... 250 années qu'ils sont français, certains Corses persistent à réclamer l'indépendance. Ils veulent se réapproprier leur langue.
En parlant de langue, j'ai entendu le Dr LARGE dans un entretien avec le Dr Fils-Aimé, déclarer péremptoirement (le ton péremptoire pouvant être considéré comme une marque de fabrique de certains Haïtiens) que le créole était un "patois" Et à propos de patois cette remarque d'un indépendantiste corse :" La France, n'est-ce pas, est "exceptionnelle", car en réalité une incarnation de l'Universel, donc les divers peuples sur son territoire ne sauraient être que des "communautés" et leurs langues des "patois", etc.
M. LARGE est ophtalmologiste et pas linguiste. Il a voulu démontrer que le créole n'était pas une langue en mettant le Dr. Fils-Aimé au défi de traduire " L'être et le néant", titre d'un bouquin du philosophe français Jean-Paul SARTRE. Il aurait fallu d'abord qu'il commence par répondre à la question qu'est-ce qu'une langue ?- Non pas selon son point de vue, ses convictions et impressions mais à partir de la réponse apportée par les linguistes du monde entier.
La langue française issue du grec et du latin - rappelons qu'en 1806 plus nombreux étaient les locuteurs utilisant différentes langues régionale, dont certaines ont pratiquement disparu aujourd'hui que le français. Il ne requiert pas d'être un spécialiste dans l'étude des langues et leur formation pour s'en faire une idée générale - de même qu'il n'est pas nécessaire - bien qu'en n'étant pas ophtalmologue de s'informer sur les mécanismes qui permettent aux images de se former dans notre cerveau.
Ainsi, une simple visite à Wikipedia ici, permet de voir que les créoles de la Martinique et de la Guadeloupe sont considérés par l'État français comme des langues, ainsi que le Breton, le Basque , le Corse par exemple, qu'elles sont enseignées. Aujourd'hui il est possible de passer son bac en breton.
La formation d'une langue est un long et complexe processus de métissage et d'autre part sa reconnaissance en tant que langue" officielle" relève de trois facteurs : idéologie, politique et économie.
Dire que le créole est un "patois", terme qui n'est plus utilisé parce que jugé péjoratif revient à faire offense à une population qui le parle depuis 200 ans.
Le créole -qui à mon avis devrait se nommer l'Haïtien (comme la la langue parlée en Corse est le Corse, en Catalogne ,le Catalan, en Bretagne, le Breton) - mais que par paresse intellectuelle, par absence de motivation et, n'ayons pas peur de le dire, à cause d'une forme de "racisme" envers ceux qui la parlent exclusivement.
Ce n'est pas parce que soumis à des pressions idéologiques, politiques et économiques qui lui ont ôté les possibilités d'évoluer et de s'enrichir que le créole n'est pas une langue.
Et si aujourd'hui en 2022, cette question que je juge anachronique, non scientifique et disons le tout de go niais, fait débat c'est qu'elle s'inscrit au même niveau que toutes les autres questions liées au fonctionnement de la nation : l'aménagement du territoire, la production agricole, l'industrialisation, le réseau routier, l'énergie...ETC. Toutes restées sans réponse pour les mêmes raisons liées au refus systématique de chercher et trouver les moyens de les résoudre; le statu quo satisfaisant les paresseux des neurones, les prédateurs et une population en majorité désorientée, vivant dans la précarité au jour le jour et à laquelle il est donné la bible ( traduite par contre en créole) comme seul "savoir".
Je dois dire avoir été particulièrement choquée par ce rejet de la langue créole par le Dr. Large .Mais en réalité j'aurais dû y être préparé, vu qu'il avait déclaré qu'Haïti serait "sauvée" si elle inscrivait sur son drapeau un truc comme "en dieu je crois" de même que les Etats-uniens sur leur dollar...ETC. Est-ce que les Haïtiens ne seraient pas un peu à côté de la plaque ?
Bref. Si vous avez le temps, lisez les échanges houleux mais aussi instructifs suite à l'article de Mediapart. J'ai appris pas mal de choses sur l'histoire de la Corse avec les commentaires de TOUSSAINT973
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En Corse, la colère s'enracine
La lecture des articles est réservée aux abonné·es. Se connecter Bastia (Corse).- Le cortège est arrivé devant la préfecture depuis un quart d'heure lorsque les premières bombes lacrymogèn...
https://www.mediapart.fr/journal/france/140322/en-corse-la-colere-s-enracine
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