....attirer la population sur l'environnement.
C'est ce décalage entre les idées et réflexions d'une génération héritière de la culture militaro/macoute/duvaliériste habituée depuis l'enfance à être dressée au fouet, à la rigwaz, à se "conformer", à répéter des croyances sans jamais questionner leurs origines et en interdisant aux autres de les questionner; Un interdit subtil comme on le voit ici avec Jean Monard qui interrompt ce jeune homme désirant expliquer ce qu'il entend par un formatage pour diriger l'attention de ses spectateurs vers un sujet sans importance pour l'avenir du pays : le cas de Cantave et de son employée de maison. Il monopolise la parole, prend un temps fou ( façon BOB C" amélioré"- pour étrenner des lieux communs du genre un patron n'a pas le droit de frapper son employé. ETC.
Pour être juste, ce n'est pas forcément par malignité que J.MONARD se conduit ainsi, je ne voudrais pas lui faire un procès d'intention. Il s'agit non pas d'un problème de gènes - les Haïtiens assimilant ce qui est du domaine de l'éducation à la génétique ( V. NUMA expliquant les querelles entre élites haïtiennes par une question d'origine tribale venant d'Afrique.)
Il s'agit d'une éducation commune à l'ensemble d'une classe moyenne qui se fait un devoir d'ériger une barrière entre ceux qu'ils appellent les masses dont ils sont issus et eux-mêmes en s'appropriant les discours et analyses de la classe qui leur est supérieure. C'est en devenant des répétiteurs qu'ils acquièrent une certaine légitimité dans la société, de préférence chez leurs pairs (la bourgeoisie en général les ignore) politiciens, juges, avocats, journalistes, pasteurs e latriye issus de la même classe sociale.
Ces gens-là forment une sorte de réseau d'échange de services qui leur permet de . D'où les untel c'est mon ami( joveneliste), un tel c'est mon ami( martellystes) un tel c'est mon ami( duvaliériste) un tel c'est mon ami( lavalassien) Ces zanmitay qui s'en foutent des idéologies des uns et des autres ont tendance à créer un réseau de coquins.
Bref, c'est au nom d'un principe de réalité : les gens sont trop pauvres pour s'intéresser à ce type de sujet que JM. déclare qu'il se doit de décourager ce jeune homme.
Or, la question de l'environnement a été au sein des préoccupations des populations pauvres et de la classe moyenne lors de la dernière élection présidentielle en FRANCE.
Or, les catégories qui se sentent les moins concernées par le changement climatique dans les pays occidentaux sont les très riches qui se refusent à faire des sacrifices (dépenser moins d'énergie,) et qui ont les possibilités de s'alimenter correctement ( dépenser plus pour manger bio).
Ceux qui en 2004, déclaraient que la question de la dette de l'indépendance n'était pas à l'ordre du jour, qu'elle était du passé, que les Haïtiens avaient d'autres problèmes à régler...ETC, sont ceux qui parlent de la pauvreté comme un obstacle à toute autre initiative qui ne tendrait pas à remplir le ventre des Haïtiens ( à l'exception bien entendu les bals, carnavals, ti "sourit" lesquelles bamboches au contraire entretiennent pauvreté et mendicité).
Or, à l'inverse du populisme qui tend à considérer la population comme une masse indistincte qu'il est possible d'instrumentaliser, l'éducation vise à conduire des individus à faire des choix en fonction des informations qui leur sont données.
Cette mentalité laisserait entendre que la minorité qui dans les pays occidentaux a commencé à lutter pour la protection de l'environnement et qui était marginalisée, moquée, attaquée dans les media par des journalistes soumis aux grandes entreprises polluantes, auraient dû baisser les bras face à cette montagne d'obstacles.
Or, cette minorité décriée, à force, s'est élargie, des associations se sont créées, établissant des liens entre elles à travers le monde. Elles ont été appuyées par les scientifiques; et, les politiciens se sont trouvés dans l'obligation de tenir compte de ce sujet dans leurs programmes politiques.
Or, ce qu'ignore J. MONARD c'est que la lutte contre le changement climatique, offre à la jeunesse de s'instruire dans un certain nombre de métiers liés à cette problématique qui à long terme doivent avoir un effet sur la réduction du chômage et de la pauvreté. Pour comprendre ceci il faut accepter de penser au long terme.
Or, c'est de cette mentalité, que je juge mortifère, de cette culture dominante sadomasochiste avec laquelle M. et dames de AYITI an AKSYON ( et par là à tous celles et ceux qui appartiennent à votre génération ) que je vous encourage en vous formant, en pratiquant le doute et le questionnement, en vous organisant, en ne baissant pas les bras, à vous séparer afin d'oeuvrer à l'avenir des enfants d'Haïti.
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