« We have gone totally mad in this country ». Nous sommes devenus complètement dingues dans ce pays. Telle a été la réaction d'un fonctionnaire surinamien à l'annonce de l'élection, le 19 juillet 2010, de Désiré Delano Bouterse comme président de la république.
Destin étonnant et exceptionnel, en effet, que celui de cet ancien sergent ayant à peine complété le brevet élémentaire et qui en trois décennies est passé maître dans l'art de s'agripper au pouvoir par la violence et finalement par la voie des urnes. Son passé tumultueux de militaire putschiste lui a valu d'être présenté par Time Magazine comme « l'archétype du despote de république bananière en béret et lunettes noires. » En août 2010, Le Journal des Guyanes le décrivait plutôt comme : « un leader charismatique, qui n'hésite pas à plaisanter, chanter ou danser. Bref, c'est un homme convivial tant que l'on ne s'oppose pas à lui. » De par sa fortune politique, Dési Bouterse partage des traits communs avec son homologue haïtien Michel Martelly qui le considère d'ailleurs comme un « très bon ami ».
Les deux dirigeants manifestent la même propension à opérer en dehors de la loi et à se servir du pouvoir à des fins familiales et tribales. Mais après la danse, le tambour est lourd, dit le vieil adage haïtien. Après avoir bien festoyé dans l'ambiance carnavalesque de la CARIFESTA et au moment où il s'apprêtait à prendre la parole au sommet d'UNASUR, l'homme fort du Suriname a reçu une nouvelle foudroyante. Son fils Dino Bouterse venait d'être appréhendé au Panama puis déporté aux Etats-Unis pour trafic de narcotiques et détention illégale d'arme de guerre. Cette arrestation imprévue constitue un mauvais présage pour les membres de la famille présidentielle en Haïti, accusés d'usurpation de titres, de détournement de fonds, de corruption et même de kidnapping.
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