J'ai lu ça sur le net :
le sois-disant message de ce ... PUE . L'internet est ouvert à tous y compris Mr Jean Claude Duvalier, ainsi que les intellectuels, ou, quiconque a accès à un ordinateur et, également, les ignorants aggressifs. Le language est le reflet de l'éducation."
Cette "fraternelle" remontrance d'un internaute s'adressait à quelqu'un
qui en réponse aux voeux de baby doc, avait eu l'outrecuidance d'exprimer
tout le mal qu'il pensait de l'ex-président à vie
sans ménager son vocabulaire.
Ce type d’intervention, si elle n’était pas révélatrice de la tragédie haïtienne
pourrait figurer dans le répertoire des pièces grotesques
jouées par les comédiens au pouvoir depuis 1957.
Cette pièce, dont je vous propose, ici, un clin d'oeil
pourrait avoir pour titre :
Le crime du vocabulaire
Sur la scène deux personnages se font face, l'Homme de bien et le Kamoken
L'homme de bien
-Monsieur comment osez-vous ainsi interpeller son excellence le président à vie, fils du titanesque président à vie ?
Le Kamoken
- Euh…
L'homme de bien
- Non, il n’y a pas de euh qui tienne. Vous êtes monsieur, permettez-moi de le vous signifier, un ingrat.
Le Kamoken
-Euh
L'homme de bien
-Comment ça, euh ? Après tout le bien que cet homme et son père ont fait pour ce pays qui n'est même pas celui de leurs ancêtres.
Oubliez-vous Fort-Dimanche, la vente du sang des pauvres,
Titanyen !
Les gentils VSN qui veillaient nuit et jour à vous faire peur.
Les millions volés, gaspillés sous le tendre soleil de la Côte d'Azur.
Les aimables parties de jeu au casino de Deauville
La population fuyant sur des voiliers de fortune
un eldorado que ces analphabètes n’ont pas su apprécier ?
Le Kamoken
-Euh
L'homme de bien
-Monsieur, taisez-vous. Vous êtes un ignorant de la pire espèce.
Un sous homme incapable d'apprécier les qualités de grands chefs
tels que son excellence le président à vie d'Haïti, Jean-Claude Duvalier.
Le Kamoken
- Euh
L'homme de bien
-Ignorez-vous que c'est son père, le titan papa doc, qui a permis à l'Afrique de se développer,
grâce aux cadres dont il a eu la grâce et l'humanité de se débarasser en privant le pays de ses talents.
Ce sacrifice, monsieur, fait pour le pays de vos ancêtres, n'a pas été récompensé.
Le Kamoken
-Euh..
L'homme de bien.
-Vous m'insultez à la fin avec vos euh.
Le Kamoken
-Mais à la fin, qu'est-ce que vous me voulez ? Allez vous faire foutre!
L'homme de bien
-Vous m'agressez, n'est-ce pas.29 ans + 23 après son depart et vous n'avez rien appris
Il appelle :
-Colonel Untel,
Entre le colonel Untel
L'homme de bien
- Colonel Untel, arrêtez-moi immédiatement ce kamoken.
Fel disparet net.
Arrangez-vous pour le faire disparaître des pieds à la tête et de la tête aux pieds.
Le colonel Untel fout 2 calottes à l'homme, lui balance quelques coups de pied dans ses parties intimes,
sort son crayon avec lequel il lui crève les yeux,
puis tire son revolver et l'abat..
Pendant ce temps l'homme de bien est allé s'installer à son bureau encombré de papiers.
Il s'empare d'un livre, met ses lunettes et se plonge dans sa lecture.
Ca dure tout le temps où le Colonel Untel accomplit sa besogne.
On entend des cris, des bruits d'os qui craquent.
Le Colonel Untel
-Monsieur, j'ai terminé. Qu'est-ce que je dois faire maintenant ?
L'homme de bien suspend sa lecture, ôte ses lunettes, regarde le public
L'homme de bien (s'adressant au public) :
-Décidément, ce peuple n'est vraiment pas prêt pour la démocratie.
Il se lêve, regarde le cadavre, hôche la tête d'un air triste.
L'homme de bien
- Véritablement, la pâte est mauvaise.
Applaudissements enthousiastes du public.
Entre le chœur, composé de belles paysannes, paniers sur la tête, robes garnies de dentelles qui dansent
un yanvalou au rythme du tambour
et chantent en créole.
Le Choeur
- Rekonsilyasyon kon-kon wi-wi! Jistis pa ladanl !
Grenadiers à l'assaut
Se sa ki rive moun ki pa gen bon jan vokabiè,
Sa ki mouri zafè a yo !
et en français
Réconciliation, con-con, oui-oui. Pas de place pour la justice !
Grenadiers à l'assaut
Voici ce qui arrive à ceux qui n'ont pas un bon vocabulaire,
ceux qui mourront tant pis pour eux !
L'homme de bien
- Le language est le reflet de l'éducation.
et s'adressant au colonel
-Veillez à me nettoyer tout ce sang.
Applaudissements nourris du public.
FIN
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