J'ai lu ce message sur le web et je m'empresse de le diffuser parce qu'il exprime un projet
qui devrait retenir l'attention des Haïtiens.
L'auteur propose un partage du pouvoir en Haïti entre les 10 départements.
Ca rejoint la proposition que j'avais faite dans mon texte intitulé :
" Pourquoi, il ne faut pas aller voter." VOIR link
Bien que je n'adhère pas à sa proposition de mettre
chacun des candidats à la tête d'un des départements,
dans la mesure où ces candidats en allant se présenter à des élections
dont ils dénonçaient dans tous les média l'organisation,
ont montré leur opportunisme et
ont, en quelque sorte, une fois de plus, trahi la confiance du peuple haïtien
qui demande au minimum à ses dirigeants de faire preuve de conviction, d'honnêteté et d'éthique.
Cependant, le principe de la réorganisation du pays
à partir d'une décentralisation départementale, comme cela existe
dans beaucoup de pays, en France, en Suisse
et même aux USA est une bonne piste pour rompre avec l'engrenage
de la répétition des recettes qui aboutissent aux mêmes échecs.
Evidemment, il s'agit d'un énorme chantier
qui demande pour être réalisé que les Haïtiens déjà adhèrent au projet,
qu'ils le planifient
et le présentent à la communauté internationale, notamment aux USA,
qui ont la haute main sur tout ce qui touche Haïti.
Il est certain qu'il s'agit là d'une réelle révolution
qui va se heurter à tous ceux qui tirent profit du désordre haïtien.
Pas seulement les étrangers et les élites commerçantes, politiques et intellectuelles,
mais la classe moyenne qui grapille les miettes
qui lui sont laissées en échange de sa complicité.
Comme d'ailleurs les élections fantasmagoriques, en sont un exemple.
La tentative de Lavalas a échoué parce qu'elle s'est heurtée à ces forces réactionnaires dès le départ
et faute d'acteurs politiques capables de conduire le projet sans dérailler.
Il faut dire qu' au cours de ces 50 années, beaucoup de personnes compétentes et honnêtes
ont été forcées à l'exil ou assassinées.
Qui peut dire aujourd'hui, si un Antoine Izméry vivant, n'aurait pas pu être élu à la tête d'Haïti ?
Les forces réactionnaires depuis 1957, ont procédé par élimination pour conserver le pouvoir et
se le partager.
C'est pour celà également, qu'un des moyens de les contrer, est de démultiplier les centres de pouvoir. Comme le dit l'auteur du message "le partage du pouvoir est un élément clé"
Il est certain que le peuple haïtien aura besoin de représentants fiables,
compétents, indépendants et humanistes pour lancer ce chantier.
Après ces 50 années de gabegie et de répression auxquelles
a participé l'ensemble de la classe politique, économique et intellectuelle,
tous liés par différents réseaux (affaires, famille, etc)
il est quasiment impossible de leur accorder un blanc seeing.
Je regardais, par exemple, le trajet politique de l'économiste,
feu Marc Bazin, qui va de Duvalier, au gouvernement militaire,
puis au gouvernement Aristide, puis chez Latortue
et enfin à sa candidature aux élections présidentielles en 2006 sous la bannière Lavalas.
Un tel itinéraire politique est-t-il crédible ?
La question qui reste ouverte c'est :
où trouver des dirigeants, nationalistes, compétents et courageux ?
Dans la diaspora ? Pas évident. Elle reproduit les mêmes schémas qu'en Haïti.
Et parfois en pire.
D'où son absence de poids dans les pays où elle vit et dans les affaires haïtiennes.
Dans le pays ? Oui.
Mais comment éviter que dans le choix de ces représentants
ne se présentent les mêmes problèmes.
A savoir, le règne de la loi du plus fort et de l'impunité hérités du duvaliérisme.
Comment éviter que n'importe quel parrain du coin ne se fasse mettre à la tête d'un département ?
Vraiment, je n'ai pas de réponse à ces questions,
vue la décadence dans laquelle se trouve la société haïtienne
où la personne de conviction est considérée comme un lâche
tandis que celle qui pratique des magouilles est considérée comme intelligente.
Que faire pour Haïti, notre Pays, notre Patrie ?
Joseph M.-S.-L De Mertine
Goudou Goudou = 300.000 morts + 1.5 M Sans abri = 50 ans de fuite de cerveaux = Cholera importé = 1800 + morts à date = propagation exagérée = Etat général d’anxiété de la population = Elections controversées = Préjudices à la souveraineté nationale, chômage généralisé, élites dispersées, population délaissée.
