Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Archives juin 2012. Un président affairiste et duvaliériste.

Publié par siel sur 3 Mai 2024, 10:29am

Catégories : #Archives 2, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Entretien avec Franck Seguy, sociologue et militant haïtien

 Un extrait d'actualité 

Dans le cadre que tu viens de décrire, qu’en est-il des mouvements sociaux ? Y a-t-il des mobilisations sociales de résistance ? Quelles sont les principales revendications ?

Certes, une certaine résistance face à une telle situation existe. Mais on ne peut pas affirmer que s’exprime un mouvement à la hauteur des défis de l’heure. Car, Haïti souffre d’un déficit grave : c’est l’absence de direction socio-politique ayant une perspective de changement radical. Si ce problème existe dans plusieurs coins de la planète, en Haïti il est peut-être porté à son point le plus élevé. C’est que la transition démocratique bourgeoise enclenchée depuis la chute de Duvalier en 1986 a cassé les reins des mouvements sociaux.

Les organisations qui ont voix au chapitre ont depuis belle lurette délaissé le terrain de la contestation et de la lutte directe pour se cantonner de préférence à celui de la « négociation », du « compromis » et du « dialogue ». Au point que le discours, les déclarations se sont imposés comme les instruments privilégiés dans le champ politique en Haïti. Finalement, il n’y a en Haïti aucun parti de gauche, aucun parti qui aurait un engagement, même minimal, avec les luttes des travailleuses et des travailleurs, les luttes des masses ou les luttes populaires de manière générale. Ce qui explique que, malgré la gravité de la situation, il n’y a aucune proposition d’alternative venant de la gauche.

Toutefois, il existe des organisations de jeunes qui se battent pour exiger, par exemple, une indemnisation pour les 7000 à 8000 personnes victimes du choléra introduit par les forces militaires de l’ONU ou pour les nombreuses personnes, parmi lesquels des adolescentes et des adolescents, victimes de viol de la part des soldats de la Minustah.

En ce sens, on doit saluer le travail de la centrale syndicale Batay Ouvriye [Bataille ouvrière] qui mène une lutte quotidienne pour que les ouvriers et les ouvrières puissent avoir le droit de s’organiser dans les fabriques en vue de pouvoir travailler dans des conditions plus ou moins acceptables. "

(27 avril 2012, entretien conduit par Ernesto Herrera responsable de Correspondencia de Prensa)

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents