Lu sur le net
"Comme disait Descartes, « je pense donc j’y suis. »
Bon ça commence mal.
Plus loin :
"on rencontre des gens qui se disent éduqués qui peuvent bien s’exprimer mais n’ont aucune capacité de raisonnement rationnel."
Donc on ne va pas échapper au coup du "raisonnement rationnel "de l'experte.
"Malgré que l’agriculture représente toujours le moteur de l’économie haïtienne, mais ce secteur traverse une crise particulièrement difficile qui aurait pu être contrôlée si le peuple rural avait un minimum d’éducation pour comprendre :
Vous avez suivi ? Tant mieux pour vous !
"Nous savons que les questions ci-dessus combien importantes ne font pas partie des préoccupations des agriculteurs ruraux qui ne voient que leur survie."
Que les agriculteurs non ruraux en Haïti lèvent le doigt !
Affirmer que "les agriculteurs ruraux" ne se préoccupent pas de l'éducation,
quand on pense aux efforts que ces "agriculteurs ruraux" font
pour envoyer leurs enfants dans des écoles borlettes (sans garantie de réussite);
écoles et universités borlettes et privées
qui prolifèrent dans le pays comme des ravets (des cafards)
et qui sont des sources de revenus pour les petits
comme pour les zentellectuels qui, fort souvent d'ailleurs, en sont les patrons-nes
montre, encore une fois, cette frénétique mauvaise foi
qui consiste à "portraiturer" les paysans comme des imbéciles
et non pas de reconnaitre les échecs propres à une élite
qui n'a rien trouvé de mieux
que de se faire du fric en offrant
une "éducation" au rabais à la population.
Nous voici ,pour la millie et unième fois face aux affirmations
condescendantes
de quelqu’un qui prétend d’emblée
que le peuple ne comprend pas.
Comme si les paysans haïtiens avaient attendu
que La Madone des Zen vienne leur expliquer comment cultiver leurs terres.
Quelle folie, quel désastre, quelle imposture
quelle impudence,
cette présomption de la petite bourgeoisie
formatée par les institutions internationales
qui se croit dotée d’une sorte de savoir suprême.
Ziegler a bien expliqué le problème de ces bataillons de " save"
formés par les ONG et/ou par les multiples institutions de l’ONU
pour lesquels ils ont travaillé
et qui représentent une sorte de virus
qui attaque les Etats des pays du Sud.
Le paysan haïtien, ce n’est pas parce qu’il ne sait pas -triple buse prétentieuse-
c’est qu’il n’a pas le pouvoir et les moyens techniques
de faire valoir son point de vue.
Mais la Madone des zen, autoproclamée experte en éducation
et en agriculture (entre autres)
Un exemple. Sur un morne dans le plateau Central,
une superbe source.
Des ingénieurs sont venus de la capitale, Port-au-Prince, pour placer des tuyaux en PVC
( ceci dit, pas génial du tout comme matériau)
afin de conduire l’eau potable aux villages.
Une saison plus tard, les tuyaux sont à fleur de terre, un grand nombre sont cassés,
Plus d’eau dans les villages. Faut tout recommencer.
Le paysan qui nous accompagne dit qu’il avait demandé aux ingénieurs d’enfouir plus profondément les tuyaux. Il leur avait expliqué qu’en temps de fortes pluies, la terre serait emportée.
Mais, nous dit-il
« Ils ne m’ont pas écouté, qui suis-je moi simple paysan par rapport à ces granneg save ? "
Enfin, comme on le sait, le professeur Dufumier,
agronome spécialisé dans les agricultures des pays du Sud a écrit
raconté, décrit, analysé, loué,
le savoir faire des paysans haïtiens
tant de fois que celui qui l'ignore, soit il le fait exprès
soit ce domaine n'est pas de ses compétences
et il devrait s'abstenir d'en parler.
Autre exemple, sur la route de Jérémie à Pestel, des paysans coupent un arbre pour faire du charbon.
On s’arrête. -"Pourquoi faîtes-vous ça ? Vous ne savez pas que vous êtes en train de détruire la terre ?"
Les paysans restent polis mais leur ton montre qu'ils n'apprécient guère notre remarque
"Oui nous le savons. Et comme vous ne le savez pas vous, la Grand’Anse n’était pas déboisée. D’ailleurs, nous ne sommes pas d’ici, nous venons des Gonaïves. Nous n’avions plus rien. Comme nous savons faire le charbon, quelqu’un nous a proposé de venir travailler ici. Voilà. Nous n’avons pas d’autres choix, parce que nous n’avons rien. Le charbon se vend bien et le patron nous paye. Et nous pouvons envoyer nos enfants à l'école.Vous croyez que ça nous fait plaisir de couper les arbres qui sont comme nous des créatures du Bon Dieu ?"
Voici ce que l'un d'entre eux nous a répondu.
Et nous, on a fermé notre bec.
Voir: © Marc Dufumier. Un exemple de cultures associées en Haïti : pas un rayon du soleil n'échappe à cette «agro-forêt», qui compte plus d'une dizaine d'espèces, toutes «utiles».
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