Hier samedi, je suis allée voir l’opéra de Mozart la Flûte enchantée que le metteur en scène Peter Brook présente sous le titre « Une flûte enchantée » , spectacle dans lequel chante ma fille Betsabée.
(oui, oui, j’en suis heureuse, )
« Une flûte enchantée « et non pas la Flûte enchantée parce que Brook a coupé des scènes, créé de nouveaux dialogues, une opération de déconstruction à la Derrida pour parvenir à la racine, au nan-nan du drame.
Peter Brook fait de cette œuvre de Mozart, un admirable conte chanté qui va droit au cœur du récit : le conflit de pouvoir, l’amour, la haine et la vengeance.
Finalement la sagesse et l’humanisme triomphent, grâce à l'enchanteur, le magicien (personnage créé par Brook) qui va conduire les protagonistes vers la voie de la poésie.
Les voix, la musique, les corps, la lumière tracent les chemins des pulsions, désirs, colères des hommes et des femmes depuis l’aube des temps.
Le plateau sobre planté de banbous- en écho à la flûte- habilement utilisés par les acteurs pour marquer les lieux, renforce le parti pris de Brook, de donner à voir le cheminement des sentiments qui agitent les âmes et dirigent leurs actes.
Une histoire universelle, une histoire de tous les temps, une histoire actuelle, racontée avec élégance sans oublier les légères touches d’humour présentes du début à la fin.
L’adaptation de Brook : les coupes et les rajouts et la direction qu’il a donnée à cette œuvre de Mozart arrivent à mettre l’opéra à la portée de chacun. Même de ceux que ce genre à priori rebute. (si, si)
Malheureusement le spectacle affiche complet jusqu’à fin décembre.
Puis après, il quitte Paris pour une tournée internationale d’un an.
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PS : Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Gouverneurs de la Rosée et au magnifique opéra que cela pourrait donner, si nous avions en Haïti des artistes animés d'une telle fibre créatrice.
Et bien sûr, si nous avions des écoles de chant, de théâtre, de mise en scène, de décor, de costumes
et de toutes ces différentes et menues choses qui font vivre et s’enrichir la culture d’un peuple.
SI, si, si…
Cependant, je reste profondément optimiste comme je le dis souvent.
Pas d'un optimisme niais qui croit qu'avec le temps ça s'arrangera.
Mais parce que je reste persuadée qu'il existe en Haïti des gens, jeunes et vieux
femmes, hommes et enfants qui
n'ont pas été pollués par l'idéologie mortifère macouto/duvaliériste
et dont la résistance
contre ce cancer de l'esprit portera ses fruits.
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