelques années l’objet d’une relecture, et on s’est penché sur ses effets aux États-Unis et dans le monde atlantique. Après tout, sous le leadership de Louverture, un peuple d’esclaves a vaincu une des plus grandes puissances mondiales de l’époque, la France, et établi la première république noire. Ce fut un véritable coup de tonnerre qui a ébranlé les nations colonisatrices et blanches.

Toussaint Louverture a payé cher ce défi. Il a été capturé par les Français en 1802 et emprisonné au château de Joux, dans le département du Doubs, où il est mort en captivité le 7 avril 1803 sans avoir assisté à la réalisation de son rêve. Le 1er janvier 1804, Haïti proclamait officiellement son indépendance.

Le général n’a jamais vécu à Bordeaux, mais un de ses fils, Isaac, oui. Autour du buste, la ville a installé des plaques commémoratives présentant sa biographie et le rôle de la ville dans la traite négrière.

Si les sculptures de Toussaint Louverture se multiplient dans le monde — il y en a une à Montréal et à Québec —, Bordeaux a inauguré une autre statue, sur la rive gauche de la Garonne, qu’il ne faut pas oublier. Il s’agit de celle représentant Modeste Testas, de son vrai nom Al Pouessi, ancienne esclave, née probablement en Éthiopie à la fin du XVIIIe siècle et morte libre en 1870 à Haïti, à 105 ans, sur les terres de son ancien maître et concubin bordelais. Nous connaissons son histoire parce qu’elle fut transmise à l’oral et à l’écrit par sa famille. L’un de ses petits-fils, François Denys Légitime, a été quelques mois président d’Haïti à la fin du XIXe siècle.

L’histoire sanglante et tragique de la relation entre Haïti et la France est revenue hanter les consciences en mai 2022 à la suite de la publication en anglais, en français et en créole d’une enquête du New York Times, intitulée « Comment une banque française a fait main basse sur Haïti », sur les indemnités payées par Haïti à la France afin de dédommager les propriétaires esclavagistes français dépossédés pendant la révolution haïtienne. Cette page sombre de l’histoire était connue par les spécialistes et la population haïtienne, mais l’enquête du quotidien américain lui a donné un retentissement international.

 Grâce à la découverte de nouveaux documents en Haïti, en France et aux États-Unis, elle révèle la rapacité du Crédit industriel et commercial, une banque française, dans l’administration du paiement des indemnités et dans la gestion d’autres prêts à l’État haïtien. Entre 1825 et le début des années 1950, Haïti a versé l’équivalent de 27 milliards d’euros pour compenser les esclavagistes. Selon des études, cette ponction dans les finances du pays lui aurait fait perdre entre 21 et 115 milliards de dollars américains de croissance, ce qui explique sans doute l’extrême sous-développement dont il est accablé.

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