Ces femmes et hommes qui prétendent éduquer la population ont montré depuis l’arrivée de Martelly, d’une absence totale de critique des dysfonctionnements du pouvoir tèt kale.
Et ceci dans tous les détails.
Ils sont bien trop nombreux pour qu’on en fasse l’inventaire.
Les prémisses
On pourrait rappeler le rara de Martelly dans les rues de Port-au-Prince qui s’est terminé à la fac d’ethnologie où il s’est introduit de force provoquant une bagarre avec blessés et saccages dans l’espace universitaire.
La presse, notamment Le Nouvelliste s’est tue.
Or, le devoir de la presse aurait été – s’ils disent être des éducateurs- rappeler au président que ce genre de comportement ne correspond pas à sa fonction.
Ne parlons pas des insultes grossières à caractère sexiste aux femmes, dont celle qui assistait à un de ces meetings et à la journaliste Liliane Pierre –Paul.
Au contraire, on a vu en direct les rires de complaisance des journalistes et le président actuel, le Nèg Bannann Nan assisté à une démonstration de l’exhibition de propos orduriers de Martelly pendant le carnaval des Cayes.
Ces journalistes, dont V. Numa, qui se disent éducateurs, n’ont pas cessé de justifier les dérives de Martelly en prétendant que le type était avant tout un artiste qui avait fait carrière en vendant des propos orduriers. Et il ajoutait que le peuple ( 700 000 personnes) l’avait élu en connaissance de cause.
La corruption traitée comme une anecdote
Dès le départ, avec la nomination de Lamothe comme Premier ministre, achetée au Parlement, elle était présente.
Bien entendu les auto-proclamés directeurs d’opinion en ont parlé. Mais sur le mode d’une plaisanterie. Ah ! La bonne blague : tout le monde a été payé ! Comme des gamins qui s’amusent dans une cour de récré,. Jamais il ne leur serait arrivé de prononcer le mot corruption et de profiter pour expliquer à leurs « élèves » ce qu’est la corruption, les différentes formes qu’elle prend et comment cette pratique impacte négativement les pratiques de gouvernance.
Absence de débat.
Ces journalistes depuis maintenant 7 ans, se sont employés à lancer des discussions qu’ils nomment débat, mais qui ne sont que des foires aux empoignes, des promotions pour les animateurs et surtout des palabres qui n’ont d’autres objectifs que de faire beaucoup de bruit pour rien, endormir le public ou le détourner du politique.
Une des expressions favorites de ces dits directeurs d’opinion c’est : « Ils sont tous pareils ». Ce qui signifie qu’il n’y a pas d’espoir, qu’on ne peut espérer mieux et qu’il faut accepter la corruption, l’incohérence, les comportements abusifs, l’injustice comme on croit en dieu.
Complaisance, complicité, concussions
De 2011 à aujourd’hui, les media se sont montrés d’une servilité à nulle autre pareille. J’ai déjà cité l’exemple de Duval Nouvelliste louant la « sollicitude envers son peuple » de Martelly pour avoir distribué des maillots de foot aux pauvres. Son conseil aberrant d’envoyer 100 à 150 mille Haïtiens « parmi les mieux formés » par an à l’étranger.
Les per diem de Martelly, les cortèges présidentiels, les achats de moto Solaris ( dont on ne sait pas ce qu’elles sont devenues, le contrat donné par l’Etat à pour la fabrication de bracelets roses, les tôles rouges de Lamothe, les projets inadéquats et dispendieux de Mme Balmir Villedrouin, les idioties de gouvernement lakay de Lamothe / Martelly. Une compilation d’idioties qui n’ont d’autre objet que de s’accaparer l’argent public.
Et que dire des contrats octroyés à de nombreuses entreprises proches du pouvoir dans le cadre de l’utilisation des fonds Petro Caribe, dont aucun journaliste n’a jamais parlé sérieusement. Pas d’investigation, pas de recherches, pas d’analyses sur le bien fondé des projets du gouvernement.
Une complicité qui s’illustre avec leur silence sur dénonciation par une journaliste de la RD, des sommes versées aux candidats à la présidence M. Martelly et Mme Manigat.
Sur ce blog nous n’avons eu cesse –grâce notamment aux articles très documentés de Leslie Péan -de dénoncer la corruption au sein des gouvernements tèt kale, du « dap piyan », du pillage des ressources de l’Etat par les racketeurs roses.
Par contre pour les auto-proclamés directeurs d’opinion, ces dénonciations ne pouvaient venir que d’aigris, d’assoiffés de pouvoir, de frustrés, d’hypocrites qui empêchent le pays de marcher.
« Kite peyi m mache » était leur mot d’ordre pour leurrer leurs élèves-auditeurs.
Toutes ces stupidités du genre « depuis 33 ans nous ne faisons que kraze/brize », servant à cacher les dérives des gouvernements tèt kale, ont été reprises sur les réseaux sociaux par les partisans du pouvoir et d’autres faisant foi aux paroles des journalistes.
Ce n’est pas par hasard que la population les a dénommés marchands de micro. Marchands de micro signifiant, chiens de garde du régime, c’est-à-dire porte-parole du pouvoir.
Conclusion.
Du fait de leur collaboration, leurs mensonges et omissions sont et de leur absence de critiques structurées face aux dérives du pouvoir, les auto-proclamés directeurs d’opinion ont une grande responsabilité dans la situation actuelle. S’ils avaient eu un minimum d’éthique, de professionnalisme, les femmes et hommes du pouvoir n’auraient pas eu pendant ces 7 dernières années un tapis rouge pour commettre leurs exactions, malversations et abus.
Ce pourquoi, nous pouvons dire que la presse haïtienne demande un vrai ménage. On ne peut pas laisser une population otage de la mauvaise éducation, de l’absence de culture politico/ économique , du manque de conscience collective d’une corporation qui pratique les zen, les « an di ke », les pwen boul, » et autres « okay » plutôt qu’une information instructive.
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