Quoique nous nous étions promis de « laisser aboyer les chiens », et continuer à faire ce que nous savons faire de mieux: notre devoir civique et moral, aujourd'hui, nous brisons le silence, car nous ne voudrions pas qu'il soit interprété comme de la crainte, de la peur, de la lâcheté ou, pire encore, de la soumission.
Pour ceux qui ne le savent pas, l'histoire des VORBE ne date pas d'hier, elle débute en 1764, par l'arrivée de François Xavier VORBE, entrepreneur/bâtisseur à Saint-Domingue qui deviendra Haïti en 1804 (en témoigne encore aujourd'hui le pont de la rivière du Haut du Cap, à Lori - 1789).
Commence alors l'enracinement des VORBE pendant plus de 3 siècles. Du Cap à Jérémie, des Gonaïves au Morne à Cabri, de Port-Salut à Port-au-Prince… les Vorbe parcourent le pays.
De l'union de Jean Vorbe et de Marguerite Roy, à partir de 1943 nait une fratrie de 12 enfants. La famille s'installe, grandit au 65 de la ruelle Roy, à Port-au-Prince. Elle y restera jusqu'au dévastateur tremblement de terre de janvier 2010. Pendant plus de 60 ans, nos parents ne cesseront jamais de nous éduquer autour de vraies valeurs immuables citoyennes et républicaines, avec un sens aigu du civisme et des valeurs morales. Ils nous apprendront surtout l'Honneur, l'Honnêteté, la Dignité, le Respect de la parole donnée, le Courage dans l'adversité.
Les discussions légendaires, souvent très animées autour de notre grande table à manger, abordaient tous les sujets sans retenue, ni tabous. Quels que soient l'âge et le sexe, tous et toutes étaient écoutés ; nous étions à l'école de la démocratie. La maison de la ruelle Roy était une porte ouverte à la famille, mais aussi aux voisins, aux amis, aux camarades de classe, aux collègues de travail, aux coéquipiers de sport, aux rencontres fortuites..... accueillis sans préjugé de classe, de religion, de condition, de couleur.... Chez nous, la priorité à l'humain, aux vraies valeurs citoyennes, républicaines, aux vraies valeurs morales. Chez nous, la solidarité dans la différence. Pas d'esprit clanique, mais plutôt ce fameux " UN POUR TOUS, TOUS POUR UN".
Dans les années 1960, la dictature prend pied, l’intelligentsia, les forces vives sont forcées au départ, à l'exil. Ce sera le grand exode vers certains pays d’Afrique et de l’Europe, vers le Canada, les USA, vers les Antilles. Papa, malgré, sa mise à l'index qui lui interdit de travailler pendant 7 ans et qui menace sa famille, s'accroche avec toute sa progéniture, certain que cette terre, sa patrie Haïti avait besoin de lui et de son expertise. Il ne s’en ira pas, bien décidé à nous faire grandir en Haïti, avec Haïti, dans l’Amour du pays. «Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais ce que tu peux faire pour ton pays (JFK) ».
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Quoique nous nous étions promis de " laisser aboyer les chiens ", et continuer à faire ce que nous savons faire de mieux: notre devoir civique et moral, aujourd'hui, nous brisons le silence, car ...
https://lenouvelliste.com/article/210532/au-nom-de-tous-les-miens
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