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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


CISO/SOLIDAIRE avec la lutte du peuple haïtien contre la corruption, les inégalités, l'impunité...

Publié par siel sur 3 Novembre 2019, 14:54pm

Catégories : #AYITI ROSE RAKET, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Spécial Haïti
Le CISO :
solidaire d'Haïti
Le CISO est solidaire des luttes légitimes du peuple haïtien pour la fin de la corruption et des détournements de fonds, pour une vie digne et des conditions de travail décentes, pour la fin de l'interventionnisme international dans les affaires internes d'Ayiti, qui a tant miné la capacité du pays de déterminer son propre avenir, depuis si longtemps. Nous souhaitons, à la suite des demandes de nombreux groupes de la société civile haïtienne, une transition juste vers un système de gouvernement démocratique et qui serve le bien commun.
 
Comme en témoigne Marie Marsolais, militante de longue date au CISO, les conditions de vie sont pénibles et dangereuses en ce moment en Haïti :  la violence armée dans les rues; la hausse incroyable du coût des denrées; la difficulté d'avoir accès à de l'essence pour se déplacer; les journées enfermé.e.s pour se protéger; l'incapacité à avoir accès aux services de santé ou d'éducation... Et malgré tout, le grand courage des communautés pour y faire face.

Bien qu'à distance, nous sommes de tout cœur avec la population haïtienne et nos partenaires, dont l'Institut culturel Karl-Lévêque, en ces temps difficiles.

Merci pour votre résistance, merci pour votre force et votre courage qui nous inspirent. En toute solidarité!
Le peuple haïtien, à la recherche d'une vie meilleure
 
Le gouvernement haïtien avait prévu l’ouverture de l’année scolaire 2019-2020 au lundi 9 septembre dernier. Ils étaient peu nombreux, les parents, qui avaient honoré cette journée en permettant à leurs enfants d’emprunter le chemin de l’école, car la grande majorité de ces parents sont incapables financièrement de répondre aux obligations des directions des établissements scolaires qui sont à plus de 80% privés. La conjoncture turbulente que vit le pays depuis le début de la deuxième semaine du mois de septembre a débuté par une rareté de l’essence aggravée par des bandes armées qui sèment le deuil et la souffrance dans une large étendue du territoire national. De plus en plus de faits ont prouvé que certains gangs sont financés et approvisionnés en munitions par des autorités établies, d’autres par des secteurs mafieux au sein des membres les plus puissants des classes d’affaires ou tolérés par ces deux camps.

L’opposition au régime corrompu du président Jovenel Moïse et de son parti politique dénommé malicieusement Pati Haïtien Tèt Kale( en français tête chauve) PHTK, a profité du ras-le-bol de la population pour enclencher une lutte visant à l’éjecter du pouvoir. Le nom du chef de l’État a toujours été associé, même avant son accession à la présidence, à des activités interlopes. La Cour Supérieure des Comptes et des Contentieux administratifs a révélé au début de cette année que son nom est impliqué soixante-neuf fois, ainsi que celui de ses acolytes, dans des détournements de fonds du Petro Caribe. C’est l’ancien président Hugo Chavez qui avait offert un avantage énorme à l’État haïtien pour améliorer les infrastructures et la situation du peuple. (Voir « Haïti, Un climat insurrectionnel« ) sur le Pétro Caribe.

Le peuple haïtien a décidé de ne pas se laisser gouverner par des malfrats.

Voilà le contexte sociopolitique et économique qui a conduit le pays dans un cycle de mobilisations qui entraînent de plus en plus de monde dans des manifestions immenses, atteignant parfois des millions de personnes à travers le pays. Le premier grand soulèvement a eu lieu les 6,7, et 8 juillet 2018 pour protester contre la hausse du prix de l’essence sur une injonction du Fond Monétaire International qui n’a jamais cessé de nous prescrire ses habituels remèdes de cheval. Une telle mesure correspondrait automatiquement à l’augmentation du coût du transport public et de la cherté de la vie. La spontanéité de la réaction populaire a contraint le gouvernement à rétracter sa décision.A partir des mois d’octobre, de novembre de l’année dernière, et de février et de juin de cette année, la lutte anti-gouvernementale a connu une autre dynamique. De plus en pus de voix exigent non seulement la vérité sur le vol des fonds de Pétro Caribe mais aussi la démission du Chef de l’Etat qui, malgré l’échec total de toutes ses promesses électorales, continue à en faire d’autres, plus mirobolantes les unes que les autres, ce qui a changé la donne.

La suite de l'article de Marc-Arthur Fils-Aimé, directeur Général de l’ICKL
 
Haïti : entre complicité et ingérence 
Frédéric Thomas, 22 octobre 2019
Article complet disponible sur le site du CETRI 
 
Alors qu’Haïti a de nouveau connu plusieurs journées insurrectionnelles, le président Jovenel Moïse s’accroche au pouvoir, semblant bénéficier du soutien des pays occidentaux. De la sorte, ces derniers hypothèquent toute chance de résolution de la crise en cours.
 

