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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


A bas les mensonges! Jenès Ayiti a refize pran manti.(8)

Publié par Elsie HAAS sur 10 Décembre 2009, 10:32am

Catégories : #MEDIA MENSONGES

Je lis ceci sur internet :

Mr. X revisitons les faits:
1) Discours d'Aristide après son retour de l'Onu en août 1991: "Pas ménajé yo ba yo sa yo mérité."
2) L'institution de la justice populaire et la peine capitale Pè Lebrun: ("Li senti bon...")
3) Le contrôle de 60% du budget national par Aristide
4) Les élections frauduleuses de l'an 2000 et l'exclusion de la majorité de l'opposition par intimidation
5) L'enrichissement personnel d'un prêtre qui avait fait jadis voeu de pauvreté
6) L'instauration de l'anarchie
7) L'élimination d'un concurrent potentiel: Jean Dominique
8) L'élimination de journalistes: Brignol Lindor, Jacques Roche
9) L'humiliation du notaire Monique Brisson (Lavalas première heure qui croyait au rêve)
10) La sécurité d'Aristide fut assurée par La Steele & Co pour $9 millions par an. Et non par des Haïtiens s'il vous plaît.
11) Il fait du lobby à Washington entre 1991 et 1994 auprès du Black Caucus pour que l'armée américaine intervienne et le replace au pouvoir alors qu'il mijotait une revanche et une destruction-soumission du pays
12) Il récidive en 2004 au soir de son départ pour une intervention américaine en sa faveur.
13) On découvre $350.000 en train de pourrir dans un coffre à sa résidence de Tabarre
14) Au lieu de rassembler, il utilise des gangs pour terroriser et menace avec Lavalas comme jadis Fignolé le fit avec le rouleau compresseur.

 
 Maintenant voyons ce qu'il en est de l'ensemble de ces affirmations.
1"Discours..."Effectivement Aristide a prononçé ces mots. Ce qui était totalement irresponsable pour un chef d'Etat représentant l'ensemble de la Nation et non pas uniquement son parti. Ce qui signifie qu'Aristide a agi  sur ce plan-ci, dans la continuité de ses prédécesseurs (les 2 Duvalier, Namphy, Avril)
2'L'institution..." Il n'y a pas eu d'"institution de justice populaire".  Si cela avait été le cas, les prédateurs professionnels  auraient  été  liquidés ou auraient  dû s'enfuir.Si elle a existé, c'est en 1986 quand l'Armée, l'Eglise et les hauts fonctionnaires de l'Etat ont laissé le peuple se faire justice sur des petits macoutes pour éviter justement que les réels responsables des 29 ans de  crimes, de viols et de tortures ne soient jugés. D''ailleurs,  ces criminels sont restés dans l'ensemble impunis et continuent tranquillement pour ceux qui ne sont pas morts à "brasser" leurs affaires et/ ou se sont reconvertis dans la politique.
3"Le contrôle.." Qu'est-ce que c'est que cette histoire de contrôle de 60% du buget national par Aristide ? D'où sort ce chiffre?
En 1994, à son retour au pouvoir, Aristide était sous le contrôle de M. Delatour, son conseiller économique, a  commencé à appliquer le plan néolibéral de privatisations de l'ensemble des entreprises de l'Etat.
VOIR DELATOUR par Jean Dominique
Un fait signalé par la BM, le Club de Paris,etc., qui n'acceptaient de prêter de l'argent à son gouvernement qu'à  ces conditions.
Si cétait avant le coup d'Etat de 1991 , Aristide avait eu à peine le temps de commencer à mettre de l'ordre dans les fiances du pays.  Vous savez avec combien d'argent sont partis en exil Duvalier bébé, ses ministres d'Etat et sa cour ?Vous savez dans quel état étaient les finances d'Haïti après 29 ans de dictature ? Delatour avait d'ailleurs lui-même fait un audit et publié les comptes, photocopié tous les chèques zombis qui partaient des entreprises de l'Etat pour aller directement dans les comptes en banque des dignitaires du régime. Les gens font comme si Aristide et son gouvernement avaient hérité en 1991 d'un pactole, d'un pays pacifié qui marchait comme sur des roulettes. Il faut arrêter d'affabuler.

