L'OEA est-elle devenue une propriété privée d'Almagro ? Une nouvelle "enconmienta" ?
Une question qu'on est en droit de se poser car, l'Uruguayen qui a fait une sorte de main basse sur l'organisation des États américains dont il semble considérer que l'unique mission serait de renverser Maduro et de re-privatiser l'industrie pétrolière, de la redistribuer aux mains des élites réactionnaires et aux entreprises des USA.
Le fanatisme d'Almagro est tel qu'il n'hésite pas à plonger la partie la plus pauvre de la population du Venezuela sur les routes de l'exil. Parce que, comme vous ne devriez pas l'ignorer, ce ne sont pas les riches - au Venezuela, il existe une classe de rentiers hyper-riches qui ont toujours vécu de la rente pétrolière, de la corruption et du trafic de drogue.
De même qu'en Haïti, vous aurez remarqué que les très riches n'ont jamais quitté le pays, quels que soient les régimes politiques : dictature des Duvalier, gouvernement des militaires, coup d'Etat de 1991, de 2004, gouvernement provisoire de Latortue, Préval, Martelly, Jovenel, ils passent à travers les mailles, il peut pleuvoir des balles elles ne les touchent jamais.
Qu'Almagro soit au service de cette classe et des USA, ce n'est un secret pour personne.
Ce qui reste un mystère, ce sont les raisons qui poussent cet ancien ministre des Affaires étrangères de Pepe Mujica à se transformer en une espèce de chasseur de tête, celle de Maduro, mais pas seulement- celle de l'ensemble des leaders de gauche en A. Latine et dans les Caraïbes.
Comme déjà notifié sur ce blog, je suis moi-même tombée dans le bluff d'Almagro qui prétendait redonner une indépendance à l'OEA et mettre l'institution au service et à l'écoute des populations de Nuestra America, de notre Amérique en lutte contre l'exploitation.
Je suis tombée dans le piège ( mea culpa) - parce que sachant qu'Almagro avait collaboré avec Pepe Mujica- je pensais qu'il disait ce qu'il pensait et que ses actes correspondraient à ses dires.
En réalité la stratégie d'Almagro s'apparente à celle du loup qui se déguise grand-mère, donc inoffensive, bonne, aimante et charitable dans le conte : Le petit Chaperon rouge, en se donnant une référence crédible : Pepe Mujica, un chef d'État non vindicatif et conscient du bien commun.
Notre désarroi a été similaire à celle du petit chaperon rouge quand , soudain, la grand-mère redevenant LE LOUP qu'elle n'a jamais cessé d'être, lui tombe dessus pour le dévorer.
Cette stratégie de déguisement a été celle employée par les tèt kale : on pille et on camoufle les vols sous un peinturlurage coloré à dominante rose, façon bidonville de Jalouzi, Rex théâtre..;
Est-ce qu'Almagro, de même que Martelly et Jovenel, aurait pour conseiller Antonio Solà, l'Espagnol nostalgique de l'empire colonial d'Espagne, de l'époque d'Isabella la catholique, qui n'avait aucun scrupule à gracier de grands criminels, des assassins notoires, pour les envoyer aux Amériques comme colons ? Et, par la suite, anoblir ceux d'entre eux qui avaient fait fructifier la richesse du royaume d'Espagne de par leur cruauté envers les premiers habitants des dites Amériques et l'exploitation sauvage des ressources de ces pays,- dont les mines d'or de ces pays.
Il est nécessaire d'avoir en mémoire que l'Espagnol Antonio Solà est celui qui a fait dire à Martelly dans un discours devant les parlementaires ( et la CI) qu'il s'apprêtait à gouverner comme le conquistador Hernàn Cortèz, une des figures de la colonisation la plus haïe au Mexique.
Que parlementaires, politiciens, marchands de micro, zentellectuels locaux ignorent le rôle joué par Hernan Cortèz dans la conquête du Mexique, je veux bien le croire, ayant moi-même fait l'expérience avec un diplomate en poste à Paris qui m'avouait n'avoir jamais entendu parler de Hernàn Cortez.
Soit. Mais que des intellectuels appartenant à la communauté des Haïtiens vivant à l'étranger n'aient pas été choqués par l'assimilation d'un président du premier pays à avoir réalisé une révolution anti-esclavagiste à un génocidaire, laisse pantois.
Qu'ils n'aient pas saisi immédiatement que cette déclaration dictée à Martelly était comparable à une déclaration de guerre contre le peuple haïtien, son histoire, son identité est stupéfiant.
Quand des intellectuels renoncent à leur rôle de vigie et en arrivent au point de ne plus entendre, de ne plus voir et de garder le silence, ils émettent un signal clair, celui qu'ils acceptent de collaborer à l'imposture.
On estime qu'avant l'arrivée des Européens, le Mexique central comptait 25 millions d'habitants. Il n'en restait plus qu'un million vers 16504.
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