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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le gouvernement Martelly fait un "kadejak" sur la diaspora.

Publié par siel sur 25 Mai 2011, 10:00am

Catégories : #AYITI ROSE RAKET

Kadejak en créole haïtien signifie viol.
Il paraîtrait, d'après un ami, que le mot vient d’un violeur nommé Cadet Jacques
Comme on dit en  France frigidaire pour réfrigérateur à partir
du nom de la marque.

 

Tout d''abord, voici le communiqué de la Banque centrale d'Haïtilink

qui impose une taxe sur les transferts à partir

du 1er juin.

Lisez-le attentivement.


A aucun moment, il n'est mentionné dans ce communiqué officiel

l'utilisation de ces taxes pour alimenter un quelconque fonds de l'Education.


Voici ce qui est écrit :

"Des frais de test, de certification, d'utilisation et d'inspection de 1.50 USD seront appliqués par transaction pour les services de paiement et d'accès en différents points à travers le pays."

 

Ce qui est écrit là,

c'est que cette taxe devrait servir

à financer les dépenses de la banque  pour les"tests, certifications, d'utilisation et d'inspection"

Ce qui  nous laisse dans le flou le plus total.

A quoi renvoient "utilisation et d'inspection "?

 

Le communiqué dit aussi "par ailleurs..."

J'aime bien le "Par ailleurs"

qui annonce,

comme dans les contrats d'assurance,

la petite clause discrète que vous ne lirez pas

et qui, en réalité, contient l'essentiel.

Voir la définition de "par ailleurs" :link

 

Donc "Par ailleurs", c'est à dire d'un autre point de vue.

Celui des banques.

"Par ailleurs, les dits frais ne seront pas applicables

sur les transferts effectués par les banques pour leur propre compte."


Je ne sais pas si vous avez conscience du montage.

La banque centrale taxe les transferts des particuliers et des entreprises

"Autrement dit, les transferts pour les entreprises

et les particuliers sont donc visés par ces frais."

 

Mais pas ceux des banques :

"les dits frais ne seront pas applicables sur les transferts effectués par les banques pour leur propre compte."


L'un des arguments avancés par ceux favorables

à cette taxe, c'est qu'elle opérerait une surveillance

pour freiner le blanchiment d'argent.

 

Or, si cette mesure ne s'applique pas

aux banques qui peuvent directement

recevoir de l'argent de x ou y de la diaspora

ou de l'intérieur,

on peut s'interroger sur son impact

en matière

de surveillance du blanchiment d'argent.

 

 X peut ouvrir un compte en banque

en Haïti et y déposer une somme

d'argent liquide disons fruit

d'un trafic illégal

sans que la BRH (Banque de la République d'Haïti)

n'y mette son nez.

 

Quant aux transferts des entreprises qui seraient également visées

par cette mesure
Disons que c'est du bluff

Les grandes entreprises

n'opèrent pas par transferts.

Elles travaillent de banque à banque.

Elles ont toutes des comptes en banque

à l'étranger.

Vous croyez, par exemple que WIN, le nouveau groupe de Bigio

opère des transferts d'argent ?

Ridicule.

 

Cette mesure vise en réalité à ponctionner :

1-Les petites et moyennes entreprises.

de la diaspora qui a un petit commerce

d'import-export

géré par
sa famille sur place

et qui permet à cette famille

de survivre

et

pour les dépenses afférées au commerce : alimentation du stock, réparations,etc.

 

2- Les particuliers.

C'est-à-dire la masse des émigrés

pauvres et de la petite classe moyenne

qui envoient des petites sommes

régulièrement à leurs familles.

Or, vous n'êtes pas sans savoir

que crise économique aidant,

les gens de la diaspora

disposent de moins d'argent.

 

Enlever une taxe d'un montant de 1,50$ US

sur chaque transfert,

c'est carrément faire reposer sur le dos

des plus pauvres

-ceux qui envoient de l'argent

chez eux et ceux qui le reçoivent-

les frais de la BRH

et sans doute les salaires de ses employés.

 

Cette opération s'apparente à de la violence sur personne

non consentante

D'où mon utilisation du terme "kadejak", viol

pour la qualifier.

D'autant plus que, comme signalé,

 aucune mention d'un pseudo fond pour l'éducation

n'apparaît dans le communiqué de la BRH.

 

Ce "kadejak" rappelle de mauvais souvenirs

tels que les pratiques

d'extorsion de fonds sous Duvalier JCl

comme les taxes consulaires.

VOIR Haïti Dix ans d'Histoire secrète, La tournée de Ti-Pouch

 

On ne sait pas où sont allées les taxes consulaires

récoltées par Ti-Pouch

Ce qu'on sait, c'est qu'elles n'ont pas été utilisées

au bénéfice de la population.

 

Les défenseurs de cette taxe

faisant circuler de la désinformation (article de la presse jamaïcaine)

et utilisant les attaques ad hominem

pour faire taire les critiques. (technique de salissement rodée du Baron de Bourdon de Grand Renard)

je reviendrai sur cette question

de transferts pour apporter d'autres éléments.

 

Il s'agit d'une "expérimentation"

où Haïti, encore une fois, semble

être utilisée comme le pire "laboratoire"

de la prédation et de la cupidité

à l'encontre des + pauvres.

Faute de syndicats, d'intellectuels engagés

et d'organisations/partis progressistes.

 

Car la manne des transferts

intéresse tout particulièrement

les entreprises privées

qui cherchent depuis quelques temps déjà - pas en Haïti seulement-

à en faire un butin de guerre.


C'est-à-dire imposer un contrôle à l'argent

de la diaspora

soumettre la diaspora

à leurs propres projets.

Empêcher les initiatives personnelles.

George Anglade avait bien analysé le problème.

 

Nous y reviendrons.

 

Peuple haïtien, tiens bon.

 

 





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