De plus  à partir de 1994, les gouvernements d'Aristide et de Préval ont dû s'acquitter des remboursements de la dette, condition sine qua non pour avoir droit à des prêts.Ce qui les a rendu impopulaires dans une fraction de leur électorat, les organisations de base, qui refusaient qu'ils se plient à la politique du FMI. ll faut quand même essayer d'analyser les faits économiques au lieu de répéter ad nauseam des zen, qui par définition même, ne sont pas vérifiables.
VOIR : Vidéo, l'économiste Jeffrey Sachs s'exprime sur la politique économique du gouvernement Aristide
4) " Les élections..." L'opposition en 2000, bien que les observateurs internationaux aient déclaré que les élections s'étaient  + ou - normalement déroulées, a contesté  la validité de 2 sièges. Aristide sous les pressions a finalement décidé de les remettre en jeu. Refus de l'opposition qui à l'opposé, remet en jeu l'ensemble du processus électoral. L'opposition fait du lobbying en Europe, aux USA et auprès des instances internationales pour que tous les fonds destinés au gouvernement haïtien soient bloqués. Ce qui fut fait. A partir de ce moment, effectivement, Aristide va utiliser le budget de l'Etat, constitué principalement des taxes diverses pour faire fonctionner le pays. Mais évidemment ce n'est pas viable. Le pays est ruiné, confronté au G184 qui  lui est financée et  qui finance par ailleurs le désordre dans l'ensemble du pays avec les mercenaires venus de la RD, Aristide est débarqué par l'international et remplacé par Latortue/Alexandre. Que pensez de gens qui demandent aux instances internationales de geler les finances de leur pays ? Des amis du peuple ?
5)  "L'enrichissement..." A-t-on déjà vu un chef d'Etat qui ne s'enrichit pas ? Un exemple, svp ?. Les Bush, les Clinton ? D'autre part Aristide n'est plus prêtre et les voeux prononcés ne sont plus d'actualité. Le type est marié, quid de ses voeux de chasteté ?
6)  "L'instauration..." L'anarchie a été instaurée à partir du moment où un pouvor légitimement élu est constamment menacé par l'opposition et qu'il lui faut se défendre  C'est ce schéma qu'ont essayé de  pratiquer l'oligarchie au Venezuela, en Bolivie ou en Equateur : foutre le désordre.
 L'anarchie a été  favorisée par le coup d'Etat par la force en 1991, et le second coup d'Etat par les finances en 2000, puis rebelotte un 3ème coup d'Etat par la force en 2004. Il ne faut pas raconter d'histoire et faire comme si d'un côté il y avait une opposition toute blanche et de l'autre un diable noir.

