A Jacmel, au sud de Port-au-Prince, en 2018. Photo Cristina De Middel. Magnum (Cristina de Middel/Magnum Photos)
Poète, dramaturge et auteur haïtien, Jean D’Amérique, 26 ans, livre à «Libération» son regard sur l’assassinat de Jovenel Moïse et sur l’état de son pays. Il est l’auteur de cinq livres dont son premier roman, «Soleil à coudre» (Actes Sud), paru en mars..
Etre Haïtien, c’est naître dans le sang, grandir dans le sang – ou souvent ne pas avoir le temps de grandir – et finir dans une flaque de sang. Etre haïtien, c’est attendre sa balle. C’est attendre la balle qui vous dévorera le souffle, où que vous soyez dans le pays. Etre haïtien, c’est presser le pas vers l’au-delà. Être haïtien, c’est pleurer, c’est crier. Mais depuis le temps que ça saigne. Mais depuis le temps que ça pleure. Depuis le temps que ça crie… Il faut croire que le sang ne suffit pas.
Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais la mort se répète, il faut que je le dise. Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais je suis né et j’ai grandi dans cette spirale qui me poursuit partout, tatouage de ténèbres au cœur de mes moindres rêves de lumière. Je ne voudrais pas ressasser. Mais avec les ombres et le sang dans la bouche, que saurais-je dire de nouveau ?
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"Il n'y a qu'avec du sang que je peux remplir une page", par Jean D'Amérique
Etre haïtien, c'est naître dans le sang, grandir dans le sang - ou souvent ne pas avoir le temps de grandir - et finir dans une flaque de sang. Etre haïtien, c'est attendre sa balle. C'est attendre
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