Ce texte a été écrit en 2013.
Par Andrew Leak, britannique et professeur de français.
Son but, dit-il, est de jeter une lueur sur le rôle et les actions de ce petit groupe d'écrivains dont les noms sont connus en France, au Canada et dans une moindre mesure aux USA. Ce petit groupe, dont dit l'auteur, leur neutralité, leur objectivité leur "authenticité" étaient garanties du fait qu'ils étaient labellisés " écrivain" , "intellectuel" ou "éducateur"
Il relate et analyse ce qui a été dit et redit sur ce blog : à savoir la collaboration des zentellectuels haïtiens au coup d'Etat de 2004, de leur indifférence totale/capitale à la répression et aux assassinats perpétrés par les forces de l'ONU, les multiples récompenses reçues pour cette collaboration et cette complicité.
Zentellectuels, primés-surprimés-comprimés-déprimés, qui pendant les 5 ans de Martelly - de ce nouvel épisode de lâcheté, l'auteur n'en parle pas - se sont tus comme carpes.
Intellectuels qui, observez-bien, depuis son départ, sortent du bois - encore une fois - pour donner des leçons et orienter les jeunes vers de mauvaises directions : des trous sans fonds. Vers une analyse faussée de l'histoire récente du pays, notamment à propos des conditions objectives dans lesquelles s'est produite la "transition démocratique". Un révisionisme dont le but, clairement indiqué, n'est pas d'éclairer mais de les dédouaner de leurs agissements malveillants, narcissiques et infantiles.
L'auteur interroge la part de leur aliénation, de leur désir de reconnaissance par le blan, de leur narcissisme dans cette collaboration au coup d'Etat de 2004. Il s'interroge également sur l'histoire personnelle des individus appartenant à ce petit groupe d'écrivains qui pourraient faire partie des raisons de cette collaboration.
Il y a peu de chances, pas plus que Gilot, que ces zentellelctuels fassent leur mea culpa; raison pour laquelle il est nécessaire de bien comprendre ce qui s'est passé, de revenir sur leur participation aux événements tragiques de 2004 qui ont conduit à l'occupation du pays par les troupes de l'ONU avec en prime le choléra; à la restauration du militaro/macoutisme/ duvaliérisme, à la sélection de Martelly par la CI, jusqu'à l'obligation d'annuler les élections pour fraudes.
Parce que, si ce retour sur l'histoire récente n'est pas fait, les mêmes personnages - si ce n'est pas eux ,ce seront leurs progénitures- reviendront comme des zombis - c'est le cas de le dire- hanter la société haïtienne et répéter les mêmes actions néfastes en toute impunité.
My purpose in this article is to cast a little light into those shadowy recesses. For reasons that I will explain shortly, Haiti was immediately represented in the world's media by a small group of writers who enjoyed some name-prominence in France, Canada and, to a lesser extent, in the USA. Their neutrality or objectivity—not to mention their ‘authenticity’—appeared to be guaranteed by the simple labels ‘writer’ or ‘intellectual’ or ‘educator’. But as I will attempt to show, they had a history. And that history was one of an active, if disavowed, complicity with the reactionary forces—both within their country and outside of it—that have struggled to maintain Haiti's unenviable status as the poorest country in the Western hemisphere.
The Haitian elites believe in keeping things in the family: Yanick Lahens, a writer whose work I have referred to here, was co-president of the G184 with Apaid; she is the wife of Philippe Lahens (Vice Governor of the Banque Républicaine d'Haïti and former President of the Haitian Chamber of Commerce) and the daughter of a former minister of François Duvalier; her brother Alain Jean Pierre is Secretary General of the Haitian Olympic Committee, whose president is Jean-Edouard Baker. And so on. If the moving force behind the group were the business elites, it was the ‘intellectuals’ who provided them with their fig-leaf. Indeed, the only named individuals in the G184's membership list are the eighteen members of the ‘Cultural Sector (Intellectuals, Writers and Artists)’. In 2003, an offshoot of the G184 called the Collectif Non! was formed by G184 members Lyonel Trouillot, Magalie Comeau-Denis and Syto Cavé.
The fact is that it is not only the Haitian business elites, the State Department and US financial institutions and corporations looking for business opportunities who benefited richly from the ousting of Aristide. Trouillot and his band of merry ‘scribes’ did quite well too. Above all, they got what the narcissist craves: recognition. Since 2004, Collectif Non! writers have been awarded more than a dozen literary prizes, many of them more or less in the gift of the French government. But the gratitude (‘reconnaissance’, in French, means both gratitude and recognition) of the Chirac and Sarkozy administrations went further than literary prizes: on 10 January 2010, Raoul Peck—a leading member of the G184 and a film-maker of decidedly modest achievements—was made President of the ‘Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son’ (normally known as ‘La Fémis’, or French National Film School) by presidential decree; Victor and Trouillot are both ‘Chevaliers des Arts et des Lettres de la France’, but they are trumped by Frankétienne, who was made a ‘Commandeur’ of that Order in 2010; back in Haiti, Magalie Comeau-Denis was made Minister of Culture and Communication in the de facto regime imposed by the USA after Aristide's removal; Lyonel Trouillot was appointed to a junior position in that ministry; Pierre Buteau was named Minister of National Education, Youth, Sport and Civic Education. Frankétienne, meanwhile, came close to deification when, in 2006, he was proclaimed a ‘Living National Treasure’ by a foundation created by several Haitian business elites, the ‘Fondation Françoise Canez Auguste et Image et Marketing’.
In the wake of the huge earthquake that struck Haiti on 12 January 2010, Haiti instantly became the focus of media attention across the world. At that moment, the tropes that had imprisoned Haiti ...
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