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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


La France s'était-elle servie d'Haïti pour atténuer la grogne dans les Dom-Tom[1]?

Publié par Elsie HAAS sur 23 Février 2009, 10:15am

Catégories : #FRANCE

Voici un point de vue totalement pertinent. Je répondrai  à la question sans hésiter : oui. Comme elle l'a toujours fait. Utiliser Haïti comme épouvantail pour faire tenir tranquille ses populations  de Martinique, Guadeloupe, Guyane.
C'est un classique de la manipulation .
Le peuple haïtien a toujours été abusé parce que son histoire l'a rendu particulièrement vulnérable.
 Diaboliser  le peuple haïtien, c'est toujours payant pour tout le monde; pour les étrangers comme pour les Haïtiens qui veulent s'attirer les bonnes grâces de la France, du Canada et des USA.
Au fait, c'est assez curieux que les événements de Guadeloupe n'aient suscité aucunes réactions des zentellectuels du Collectif Non et du Collectif 2004, pourtant très liés à leurs confrères antillo/guyanais.
 Ah, oui ! C'est vrai. J'oubliais. Ils sont occupés.
 Pendant que ça bouge dans les DOM, les 2 frères Poivre d'Arvor se trouvent en Haïti pour tourner un documentaire pour la chaîne française Arte. Devinez sur qui ? Sur les zentellectuels du "Collectif Non". Et avec l'aide de qui ? Celle du Collectif 2004. Vous voyez donc  combien il s'avèrerait très délicat, en ce moment, pour  la bande du "Collectif Non" et celle du "Collectif 2004" de s'exprimer sur ce sujet.

 Quoique...ils seraient  assez audacieux  pour  dénoncer  sur RFI une influence démoniaque d'Aristide sur les Guadeloupéens.
Oui, oui, il paraîtrait qu'Aristide aurait, avec l'argent de la drogue, payé Domota pour créer du désordre à la Martinique pour se venger des Français qui ont refusé  de lui verser la dette de l'Indépendance. Oui, oui, oui, comme dirait l'autre, plagiant Bush : " Aristide  est le problème !".  Aristide c'est Attila ! Le pire c'est qu'il s'en trouverait encore des gogos pour les croire.
Voici donc l'excellent papier de  M. Dorismond  et les vidéos des 2 reportages dont il est question :


 
Voir le film ci-annexé pour vous en faire une idée.
 
Par Max Dorismond (Fév. 2009)
 
