Cet article fait le point sur les politiques implémentées par la gauche en AM. du Sud.
J'ai noté que :
- les membres de ces gouvernements, pour beaucoup d'anciens militants, se sont éloignés de leur base;
- les pauvres qui, grâce à la politique de ces gouvernements, ont pu améliorer leur niveau de vie ont tendance, se considérant commes sortis de la pauveté, à s'éloigner de leur milieu en votant pour l'opposition;
- les gouvernements de Lula/Rousseff, de Correa, de Maduro, pour ne citer que ces trois là, ont fait des compromis avec la droite et le grand capital (de force ou de gré), qui les ont éloignés de leurs programmes politiques.
C'est donc, à force de s'éloigner qu'on finit par perdre de vue le projet initial.
Si Cuba a résisté, c'est que la persévérance était au rendez-vous pour atteindre les objectifs : en finir avec l'analphabétisme, améliorer les conditions de santé, développer la culture.
Maintenant que tout ça a été fait, il reste un énorme challenge : en finir avec le racisme, produire sa nourriture. Parce que, un peuple qui dépend de l'extérieur pour manger ne peut pas être vraiment autonome.
L’ambassadeur du Venezuela à Paris, M. Héctor Michel Mujica Ricardo, nous rapporte une anecdote. A la veille de l’élection présidentielle de 2013, il rencontre une jeune femme d’un quartier populaire. Elle incarne à ses yeux la catégorie de la population qui a le plus bénéficié des politiques redistributives ambitieuses du gouvernement. « Avant, je vivais dans la misère. C’est grâce à Chávez que j’en suis sortie », confirme-t-elle. Avant d’ajouter, comme une évidence : « Maintenant que je ne suis plus pauvre, je vote pour l’opposition. »
Amérique latine, pourquoi la panne ?
Par Renaud Lambert (Le Monde diplomatique, janvier 2016) // Défaite cinglante au Venezuela, virage à droite en Argentine, crise économique et politique au Brésil, manifestations de rue en Equat...
Commenter cet article