... à écouter ces deux émissions.
L'une se passe au Sénat français . Il s'agit d'une présentation faite par deux experts de la politique interne des USA avec les prochaines élections; et des relations du gouvernement US avec la France. Écoutez plus particulièrement en 18.09, Madame Alexandra de Hoop Scheffer, politologue, senior vice-président pour les questions géopolitiques au German Marshall Fund of the United States, très articulée et bourrée de connaissances.
L'autre est une émission avec M. Gave, un économiste, plutôt de droite nationaliste, dans laquelle il présente ses analyses sur la " dé-dollarisation" de l'économie mondiale qui, selon lui, serait en route- vu que l'Arabie Saoudite aurait décidé de vendre son pétrole dans différentes monnaies - y compris le dollar bien entendu- et que donc le dollar ne sera plus la seule monnaie de transactions commerciales. Il montre de quelle manière les USA influencent les politiques européennes, notamment celle de France.
J'ai voulu attirer l'attention de mes lecteurs sur la politique étrangère menée par les USA qui est dirigée toujours en fonction de leurs intérêts économiques et à leur objectif de maintenir leur suprématie sur le monde. Petits pays de rien du tout comme Haïti, ou grand pays comme la France à des échelles différentes, les moyens employés sont les mêmes.
L'économiste GRAVE rappelle comment Saddam Hussein et Kadhafi qui avaient tous deux l'intention de sortir leur économie de l'étouffoir du dollar ont "fini". Un exemple parmi d'autres parce qu'on pourrait également ajouter dans la liste l'ex -président du Venezuela Hugo Chavez décédé à point nommé d'un cancer.
À contrario le nouveau président d'Argentine, celui dont le petit nom est "el loco" , le fou dont le programme politique se résume à : privatisation de tous les biens de l'État et de ses institutions : santé, éducation, de faire du dollar la monnaie nationale, de supprimer tous les avantages sociaux ( qu'ils crèvent, les pauvres) , de combattre les syndicats qui défendent les droits des travailleurs, emporte toutes les faveurs des USA. Lesquels USA savent parfaitement qu'il s'agit d'une politique économique suicidaire pour le pays et ses habitants- de même qu'ils jugeaient celle de DUVALIER F tout en l'encourageant.
La séance au Sénat est un exemple de ce qui devrait se faire en Haïti - quand il y aura à nouveau un Sénat et en admettant que les sénateurs seraient des individus de qualité- à savoir inviter des personnes bien informées et compétentes à présenter un tableau sur tel ou tel autre sujet : exposition de l'état de l'agriculture, des problèmes qu'elle rencontre, de la sécurité, de l'environnement, du commerce, du tourisme, des relations internationales.ETC
L'intérêt de ce genre d'exercice étant de fournir à des élus des consultations en leur apportant des informations qu'ils n'ont pas le temps, ni les compétences pour les comprendre. De manière à ce qu'ils puissent être- dans le cas d'Haïti- des acteurs dynamiques, capables d'influer sur la politique menée par le gouvernement à partir de faits.
Par ailleurs, mais pas vraiment hors sujet, j'entends les nationalistes - certainement pas des patriotes- dégoiser à qui criera le plus fort leur mépris de la Caricom. Leurs arguments imbéciles se déclinant en : "petits pays auxquels l'indépendance a été donnée ( comme si il n'avait pas existé dans ces pays des mouvements indépendantistes); petits pays qui ne sont rien du tout face à la grandeur haïtienne qui a fait 1804" Etc.
Un tsunami de stupidités, de "voye monte" repris par tous les ignares, qui relève d'un déni des réalités actuelles (nous nous trouvons en 2004 et pas en 1804) et d'une volonté de duper la population. La plupart de ces pays méprisés ont un PIB plus important que celui d'Haïti et se débrouillent en faisant pas mal de contorsions et avec plus ou moins de succès pour passer à travers les mailles du filet des USA, de leur moto America First. Les problèmes qu'ils confrontent ne sont pas foncièrement différents de ceux auxquels Haïti fait face : trafic de drogue, insécurité, pauvreté, main-mise de l'économie par quelques familles soit d'anciens colons ou de la diaspora syro-libanaise.