Haïti-Crise : Des organisations canadiennes de solidarité invitent le Canada à faire un choix en accord avec les revendications de la population

Déclaration de la Concertation pour Haïti (CPH), 19 octobre 2019
 

La Concertation pour Haïti (CPH) salue la « Déclaration commune pour un gouvernement de sauvetage national » faite le 10 octobre dernier par plus d’une centaine d’organisations syndicales, paysannes, patronales, étudiantes, religieuses, de défense des droits humains, et de la société civile haïtienne.

Ces organisations proposent la mise en place d’une structure d’interface pour faciliter, dans un délai d’un mois,
1) une entente politique de transition entre les forces sociales et politiques du pays engagées pour le changement,
2) Le départ ordonné du Président Jovenel Moïse,
3) les conditions de retrait de tous les parlementaires de la 50e législature,
4) la mise en place d’une structure citoyenne de contrôle de l’action gouvernementale.

Les sept membres de cette structure sont tous issus de la société civile et travailleraient bénévolement.

La suite de la Déclaration 

 
Haïti en colère 
Témoignage de Marie Marsolais, membre de l’AREQ et administratrice du CISO, au retour d’Haïti

Article disponible sur le site du CISO

Je suis partie en Haïti en début de septembre 2019 pour répondre à une demande de formation à St-Michel de l’Atalay en Artibonite. Projet de coopération volontaire afin de partager ressources et connaissances pédagogiques auprès de jeunes enseignantes et enseignants.

Dès mon arrivée, le manque de pétrole dans les stations service est venu compliquer les déplacements. Il faut savoir que pour se rendre dans cette ville éloignée de la capitale, on doit traverser dix rivières à gué et que sans un plein d’essence, on risque de rester pris dans les mornes.

Cette pénurie d’essence fait suite au scandale du Petrocaribe : vol par le gouvernement haïtien du fonds de la coopération vénézuélienne initié par Hugo Chavez. Le Petrocaribe est une alliance entre Haïti et le Venezuela, premier exportateur de pétrole brut latino-américain, leur permettant d’acheter le pétrole à ce dernier à des conditions de paiement préférentielles.

La même situation s’est reproduite pour mon retour vers Port-au-Prince : pas d’essence dans la station service de St-Michel. La débrouillardise et la connaissance de connaissances ont permis au camarade qui me ramenait d’obtenir finalement un bidon d’essence. Tout au long du trajet, j’ai vu des stations-service fermées ou envahies par des centaines de motos, d’autos, de vélos, de gens à pied en attente du précieux liquide.

En arrivant près de la capitale, des pneus brûlaient, un barrage était érigé et quelques personnes essayaient de rançonner les passagers dans les voitures.

Dès le lendemain de mon arrivée, les manifestations ont commencé et des milliers d’Haïtiennes et Haïtiens en colère sont descendus dans les rues de la capitale pour exiger le départ du président Jovenel Moïse. D’autres manifestations ont suivi dans la plupart des villes du pays.

Fermeture des écoles et universités, difficulté pour les hôpitaux de fonctionner sans carburant pour alimenter les batteries, rues en feu, barricades, pertes en vies humaines, tueries perpétrées par des gangs armés de connivence avec le gouvernement, les voix de la société civile se sont élevées pour dénoncer l’incurie et la corruption répandue dans toutes les instances gouvernementales.

Les revendications populaires sont énormes et exigent de mettre fin à ce système qui opprime tout un peuple.

Durant les jours qui ont suivi plus d’une semaine de grosses manifestations, je suis restée enfermée dans la maison en suivant soit à la radio soit par l’appel de camarades ce qui se passait au jour le jour. J’ai pu entendre les témoignages de différentes manifestantes et manifestants exigeant le droit au travail, le droit de manger à sa faim, le droit à la dignité. Beaucoup de ces témoignages allaient droit au cœur.

Durant plusieurs nuits j’ai entendu les tirs dans les rues voisines. On parle présentement de plus de 130 personnes mortes et 600 blessées.

Après un dimanche d’accalmie qui m’a permis d’acheter quelques provisions, les manifestations ont repris de plus belles et se sont déplacées vers l’aéroport qui a dû fermer l’accès.

Le matin de mon départ pour Montréal, j’ai dû quitter très tôt car déjà à six heures et quart, les pneus brûlaient sur la route de Canapé vert. J’ai dû attendre huit heures à l’aéroport avant mon vol avec des centaines et des centaines de personnes qui essayaient de se trouver une place sur un avion.

Au moment où j’écris ce mot, le pays entre dans sa 6e semaine de revendications.

Pour mes camarades et amis haïtiens laissés là-bas, nous devons élever nos voix pour soutenir leurs revendications légitimes.

 

Solidairement,

Marie Marsolais

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