Lu sur le net :
"Pour avoir mal c'est-à-dire à peu près suivi le conflit ivoirien "depuis le début" ( @Galanver), et en prenant pour point de départ les élections litigieuses, la seule question que je me pose "depuis le début" (et oui...) , c'est de savoir comment se décide qui a gagné des élections dans un pays depuis un pays tiers.
Je me demande si demain l'Allemagne pourra contester la réélection de Monsieur Sarkozy et décider que le vainqueur est Monsieur Mélenchon. Marine Le Pen pourra-t-elle en appeler aux ultra-nationalistes hongrois ou autrichiens pour faire respecter par la force le résultat des urnes qui lui aura été volé selon elle? Indépendamment de l'affaire africaine, je note que c'est le même processus qui s'est joué à l'Est où des candidats de l'Alliance étaient les acteurs/agents de révolutions colorées à prétentions démocratiques.
"Révolutions" tantôt couronnées succès, tantôt non.
Partout où la révolution colorée n'a pas abouti, on note la propension des candidats de l'Alliance Atlantique à organiser des manifestations quasi permanentes et d'ampleur (+ ou -) où l'Europe & les "civiles" ONG "américaines bâilleuses de fonds d'ONG des pays concernés (lesquelles représentent la société civile de ces pays bien que,le plus souvent, ce concept n'y a aucune réalité, aucune signification culturelle, donc aucun ancrage, ce qui est bien la source du problème... ) sont prises à témoin (mais de quoi?) et érigées en arbitres des contestations et en référents du débat interne.
On prône là en permanence le tout ou le rien, c'est à dire la démission du pouvoir en place, ni plus ni moins, en n'offrant d'autres perspectives, à + ou - long/court terme, que rédition pure et simple ou guerre civile.
Ca met mal à l'aise, ce climat entretenu à distance, comme un programme télécommandé depuis mon salon.
Jeu de mains, jeu de vilains...
Je me souviens du cas arménien de mars 2008 : un "client" de l'ancien président & opposant - candidat à la présidence Levon Ter Petrossian ( LTP), le jour même du scrutin, avait décrété depuis l'Italie où il officiait comme ambassadeur d'Arménie!... que le vainqueur des élections dans son pays était Son champion. (Lequel champion s'autoproclamait évidemment vainqueur... le jour même, avant même l'issue officielle du scrutin!) Même topôt pour une membre subalterne du ministère de affaires étrangères également cliente de LTP qui elle officiait aux relations avec l'OTAN. Très malsain quand on sait que c'est une trahison des devoirs de la charge de diplomate envers son propre Etat. Quand on est pas content on démissionne, mais on ne critique pas son pays depuis l'étranger et encore moins pour décréter des résultats électoraux. C'est carrément malsain quand on s'aperçoit que l'ancien diplomate est réfugié aux USA depuis lors... Car un champion des USA dispose évidemment des moyens de soigner sa clientèle en attendant les jours meilleurs où il parviendra au pouvoir. Depuis 2008, les manifestations continuent et sans doute, un jour ou l'autre prochain finiront par porter leurs fruits. Et pour pousser la métaphore fruitière, il faut se rendre compte qu'avec ce type de situation de conflit permanent larvé, le vers est dans le fruit. Tout gouvernement confronté à ce type de scenario est enfermé dans l'alternative piégée de se démettre pour ne pas en venir à réprimer des manifestations violemment ou de tenter de réagir en assumant le risque de faire couler le sang. Puisqu'en face, il n'y a pas d'offre de compromis. Tôt ou tard, le piège fonctionnera car les motifs de désespérance populaire (économiques, sociaux etc...) déjà tout à fait réels ne peuvent être qu'exacerbés par le conflit larvé, l'exaltation et la dépression entretenues.
En 2008, visiblement, les USA et l'Europe n'ont pas osé donner LTP vainqueur des élections en lieu et place des "autorités compétentes" du pays. (Les autorités compétentes? Vaste programme quand la démocratie est inscrite dans les institutions sur du papier mais pas dans la Culture ni dans l'image du soi...) Avec l'affaire ivoirienne, le curseur d'ingérence s'est déplacé. Alors demain, qui sait ?
Aussi dans l'affaire ivoirienne, repose-je ma question : comment peut-on à distance?, en lieu et place de... "qui?" d'ailleurs, savoir qui a gagné les élections? "
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