Avec tambours et trompettes, TV5MONDE[2], annonça le 12 décembre 2008, que son programme documentaire Thalassa avait braqué ses caméras sur « un paradis perdu dans le sud d'Haïti : Les Abricots ». A l'heure dite, tous nos compatriotes avertis s'installèrent devant leur télé.
Abricot, un paradis! Je ne pouvais l'affubler de ce nom. Toutefois, ce fut un petit coin acceptable pour l'ensemble de l'île. Les animateurs avaient chanté et loué J.C. Fignolé, le présidentiable[3] maire pour son courage et son désintéressement du pouvoir pour s'être installé dans ce bled perdu avec le vague espoir de ressusciter son fief agonisant, comme toute l'île d'ailleurs, pour en faire un exemple de renaissance en guise de référence à un peuple abandonné de tous les dieux.
 Les caméras se transportèrent ensuite à Port-au-Prince. Pas le P-au-P plus ou moins vivable, mais non! Elles décrochèrent la misère au flanc des bidonvilles affamés, mal fagotés et laissés pour compte : La saline, Cité-Soleil…etc. Enfin, le P-au-P qui brasse et mange la terre «Tuff », sous forme de galette de boue séchée. Ce fut une vision cauchemardesque à vous fendre l'âme.
Changement de vue, nous voilà au paradis des békés[4] , la Martinique. Dans une explosion de couleurs chatoyantes, les autres Antilles, telles, la Guadeloupe et Saint-Martin s'étalèrent sous nos yeux comme un écrin d'émeraude avec, peut-être, l'intention de nous faire regretter la geste de 1804. Elles se révélèrent dans toute leur splendeur à l'envers du décor actuel de l'île de Dessalines.
Sceptique, connaissant le problème des mes frères de couleur dans ces DOM-TOM sous le giron de la France, j'ai refusé d'être intoxiqué en réfutant la fausse poésie de cette vision biaisée à l'avance. Ces infortunés peuplades, ayant raté leur rendez-vous avec l'histoire, étaient souvent considérés comme des citoyens de seconde classe dans ces paradis pour békés, leurs descendants et leurs invités. Mon petit doigt m'indiqua que ce détour vers Haïti, cette référence comparative, enrobée de sucre et soulignée au trait rouge, ne fut pas le fruit d'un hasard télévisuel, mais d'un marketing médiatique fallacieux destiné à attiédir l'ardeur de certains locaux en mal d'épanouissement.
A mon dernier voyage à la Martinique et à Saint-Martin en 2005, j'avais eu l'occasion de converser avec certains insulaires, surtout ceux « qui ne se pétaient pas les bretelles ». Leur découragement était palpable. Défaitiste à souhait, chômeur et dépendant de l'assistanat[5] français, le paradis des békés n'est pas le leur. Il est loin de la frontière de leurs rêves.
En effet, depuis trois semaines, (février 2009), une certaine révolte gronde dans l'air et dérange l'habituelle quiétude de la Martinique et de la Guadeloupe. Toutes les revendications sont sur la table : sociales, économiques, raciales…etc. C'est la grève générale. Le sentiment anti-béké est palpable. Le peuple à genoux vient de se redresser et la minorité, toujours choyée des dieux,  tremble. Des troupes d'élites de la Métropole sont appelées en renfort…etc. La France en a plein les bras.
Donc, je reviens à ma question titre : La France, par cette comparaison douteuse, avait-elle l'intention de mettre en garde ses gentils colorés, aux mains écorchées, pas trop pressés aujourd'hui de servir des békés ingrats et exploiteurs ou des métropolitains fatigués et friands de bonnes chairs comme jadis?
Voulait-elle leur répéter la célèbre phrase du « Père Turbateur »?, le jésuite qui accompagnait les premiers conquistadores, avant de planter sa croix sur la plage d'Hispaniola[6] en 1492, dans le fameux monologue de l'humoriste Marc Favreau, alias «Sol», dans sa pièce, «L'univers est dans la pomme». …..Saluant les indigènes effrayés qui se cachaient dans les feuillus, le Père Turbateur, debout, les bras croisés sur sa poitrine, leur déclara :
«Petits indigents, n'ayez pas peur, nous sommes venus pour votre bien » et tournant sa tête de côté, avec un rictus hypocrite, il continua « De toute façon, nous l'aurons». [7]
Seuls les imbéciles laissent tomber inopinément leurs avantages sans grimper dans les rideaux. Les naïfs et les retardataires l'apprennent toujours à leurs dépens.
 
Pour vous en faire une idée, cliquez sur le lien ci-dessous pour visionner le film :
 
Les derniers maîtres de la Martinique
De Romain Bolzinger.
 
Les derniers Maîtres de la Martinique (Canal + France) Investigations Spéciales:
 
 

   
Pour revoir « Les Abricots » de Thalassa, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous.
 


[1] L'acronyme  DOM-TOM signifie Département d'outre-mer - Territoire d'outre-mer.
[2] TV5MONDE est la chaîne de Télévision généraliste francophone internationale.
[3] Le mal chronique de chaque haïtien
[4] Le mot béké désigne en Martinique un antillais descendant des premiers colons. En Guadeloupe, on parle de « blanc-créole ».
[5] Le chèque du bien-être social et d'autres avantages économiques et sociaux offerts aux nécessiteux des territoires d'outre-mer.
 
[6] Hispaniola, appelée aussi Saint-Domingue ou Haïti, est la deuxième plus grande île des Antilles. C'est une des rares îles des Caraïbes à être partagée entre deux pays indépendants : la République dominicaine et Haïti.
 
[7] Cette phrase lapidaire et ironique est de Marc Favreau (Sol), un monologuiste et humoriste de Montréal dans son spectacle L'univers est dans la pomme». Sol avait pour habitude dans ses textes de déformer les mots en leur procurant un double sens. Exemple : «Père Turbateur» dérivé du verbe «Perturber», déranger…etc. Le terme  Indigents, un diminutif de «Indigènes» premiers habitants de l'île….etc. Attention: la phrase, c'est de l'humour pur. Elle n'a rien d'historique. Le nom «Père Turbateur» est de la fiction. Dans cette pièce, Favreau a simplement souligné l'hypocrisie humaine dans toute sa laideur.
 
Sources: Wikipédia.com,  l'encyclopédie en ligne.

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