Dans quel pays, l’importation du choléra par les troupes de la Minustah
ayant occasionné des milliers de morts
ne fait pas débat au Parlement ?
Haïti.
Ici, en France, cette affaire là aurait fait un scandale majeur.
Dans quel pays les pages des quotidiens ne sont pas pleines d'analyses,
de réflexions, de témoignages sur la relation entre la Minustah et l'irruption du choléra ?
Haïti.
Imaginez une affaire similaire, disons en Norvège,
le gouvernement aurait sauté.
Mais pourquoi ce silence en Haïti?
Parce que la classe politique a peur de se confonter aux grandes puissances.
Parce que la société dite civile : syndicats, organisations, intellectuels n’exsite pas.
Parce qu’il est plus facile de ne pas faire payer de taxes pendant 3 ans
à des entrepreneurs qui se sont présentés commes victimes d’affrontements qu’ils ont eux-mêmes provoqué par leur absence de sens du bien commun
que de réclamer des réparations à la Minustah.
Enfin, parce que les victimes du choléra sont des pauvres,
des chiens, comme dirait l’autre,
qui dans la société d’apartheid socio/économique
d’Haïti ne comptent pas plus que des biens meubles,
comme du temps de l’esclavage.
Ca serre le coeur, c'est révoltant et nauséabond
Mais c’est la réalité.
Et ce n’est pas qu’en Haïti mais dans l’ensemble des pays du Sud
Que ces abus ne sont pas punis.
Rappelez-vous l’explosion en Inde d’une usine de fabrication de pesticides
médiatisée sous le nom de l'affaire Bhopal
qui a fait des milliers de morts et d’handicapés.
C’était en 1984
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Bhopal
La société américaine responsable (Union Carbide Corporation (UCC),)
n’a jamais voulu reconnaître ses torts.
Après une longue bataille juridique ce n’est qu’en 1989 que finalement elle a été condamnée à payer de piètres compensations aux victimes : 500 dollars US par personne.
VOIRhttp://lagryffe.net/article411.html
Voir aussi
A Bhopal, une catastrophe qui rapporte gros
http://www.courrierinternational.com/article/2009/12/03/a-bhopal-une-catastrophe-qui-rapporte-gros
où l’on constate que les requins, petits et gros, en Haïti comme ailleurs
profitent de l’absence de l’Etat.
De savoir que l’ultralibéralisme génère les mêmes maux
dans le monde
permet de sortir de l’isolement
et de la méchante fable diffusée par les zentellectuels
grenn-nanboundaistes /néoduvaliéristes
d’une incapacité quasi génétique des Haïtiens à se gouverner,
de "marrer ses reins" comme ont fait ceux de Bhopal
pour obtenir justice.
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