D'ailleurs, l'évolution de la politique après le départ d'Aristide en 2004,  la débandade du groupe d'Apaid, les nombreux scandales sous Latortue/ Alexandre montrent bien à quel point cette analyse manichéenne, puérile du bouc émissaire était opportuniste.
 Aujourd'hui rebelotte, les mêmes reprennnent cette même grile d'analyse pour diaboliser Préval dont le budget  de gouvernement dépend à 60% de l'étranger. La tactique va-t-elle de nouveau réussir ? Il est clair, qu'il suffirait que l'opposition arrive  à faire du lobbying auprès des bailleurs de fonds  afin qu'ils coupent l'argent pour que Préval tombe. Regardez comment Léonel Fernandez a eu chaud. Le gouvernement de RD endetté jusqu'au cou n'avait+ d'argent pour payer ses fonctionnaires en décembre.Le président de la RD a dû emprunter à la BM in extremis; sinon c'était la banqueroute.
En Haïti les données ont changé. La partie la plus influente de l'opposition, les importateurs et patrons de sweatshop sont aujourd'hui au côté de Préval. Les petits politiciens sans aucunes assises, ni populaires ni financières, sont pieds et poings liés. C'est celui qui est avec les Américains, Français, Canadiens qui est le gagnant, point barre.  Préval a retenu des échecs consécutifs d'Aristide, cette leçon. Le peuple n'a pas d'importance, son soutien n'est pas indispensable, tant que  celui des étrangers est acquis. D'où l'élimination facile de Lavalas aux différentes élections. 
7)  "L'élimination d'un concurrent.." Qu'est-ce que ça veut dire encore ce comportement de concierge et immature de rapporter, sans aucunes preuves qu'Aristide serait le meurtrier de Jean Dominique. Qui avait + intérêt à la disparition de Jean Dominique, Arisitide ou les tenants du status quo ? Jean Dominique était bien plus radical et positionné à gauche qu'Aristide. Ce type-là était de la veine d'un Morales ou d'un Correa. Qui pouvait craindre qu'il  devienne un éventuel Président ? Qui ? D'ailleurs Jean Dominique n'a jamais caché son hostilité radicale à la bourgeoisie compradore/militaromacoute  héritière de la papadocratie.
8)  "L'élimination.."Est-on sûr que  Lindor et Roche ont été assassinés par Aristide ? -Y-a-t'il eut des preuves en dehors des on dit, supputations et hypothèses ? Les sources ne seraient pas les mêmes média qui ont accusé le père Jean Juste ? Sinon en France on dit "présumé" et aux USA "alleged" tant qu'il n'y a pas eu de jugement.
9)  "L'humiliation.."Monique Brisson n'a jamais cru au "rêve", contrairement à d'autres qui n'ont aucune idée de l'économie et de la lutte des classes. Monique Brisson  était une militante politique de gauche qui a refusé de participer au gouvernement d'Aristide parce qu'elle jugeait qu'elle n'y avait pas sa place et qu'il ne répondait pas à ses attentes. Ce qui est tout à fait légitime  en démocratie et honorable. Ce sont plutôt ses anciens camarades,  les gens de l'OPl notamment, qui lui en ont voulu et l'ont ostracisée.
10) La sécurité d'Aristide. Pourquoi Aristide aurait-il été obligé de confier sa sécurité  à des Haïtiens ? Combien de chefs d'Etat dans le monde font appel à des officines similaires pour leur sécurité ? Il n'y a pas là de quoi fouetter un chat. En quoi le fait que la sécurité de Latortue, assurée par son neveu, un Haïtien, devenu Sénateur par la suite et qui avait été surnommé M. 30% dans un article du journal Le Figaro, était une meilleure  chose ? Parce que l'argent restait en famille ?
11)  "Il fait du lobby.."Aristide a été renversé par un coup d'Etat. Les militaires  appuyés par l'oligarchie commerçante ont pris le pays en otage. La population haïtienne dans son ensemble demandait le retour d'Aristide.  D'ailleurs à l'époque Aristide qui avait son gouvernement à Washington était entouré de ses ministres, d'une myriade de conseillers qui tous le poussaient à rentrer. Tous ces gens-là, dont un grand nombre sont devenus ses ennemis par la suite, voulaient avoir le pouvoir en Haïti. Certains par  réelle conviction politique, une majorité pour des avantages personnels.
Et ce ne sont pas les Black Caucus, mais Clinton qui finalement a pris la décision de "ramener " Aristide sous conditions. Des conditions drastiques. Black Caucus ou pas si Clinton avait dit niet, Aristide ne serait pas revenu. Point barre. La preuve : qu'elle a été l'influence du Black Caucus- qui pourtant réclamait le retour d'Aristie en 2004 ? Nulle.
12) "Il récidive en 2004." Non, il ne récidive pas. Ce sont les professionnels de coups d'Etat - les mêmes fauteurs de troubles faussaires et "attachés" qui brûlent de l'envie de le faire aujourd'hui avec Préval- qui ont récidivé.Ce sont ces gens là incapables de s'organiser démocratiquement qui , comme par hasard, répètent que le peuple haïtien n'est pas prêt pour la démocratie.
13) On découvre. " Qui est "On" ? Et quel intérêt Aristide aurait eu à laisser moisir des dollars dans un coffre fort alors même qu'il n'avait pas le sou, et qu'il aurait eu grandement besoin de cet argent pour  "payer" ses partisans ? D'ailleurs que sont devenus ces fameux dollars ? Qui les a récupérés ?  Où sont passés les témoins de cette découverte ? Evanouis comme les 350 000 dollars moisis ? Tout ceci est d'une rare stupidité.
14) "Au lieu de  rassembler.." Aristide, il me semblait, avait fait une série d'appels du pied à l'armée (mariage) d'abord, puis à la bourgeoisie. Mais d'emblée et l'une et l'autre lui étaient hostiles et ne pensaient qu'à s'en débarrasser; bien qu'il leur ait fait, comme Préval mais lui a la Minustah pour le défendre, moult concessions. Aristide lié aux masses ne leur convenait pas.
Un Préval qui se distancie du peuple, ça passe. Il s'agit d'une position idéologique, très peu rationnelle et allant totalement à l'encontre des intérêts économiques et sociaux du pays. On  peut constater les résultats  de cette phobie du développement et du bien-être de la population, toujours à l'oeuvre, dans l'état actuel où se trouve Haïti.
 Duvalier François, après ses quelques éliminations de familles mulâtres et d'opposants, avait rassuré cette oligarchie avec ses macoutes dont la fonction première était de maintenir  la population le plus éloigné possible  de l'oligarchie. Quant aux gangs pour terroriser, hum ! Il y a à boire et à manger dans cette affaire. Les gangs mangeaient et mangent encore à tous les rateliers. A Cité Soleil, Apaid et Boulos et cie avaient, comme Aristide, leurs hommes. Les gangs pour la pluspart n'ont qu'un seul maître : l'argent.
Et qui a de l'argent en Haïti ? Ca, il faudrait le demander aux mercenaires venus de la RD. Ils sont, paraît-il, fort au courant. Attendons les confessions d'Amaral Duclona et le livre futur de Guy Philippe !
Bref, tous ces soit-disant faits qui sont censés faire d'Aristide ou de Préval actuellement, un tyran sanguinaire, le Moloch Tropical du pays "le plus pauvre de l'hémisphère ouest " ne sont qu'enfantillages, chimères, zen, allégations gratuites et contes qui évidencient l'analphabétisme économique des intellectuels haïtiens.
Des crimes politiques il y en a en Haïti comme dans tous les pays du monde.
Savoir par qui ils sont commandités, c'est une autre affaire.
Sauf dans des cas comme ceux des frères Izmery, de Guy Malary où les tueurs sont identifiés et par la suite  grassement graciés par la "justice".
 
