J'ai lu ça sur le net :
"C’est pour quand, les macoutes créoles qui viendront forcer nos enfants à apprendre le créole?"
Quelle idée !
Il serait préférable d'avoir des macoutes duvaliéristes (pléonasme)
pour exiger que les mères, grand-mères et parents ne parlent plus à leurs enfants.
Défense de communiquer sous peine de Fort-Dimanche.
Point barre.
On remplacerait les slogans du temps
de "mon père a fait la révolution politique et moi je ferai la révolution économique"
par de grands panneaux, installés sur les décombres de Port-au-Prince
et sur les mornes pelés des campagnes
qui diraient :
"ici on parle français "
"Parlons français pour que demain nous soyons des hommes et des femmes
à part entière "
"Dechouquons le créole"
comme nous l'avons fait avec les cochons créoles "
"Parler français ou mourir !"
On pourrait également faire venir de "la Métropole " ou bien du Québec
-quoique ce français- là ne soit pas "de souche"
mais du genre Canada Dry-
des gouvernantes
-pas des prostituées comme du temps de la colonie-
dans chaque famille haïtienne
des bidon-ville, de la classe moyenne et de la bourgeoisie
dont le boulot serait de s'exprimer en français avec les enfants.
Un peu, comme à une certaine époque, dans les aristocraties européennes.
Quoi ? Que me dites-vous ?
Que ces nobles russes, anglais, polonais ou autres maitrisaient parfaitement
leur langue maternelle.
Vous me dites que Tolstoï a écrit en russe et pas en français.
Et que pourtant à cette époque le nombre d'analphabètes en Russie était
aussi élevé qu'en Haïti présentement.
Bon. D'accord mais le russe, voyez-vous, c'est une langue à part entière.
Le créole c'est juste une sorte de, comment dit-il déjà ? de sabir.
Vous ne savez pas ce qu'est un sabir ?
C'était un parler,
mélange de différentes langues européennes
et orientales.
utilisé par les commerçants européens
afin de se comprendre entre eux
au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
Le sabir a disparu avec la colonisation.
Maintenant le mot sabir est utilisé péjorativement
de même que "petit-nègre"
Vous savez, ce genre de français utilisé par les ex-colonisés
dans leur propre pays,
par ceux qui ne sont pas des écrivains qui ont sué "sang et eau"
pour -O merveille !- finalement maitriser la langue française
mieux que les Français de souche
ce qui, reconnaissons-le, n'est pas très difficile
par les temps qui courent.
Et avec quel argent va-t-on réaliser ce programme révolutionnaire ?
Transformer chaque habitant d'Haïti en un locuteur francophone ?
Eh bien, c'est très simple, il suffira de procéder de même que
pour la dette de l'indépendance
à la France.
Chaque habitant sera sommé de verser son obole
pour constituer un fond qui servirait à ça.
La "banque du Français" qu'on l'appellerait.
Avec l'argent récolté chez les habitants des plaines
et des montagnes
le gouvernement pourrait assurer les salaires des macoutes duvaliéristes
en charge de
surveiller que nul ne s'expriime en créole
sur l'ensemble du territoire national.
Payer également les gouvernantes venues de la métropole.
Il faut bien dire métropole puisqu'il s'agit d'un rétropédalage
qui devrait, si tout se passe bien,
nous ramener dans 1 ou 2 siècles à l'époque
de "l'esclavage est un bienfait"
Bon. Peut-être que la France y mettra du sien
fera preuve de grande générosité
en envoyant des tonnes de livres
datant du XVIII et du XIXè
qui moisissent dans les greniers
dans lesquels "nos enfants" pourront puiser le ba ba
de la culture française.
Par exemple, devant une ajoupa,
ils pourront s'exclamer : Ah la magnifique chaumière que voici !
Ne trouves-tu pas qu'elle rappelle celle décrite das la Mare au Diable par George Sand ?"
Comment disait déjà le Premier ministre intérimaire
Gérard Latortue ?
"A l'impossible nous sommes tenus."
En avant, en avant, soldats citoyens
croisés du français,
Sus au créole !
Chassons cet ennemi qui a envahi nos terres
immaculées et qui nous empêche depuis 2 siècles
de devenir le Japon de la Caraïbe.
Mais au fait au Japon, ils parlent quoi ?
Assurément le français.
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