...construit. Et si d'aventure ce serait le cas, il lui suffirait de lire un livre d'histoire -comme celui très documenté du professeur Howard ZINN, traduit en français sous le titre Une Histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours. Un livre que bien entendu les étudiants haïtiens devraient lire -compte tenu des rapports conflictuels et de dépendance entre Haïti et les USA dès l'indépendance en 1804, - et également politiciens et journalistes - mais ça faut pas trop y compter vu leur paresse crasse, leur manque de créativité et leur propension à mariner dans la répétition de leurs acquis sans jamais les remettre en question.
Ne soyez pas étonnés d'entendre un intellectuel haïtien dégoiser dans des media avec l'arrogance derrière laquelle se dissimule son incompétence, qu'il y a 50 ans de cela, Haïti était autosuffisante au niveau de l'alimentation. Ce qui est faux parce que la population souffrait de carences alimentaires graves, que la mortalité infantile était la plus élevée dans la Caraïbe et que l'espérance de vie ne dépassait pas la moyenne de 50 ans. Sans compter l'anachronisme de mettre sur le même plan une population de quelques 6,7 millions de personnes à celle d'aujourd'hui qui avoisine 11,12 millions. Compte tenu du fait que la statistique est un domaine négligé dans le pays, les chiffres sont approximatifs.
Est-ce quelqu'un pourrait donner le chiffre du nombre d'Haïtiens qui ont été vendus par les DUVALIER à la RD ? Le nombre de ceux revenus au pays et ceux restés sur place ou qui ont émigré dans d'autres îles ou aux USA ?
Pour revenir aux USA et au socle de racisme sur lequel ce pays s'est construit et comment il a dans le but de diviser pour régner , instaurer entre les différentes populations d'immigrés la barrière du racisme leur interdisant communication et collaboration.
On dit souvent et à juste titre que les Asiatiques sont racistes envers les Noirs. Est-ce que ces Asiatiques connaissaient les Noirs avant d'immigrer aux USA? De même, pour les habitants d'Europe del 'Est (Polonias, russes et Cie).Tous trouvant à leur arrivée dans ce pays une structure qui place les Blancs au-dessus du panier et leur apprend à se méfier de tout ce qui n'est pas Blanc.
Je lisais ce livre d'une écrivaine américaine d'origine japonaise Julie OTSUKA "Certaines n'avaient jamais vu la mer." Un petit livre qui relate l'arrivée de femmes japonaises aux USA, suite à une opération, avant la seconde guerre mondiale, consistant à procurer des épouses ( et des enfants pour le boulot ) aux travailleurs japonais dans l'agriculture déjà sur place aux USA. Ce petit livre est véritablement un chef d'oeuvre. Je n'en dirai pas plus. Par contre, je vais me permettre de vous en citer trois extraits illustrant mon propos.
Donc il y a un chapitre qui s'intitule : LES BLANCS, et qui commence ainsi :
"Nous nous installions à la lisière de leurs villes, quand ils nous laissaient faire. Quand ce n'était pas possible - Prenez. garde à bien quitter cet endroit avant le coucher du soleil, disaient parfois leurs. écriteaux - nous poursuivions notre chemin. Nous errions de campement en campement, par leurs vallées brûlantes et poussiéreuses - Sacramento, Imperial, San Joaquin - au côté de nos nouveaux maris, pour travailler leurs terres. Nous cueillions les fraises Watsonville. Nous cueillions leur raisin à Fresno et Denair. A genoux, nous déterrions leurs pommes de terre avec des fourches sur Bacon Island, dans le delta, où la terre était molle et spongieuse. A Holland Tract, nous triions leurs haricots verts. Et une fois les récoltes terminées, nous remettions nos couvertures sur le dos et, un sac de vêtements à la main, nous attendions le passage du prochain train pour pousser plus loin."
Toujours dans le chapitre intitulé LES BLANCS, ce passage :
"Où qu'ils nous assignent, ils étaient contents. Nous possédions toutes les vertus des Chinois - travailleurs, patients, d'une indéfectible politesse-, mais sans leurs vices - nous n'étions ni joueurs ni opiomanes, nous ne nous battions pas et ne crachions jamais. Nous étions plus rapides que les Philippins et moins arrogants que les hindous. Plus disciplinés que les Coréens. Moins tapageurs que les Mexicains. Nous revenions moins cher à nourrir que les migrants d'Oklahoma et d'Arkansas, qu'ils soient ou non de couleur. Un Japonais peut vivre avec une cuillère de riz par jour. Nous étions la meilleure race de travailleurs qu'ils aient jamais employée au cours de leur vie. Ces gars-là arrivent,et on a pas du tout besoin de s'en occuper."
Le dernier extrait illustrant ségrégation et racisme :
"Lorsque nous quittions le quartier japonais pour nous aventurer par les grandes rues propres de leur ville, nous essayions de ne pas attirer l'attention sur nous. Nous nous habillions comme eux. Marchions comme eux. Prenions soin de nous déplacer en groupe. Nous nous faisions tout petits. -Si tu restes à ta place ils te laisseront tranquille- et faisions de notre mieux pour ne pas les offenser. Pourtant ils nous donnaient du fil à retordre. Leurs hommes flanquaient une grande bourrade à nos maris en leur lançant : "Moi désolé" tout en faisant choir leur chapeau. Leurs enfants nous jetaient des pierres. Leurs serveurs s'occupaient toujours de nous en dernier. Les ouvreuses nous faisaient monter en haut, au deuxième balcon, où elles nous donnaient les plus mauvaises places de la salle. Le paradis des nègres, comme elles appelaient cela. Leurs coiffeurs refusaient de nous couper les cheveux. Trop durs pour nos ciseaux. Leurs femmes nous demandaient de nous éloigner d'elles dans l'omnibus lorsque nous étions trop près. " Veuillez m'excuser", répondions -nous, puis nous souriions en nous écartant. Car la seule manière de leur résister, nous avaient appris nos maris, c'était de ne pas résister. Néanmoins, la plupart du temps, nous restions chez nous, dans le quartier japonais, où nous nous sentions en sécurité au milieu des nôtres. Nous apprenions à vivre à l'écart, en les évitant autant que possible."
Apprendre à vivre à l'écart, en évitant autant que possible la rencontre avec ceux qui n'appartiennent pas à la même culture : Japonais se méfiant des Philippins, Noirs américains se méfiant des Noirs antillais , Allemands des Polonais...ETC
Les USA restent la fabrique internationale du racisme." Vle ou pa vle", c'est la charpente de leur économie.
Commenter cet article