Tout ça pour dire que certains intellectuels haïtiens, de droite comme de gauche, se voilent la face
à ne pas vouloir reconnaître la dépendance structurelle d'Haïti aux financements étrangers,
à persister à faire de la politique infantile à base de Méchants et de Gentils,
à ne pas s'intéresser à  la politique économique,
à se désintéresser des réels acteurs du pouvoir qui
sont l'international et les grandes familles qui monopolisent l'ensemble des ressources du pays
et qui,
pour des raisons idéologiques et économiques héritées de la colonisation,
luttent par tous le moyens possibles afin de maintenir la population "à sa place",
c'est-à-dire dans  une misère abjecte : les ex-esclaves sont devenus des travailleurs/consommateurs pour le profit exclusif d'un petit groupe de millionaires.
Ces intellectuels ont choisi de protéger les millionaires et de s'attaquer aux pauvres. Money talks !
Ces mensonges sont lourds de conséquences,
en ce qu'ils forment les fondations  de l'échec au développement du pays.
Un pays dont une caste refuse à la population, systématiquement, les droits fondamentaux  à la justice, à l'éducation, à la santé, au logement, au travail, à la culture, aux loisirs, ne peut pas se développer, quel que soit son Président :  Trouillot, Namphy, Manigat, Avril, Aristide, Latortue/Alexandre, Préval...

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