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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Konplo pi fò pase Wanga

Publié par siel sur 3 Juin 2014, 11:55am

Catégories : #REFLEXIONS perso

Jocelyn Dorval accusé d'être un espion du régime Tèt Kale.

Jocelyn Dorval accusé d'être un espion du régime Tèt Kale.

Les complots sont plus efficaces que les sortilèges.

Traduction littérale de ce dicton haïtien.

Depuis l'arrivée du régime Tèt Kale en 2011, Haïti replonge comme jamais depuis 1986 avec les pratiques abusives courantes durant les 29 ans de la dictature + 5 + 4.

Même le Cardinal Langlois, qui faisait le médiateur dans cette histoire d'El Rancho, a eu droit à des menaces des Tèt Kale. Pour se faire bien voir, je suppose, il a offert à Martelly un gigantesque gâteau en rose et blanc pour son anniversaire.

Ce vent mauvais qui souffle, vous le le reconnaissez à 2 caractéristiques :

D'un côté, kyrielles d'abus des droits de la personne, crimes impunis, arrestations politiques, violences policières, menaces et silence tonitruant du milieu intellectuel.

De l'autre, exhibition d'un luxe tapageur, manifestations culturelles en veux-tu, en voilà, visites de personnalités étrangères et participation du milieu intellectuel au système.

Le plus déconcertant c'est de constater avec quelle facilité la classe moyenne s'adapte au retour du "faire noir".

Je ne parle pas des nostalgiques des Duvalier, ex-militaires, ex-macoutes, leurs progénitures, pour lesquels cette époque, où ils avaient droit de mort sur leurs concitoyens, était bénie.

Non, il s'agit d'artistes, d'intellos, d'écrivains qui regardent avec indifférence les dysfonctionnements dans tous les secteurs de l'équipe Tèt kale, quand ils ne les approuvent pas carrément ou bien encore font des mains et des pieds pour être reçus au palais national, pour être vus en compagnie d'hommes et de femmes qui ont parfois tyrannisé (tué même ) leurs propres parents.

La classe moyenne, ce ventre mou infantile, sans identité, sans créativité, sans dignité vivant, à la façon de la Madone des Zen, matériellement et intellectuellement des restes des bourgeois et de ce qu'elle peut grappiller sur le peuple, (les transferts) se réconcilie avec les bourreaux de ses parents.

C'est tout à fait particulier à la gente intello/médiatique haïtienne cette faculté, comme les petits enfants, de ne vivre qu'au présent. Hier et demain n'existent pas. Ils sont dans la pulsion du moment, dans l'ivresse de l'instant.

On a vu cette puérilité s'exprimer dans leur furieuse initiative de boycott de la célébration du bicentenaire en 2004. possédés par leur désir d'en découdre, incapables de se rendre compte des conséquences de l'appel au secours au papa blanc, du non respect d'un symbole fort comme celui de l'indépendance, socle de la nation haïtienne.

Leur entreprise consistant à banaliser 1804, -ce moment de l'histoire humaine reconnu par le monde entier comme exceptionnel-, a ouvert la porte de manière logique à l'occupation du pays et à sa re-colonisation effective.

C'est ce fonctionnement exclusivement dans le présent qui produit, par exemple un article comme celui de Duval et son" voyage organisé". Duval n'envisage pas en la diffusant dans son journal,les conséquences à long terme de sa saugrenue "politique migratoire". Surtout pour les Dominicains d'origine haïtienne et les immigrés haïtiens au moment précisément où sont entamées les procédures de régularisation de leur statut.

Dans la tête de Duval, il n'existe qu'une alternative. Les caisses de l'Etat sont vides, l'argent envoyé par la diaspora est celui qui soutient l'économie du pays. Conclusion : augmentons la diaspora pour avoir plus d'argent.

De même, les attaques constantes de V. Numa de Vision 2000 contre les sénateurs du" ti group ki fè de l'oposityon" à Martelly.

Le journaliste ne comprend pas (peut-être, est-ce voulu ?) que raconter, aujourd'hui, des bêtises à partir de métaphores "footballistiques" ridicules sur les sénateurs de l'opposition (peut-être est-ce voulu ?) que, demain, ces élus sont aussi ceux qui pourront le protéger, lui V. Numa, d'un acte arbitraire.

Il faudrait au contraire encourager ces messieurs du parlement dans leur rôle de garde fou, de protecteurs de la fragile démocratie haïtienne, plutôt que de les présenter presque systématiquement comme des personnes uniquement préoccupées par leurs intérêts personnels.

Parce que lui, V Numa ( qui ne perd pas une occasion pour jouer au père la morale plutôt que de faire son boulot de journaliste) ne serait pas intéressé à faire de la pub pour son hôtel à Camperrin ? Ce qui déontologiquement ne tient pas la route.

Ce n'est absolument pas un service à rendre à la démocratie que de diffuser à longueur d'antenne un portrait des différents mouvements de l'opposition qui se réduirait à "ti group " ou bien une bande de malfrats amateurs de "kraze brize", ou bien encore des "radicaux" avec lesquels le dialogue ne serait pas possible.

Ce portrait dépréciateur de l'ensemble de l'opposition fait par V. Numa (exception faite de l'expert politologue de l'OPL ) est une manière de masquer, relativiser, minimiser les dérives de l'équipe gouvernementale.

Le sous texte étant : ce que vous avez là (les Tèt Kale ) n'est pas terrible, mais ceux qui sont contre (l'opposition) ne sont pas mieux, voire pire. Donc, acceptez la situation telle qu'elle est.

Ce sont ces faiseurs de coups d'Etat (1989-1991-2004), ces boycotteurs du processus démocratique depuis 1986, qui crient aujourd'hui sur tous les toits :" Martelly a été élu pour cinq ans, il faut qu'il les fasse. C'est ça la démocratie."

Ainsi, le petit groupe intello-médiatique de la mouvance grenn-nanbounda qui, en 2004 poussait la population à faire tomber un gouvernement, aujourd'hui en 2014, 10 ans plus tard, la pousse hypocritement à l'esclavage volontaire à la reddition à un apprenti dictateur protégé par la communauté internationale et la Minustah.

Absence de logique, pénurie intellectuelle et immaturité dont les racines restent la peur du peuple, de l'ntelligence, de ne plus avoir accès aux restes.

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