De plus, ces propos agressifs, infantiles, parfois carrément injurieux, contre nos voisins des Caraïbes ne nous honorent pas. Il faudrait d'abord se demander pourquoi les élites haïtiennes sont dans l'incapacité de gérer leurs problèmes internes et font appel constamment à des interventions militaires étrangères et/ou s'ancrent dans la pratique des coups d'État.
Et ces injures ne peuvent que fragiliser les diasporas qui se trouvent dans ces pays. Il ne faut pas oublier qu'existe une quantité d'Haïtiens d'origine aux Bahamas, à la Jamaïque et dans d'autres îles où ils ont émigré, sont devenus des citoyens de ces pays ainsi que leur descendance. La Jamaïque, par exemple a été une terre d'accueil pour quantité d'Haïtiens forcés à l'exil pour des raisons politiques au cours de l'histoire tumultueuse d'Haïti.
Ajouter à cela que certains pays appartenant à la Caricom ont osé prendre parti pour Haïti avec tous les risques de sanctions, répression et autres méthodes utilisées par les USA pour les contraindre à se plier à leur diktat.
Cette cabale contre la Caricom portée par des personnes qu'on aurait pu croire ayant un minimum de bon sens et de connaissances des relations dans le pré-carré étasunien, illustre, une fois de plus, l'absence de considération du bien commun, le populisme outrancier et la politique de duperie exercée - avec un relatif succès- depuis 2004.
Et pour finir il serait nécessaire de rappeler à tous ces dingos de Guy Philippe,- lequel entre temps a baissé le volume et est passé de la posture imitant (les gants) Ibrahim Traoré du Burkina Faso, juché sur un char ( de carnaval ?) entouré de miliciens du BSAP, à une révolution qu'il dit maintenant devoir être pacifique - que la domination des USA sur notre hémisphère et particulièrement sur Haïti ne date pas d'aujourd'hui.
Et qu'eux mêmes en 1991 avec la bande à Toto Constant, en 2004, avec la bande à Guy Philippe ont été des supplétifs, de parfaits exécutants de cette politique visant à déstabiliser le pays et à le pousser dans la direction dans laquelle elle se trouve aujourd'hui avec, après un Gérard Latortue en 2004, un Conille en 2024, tous deux dans la dépendance de la CI/USA et de son syndicat sur place le CORE GROUP.
Aussi, en attendant des jours meilleurs, la seule politique qui est laissée aux dirigeants haïtiens s'est de veiller à faire le moins de dégâts possibles et à s'occuper de leur population. Et pour ce faire il faut que la population prenne conscience de cette mainmise des USA ( qui ne sera pas éternelle) et qu'elle se mobilise pour apporter son soutien aux politiciens plus ou moins honnêtes et à dénoncer ceux qui comme les Tèt kale et néo-duvaiéristes utilisent un langage propre à les manipuler, à diriger leurs opinions vers un soi-disant nationalisme à la Duvalier qui a accouché après 29 ans de règne de plus de 80% d'analphabètes.
Duvaliéristes, néo-duvaliéristes, tèt kale et alliés misent sur l'absence d'éducation pour maintenir la population dans la soumission en utilisant , ces derniers temps, les réseaux sociaux pour les abétir.
Et vous avez pu constater comment les Tèt kale employés de la CI/USA/CORE GROUP ont mené une attaque contre l'éducation en Haïti. Exactement la même que DUVALIER F. avait menée en interdisant les laboratoires scientifiques. Ce qui permet de comprendre le niveau v-crasse des commentaires des Haïtiens vivant dans le pays et à l'étranger, ainsi que celui des journalistes et des youtubeurs.
Cette transition organisée par les USA, devrait offrir l'occasion aux Haïtiens de faire une rupture avec l'ignorance, de se mobiliser pour se donner les moyens d'affronter les défis du futur. Rome ne s'est pas faite en un jour.
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