La chanteuse canadienne parle volontiers de ses origines haïtiennes. Elle vient pourtant de Joni Mitchell et de la folk. La preuve en concert, samedi à Cully
Au tout départ, c’est la touffeur. Premier pas sur le tarmac de l’aéroport de Port-au-Prince, elle a 13 ans. «J’étais accablée par la température, par les gens qui nous sautaient dessus pour nous vendre des trucs.» La mère de Mélissa n’a pas vu son île depuis vingt ans, elle est en larmes. Puis se transforme rapidement en parfaite bourgeoise créole, permanentée et bijoutée. Mélissa a des tresses en vrac et pas le cheveu lisse. C’est un garçon manqué, ne porte pas les jupes plissées que les enfants repassent avant le sermon du dimanche, dans les églises des mornes. «Je n’entrais pas dans le cadre. Pas plus qu’au Canada.» Une femme de l’entre-deux, Mélissa Laveaux. Dont la musique a le goût du cuivre.
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