Telle est l’image de notre pays.
A situations exceptionnelles, des stratégies exceptionnelles de sauvetage, appliquées méthodiquement ! Le facteur qui entrave la résolution de tous nos problèmes, depuis toujours, est celui du pouvoir. A cette heure notre pays a besoin de nous tous, surtout après plus de 50 ans d’expatriation, de fuite de cerveaux et d’un séisme qui nous a ravi plus de 300.000 de nos concitoyens. Une administratrice d’une école me disait que le partage du pouvoir est un élément clé de la gouvernance. Pourquoi ne pas penser à engager les 19 candidats dévoués à la présidence, plus une autre personnalité haïtienne pour diriger les 10 départements du pays (2 par département), pour une période intérimaire suffisante, afin d’établir toutes les infrastructures nécessaires, tangibles et intangibles pour, finalement créer le pays que nos pères et mères fondateurs souhaitaient.
La décentralisation serait assurée, le pays en dehors de Port-au-Prince aurait une couverture administrative unitaire, régalienne, complète et ne serait plus livré à lui- même et à ceux qui lèsent l’intérêt haitien. Depuis notre glorieuse indépendance, nous n’avons pas pu faire de notre pays, un pays souverain, libre, égalitaire et fraternel. La constitution peut être amendée ou mise en veilleuse pendant cette période de construction.
Comme le premier pays ayant garanti les droits humains, en abolissant l’esclavage, qui a signé l’acte constitutif des Nations Unies, Haïti devrait être parmi les pays qui influencent sa mission dans le meilleur sens. Nous nous trouvons dans une situation ambigue face aux Nations Unies. C’est à nous de faire le miracle qui s’impose. Il n’y a pas de communauté internationale ni de voisins qui peuvent le faire à notre place. Dans la pratique de la politique positiviste internationale, c’est un monde anarchique oú chaque nation agit aux mieux de ses propres intérêts de façon méthodique. Nous devons apprendre à jouer le jeu convenablement pour faire valoir nos intérêts d’après les us et coutumes de la pratique de la gouvernance nationale et internationale.
Nous devons inciter les autres états du monde à traiter des relations internationales économiques, politiques et culturelles avec nous de façon équitable. Quelque part, j’ai entendu “investments follow the flag”. Dans notre cas « nyet » ! En référence, regardez les relations franco-allemandes et anglo-américaines. Face aux Etats-Unis et à la France, les investissements économiques et les relations de l’amitié les plus favorisées n’ont pas suivi après notre indépendance et après l’occupation américaine. Pourquoi ?
Sans doute à cause de la politique isolationiste que nous subissons depuis 1804, mais surtout à cause de l’instabilité politique chronique, l’état de crise permanente qui sévissent chez nous depuis 216 ans.
Depuis la mondialisation d’Haiti qui a commencé au moment de notre indépendance et qui a été accélérée par nos 50 ans d’émigration forcée et nos malheurs environnementaux, nos compatriotes expatriés ont cultivé des amitiés personnelles partout dans le monde et ceci crée une matrice pour la gestation d’une meilleure compréhension d’Haiti qui devrait être utile, ceteris paribus, à de meilleures relations internationales.
C’est encore possible de faire un miracle , nous avons une jeunesse qui a soif d’apprendre. Nous devons créer des écoles, encore des écoles ! des emplois, encore des emplois !. Dernièrement, une jeune fille m’a approché dans une rue de la capitale. Elle a retiré de sa poche son carnet scolaire pour me montrer ses notes en me disant qu’elle a réussi ses examens, que c’est le jour des inscriptions, mais qu’elle n’a pas les 200 Gdes pour s’inscrire. Son visage était osseux, ses yeux creusés, une fille bien mise, mais elle portait un corsage devenu trop grand. « Oú sont vos parents ? » lui ai-je demandé. - Ma mère n’est plus elle est partie au moment du séisme, mon père est là mais il ne peut plus rien pour nous, il ne sait plus ce qui se passe m’a-t-elle dit les yeux pleins de tristesse. J’ai fait mon devoir citoyen envers elle mais avec ce grand chagrin au fond de moi, en pensant à la multitude de jeunes et d’adultes qui souffrent encore plus, ces jours-ci.
Mes chers frères et soeurs nous pouvons faire un miracle et remettre notre pays sur le chemin de son destin.
Que faire pour Haïti, notre pays, notre patrie ? ”Ask not what your country can do for you - ask what you can do for your country!” (John F. Kennedy).
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