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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Au moment où je m'apprêtais à parler de Pamela White et de son conseil d'envoyer des bottes en Haïti, arrive dans ma boite mail ce...

Publié par siel sur 5 Octobre 2022, 22:33pm

Catégories : #AYITI ROSE RAKET, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER, #INTERNATIONAL

1-Ex-ambassadreice Pamela White avec LAMOTHE ;2- La même sur une plage avec MARTELLY. C'était au temps des bottes
1-Ex-ambassadreice Pamela White avec LAMOTHE ;2- La même sur une plage avec MARTELLY. C'était au temps des bottes

1-Ex-ambassadreice Pamela White avec LAMOTHE ;2- La même sur une plage avec MARTELLY. C'était au temps des bottes

...ce  texte de  Seintefus.

Le peignoir de l'Ambassadrice

En diplomatie le surplus de pouvoir amène à un excédent de faux-pas.
Lorsque Evans Paul reçoit à travers Guy Noël – le carnet d’adresses le mieux garni de la République – l’invitation à se rendre dans la matinée d’un jour de décembre 2014 à la résidence de Pamela A. White, Ambassadrice des États-Unis en Haïti, il accepte sans hésiter.


Avec K-Plume nous pouvons imaginer qu’à la veille d’être confirmé par Michel Martelly comme son nouveau Premier Ministre, il allait recevoir le blanc-seing du Blan. En l'occurrence de la Blanche. Il pourrait s’attendre à entendre certains conseils, certaines consignes et au pire certains ordres impératifs et impériaux. 


Comme il semble que celà est devenu depuis belle lurette un rite de passage pour tous les politiciens haïtiens désireux de faire avancer leur carrière, K-Plume ne peut imaginer rien de plus et rien de grave. D’autant que le futur PM est un journaliste calme et chevronné. Il a roulé sa bosse, a fait de la prison et torturé en 1988 sous Prosper Avril. A l'époque on l’a présenté comme étant un des « prisonniers de la Toussaint ». 


Or, comme on était à la veille des Fêtes de Noël en 2014 et en plus accompagné par un Noël lui-même, KP imagine qu’au contraire de 1988, il sera accueilli bras ouvert comme le fût l’Enfant-Jésus. Accompagné par Guy et par son ami Fred Brutus, K-Plume est reçu par une Pamela Ambassadrice passablement peu orthodoxe. On savait qu’elle avait des habitudes peu diplomatiques en se promenant bras-dessus, bras-dessous avec Martelly, et Lamothe, en arborant au poignet le bracelet rose du PHTK. Mais là, c’est encore plus choquant ! Dans la forme et dans le contenu.


Pamela se présente devant les trois hommes vêtue d’un saut-de-lit, sans soutien-gorge et aux pieds de simples sandalettes. Visiblement les visiteurs, malgré le fait d’avoir été invités, étaient inopportuns. Encombrants, il fallait se débarrasser au plus vite.


Après ce choc visuel accompagnés par des effluves de parfums matinaux, arrive le choc des paroles :
 « Vous n’êtes pas notre candidat au poste de Premier Ministre. Notre candidat, en fait une candidate, est Maryse Pénette. Donc vous ne serez pas PM  d’Haïti »

.
La situation ressemble avec celle vécu, sans qu’il le sache à l’époque des faits, par Jean-Max Bellerive en novembre 2009 lorsque le Core Groupe sous la houlette du représentant de l’Union Européenne, l’Italien Francesco Gosetti di Sturmeck,  a essayer de maintenir à la Primature Mme Michèle Pierre-Louis. 
K-Plume garde tout son calme. Il arrive même à sourire. Au contraire de Fred qui veut quitter sur le champ la résidence. Guy Noël n’est point ému. Dans son long parcours, il a vu d’autres. Comme ils étaient jusqu’alors à sec, il demande à Pamela pour que l’on apporte du café.


Avec ou sans café la réunion tourne court car le message avait été envoyé. Est-ce qu’il a été bien reçu ? Non. 
Le choix de KP résulte des négociations longues et compliquées avec une partie de l’opposition et de la société civile. En plus, Martelly ne connaissait même pas Mme Pénette. Menaçant lui-même de se démettre, Michel se braque et réussit à garder K-Plume et le nommer PM.


Régulièrement Pamela se rappelle au bon souvenir des Haïtiens. Aujourd’hui elle préconise dans les pages de Le Nouvelliste que sans les « bottes étrangères » rien ne sera réglé dans le pays. On passe sous silence les presque 14 années de présence militaire de la MINUSTAH... 

  
Mais il y a davantage. En mars 2021, Pamela déclare à la Commission des affaires étrangères de la Chambre de Députés des États-Unis, qu’il fallait « mettre de côté » le président Jovenel Moïse. Peu de temps après, le Président est assassiné. Quand bien même elle insiste que « personne sain d’esprit ne penserait que j’aie quoi que ce soit à voir avec son assassinat », on pourrait de façon légitime et fondée considérer qu’il s’agit d’une déclaration pour le moins maladroite.


Le lecteur et la lectrice arrivés jusqu’ici peuvent finalement extraire de ces épisodes ses conclusions lui-même ou elle-même. Pour tous, sans doute, Pamela est une ambassadrice-choc. Certains pourront voir simplement de la vulgarité. D’autres pourront pointer ses habitudes et comportements peu diplomatiques comme signes de la puissance du pays qu’elle est censé représenter. D’autres verront un message, grossier il est vrai, de faire savoir à ses interlocuteurs haïtiens le peu d’importance qu’ils ont aux yeux de la plus grande puissance mondiale. D’autres, enfin, pourront constater que sous le parapluie de la protection diplomatique des paroles absurdes sont prononcées et des attitudes désabusées monnaie courante.


Finalement, encore une ultime interprétation et un conseil. Quand bien même généralement le diplomate est trié sur le volet, comme tout un chacun la bêtise et la folie peuvent se manifester. Donc, il faut être attentifs afin d’être en condition de séparer le bon grain de l’ivraie.

Ricardo Seitenfus
Auteur

 

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