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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


il n'est pas toujours bon de barboter dans le premier marigot venu… »

Publié par siel sur 20 Décembre 2010, 10:48am

Catégories : #REFLEXIONS perso

Comme vous le savez, je diffuse des textes

qui me paraissent intéressants à divers niveaux

afin de faciliter  la compréhension des mécanismes

qui ont installé Haïti, au cours des ans, dans son état actuel de délabrement.

 

Les opinions sont celles des auteurs que, parfois, je me permets de commenter

et d’autres  fois pas.


Il m’arrive d’être en désaccord avec les analyses présentées- sans que j'en fasse état-

soit  pour des problèmes de fonds et  d'autres fois de style.


Certains auteurs haïtiens  font, trop souvent,

une overdose de démonisation des acteurs politiques

qui aurait tendance à minorer leurs analyses et qui  flirte 

avec ce que eux-mêmes dénoncent à tout bout de champ : le populisme.


Disons que cette tendance est un travers haïtien

qui veut  voir le diable partout, sauf chez lui.


Ces dernières années cette « diabolisation » a atteint son pic

et même les plus lettrés  semblent y prendre  une sorte de plaisir 

que j’appelerais scatologique.

Scatologique, peut-être parce qu'enfantée

par le mouvement grenn-nanbounda (testicules au derrière)

une mouvance qui a décrété que les grenn (testicules) en Haïti désormais remplaceraient

les neurones.


Je le répète, c’est bien dommage, dans la mesure

où cette manière d’argumenter rabaisse le niveau du débat.


Pire, diaboliser l’adversaire ou l’opposant, se fait au dépens de l'argumentation

en mettant en avant des rumeurs

qui seront par la suite reprises dans un cercle -proprement infernal-

dont sinon l’objectif, mais en tous les cas le résultat

est de dissimuler la réalité objective des rapports de classe

derrière des fumées d’anecdotes, de suppositions

d’ailleurs diffcilement vérifiables.


D’autant plus que,  la partie économique avec ces acteurs locaux et internationaux,

 premiers responsables de la situation de déshumanisation systématique

des masses haïtiennes est totalement négligée dans ces analyses.


Un exemple, je n’ai pas lu un seul article ( à part un récent  texte brillant sur le dernier Haïti en Marche)

sur les ressources minières d’Haïti,sur les contrats passés avec Eurasian Minerals,

sur le fait que d’après certains experts les ressources d’Haïti en or

seraient bien plus importantes que celles du Canada,

ou bien sur la fonction exacte du bureau des Mines,

sur le rôle de son directeur par rapport au séisme

et ces déclarations contradictoires par rapport aux ressources d’Haïti .


Ces questions n’ont  été abordées par aucun des candidats,

ni par les journalistes au cours des débats,

ni par ceux qui tiennent des chroniques régulières dans les média haïtiens.

Je crois qu'il y a qu'en Haïti qu'on peut assister à un tel phénomène

d'autocensure.


Pourquoi cette ormeta sur un sujet au cœur du développement d’Haïti ?

Absence de journalistes d'investigation ?

Peur des représailles ?

Les intellectuels  et artistes haïtiens  progressistes devraient, à mon avis,

mettre fin radicalement à cette pratique de démonisation totalement puérile

qui  les dessert,  entâche leur crédibilité,

entretient la culture dite de la « basse inteligentsia »

telle que décrite par notre chère Hannah Arendt.

et donne une très mauvaise image de la gent intellectuelle haïtienne

(je veux dire celle qui prend la parole)

qui apparaît comme une bande d'hystériques

toujours plus ou moins au ras du caniveau.


Il faut laisser ces pratiques

à  ceux qui n’ont rien d’autre à proposer comme arguments 

que  démonisation, manipulation, intimidation , mensonges,  insultes et  ragots.

C'est le monde du tea party à l'haïtienne,

le monde pauvre et mesquin de "la Madone des zen"

et de ses disciples.


Sinon, on risque vite d'être perçu soit-même

comme le reflet de ce qu’on dénonce.

C'est-à-dire à être assimilé à un simple prétendant opportuniste.

A un "pousse-toi que je m'y mette".


Parce que, comme disait le regretté Aimé Césaire :

« Il n'est pas toujours bon de barboter dans le premier marigot venu… »

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