Au soir du 14 février 2019, après neuf jours de silence, le Président Jovenel Moïse, après nous avoir bien fait comprendre qu’il ne laisserait pas le pays entre les mains de bandits et de dealers de drogues, s’adressa, à sa Valentine, la communauté internationale, en ces termes:
“Mwen remèsye tout zanmi nan kominote entènasyonal la… Mwen remèsye yo pou gwo sipò yo ba nou, sitou nan domèn sekirite e ke y ap toujou ba nou.”
Ces remerciements d’un président au ton belliqueux n’étonnèrent guère. Depuis le 18 novembre 2018, le Président a remis son sort entre les mains du Blanc. En effet, c’est à l’agent Merten qu’il doit d’avoir pu abandonner ses préparatifs de voyage. Le Core Group le maintient, il le sait. Quoi donc de plus normal que ces remerciements ?
Le 18 novembre 2018, nous découvrimes pour la première fois les mercenaires du Président. C’est le Directeur Général de la Police Nationale qui nous l’annonça tout de go: La police ne connaissait pas ces étrangers en treillis qui patrouillaient la ville, snipers compris. Depuis, le Directeur Gédéon devait ronger ses freins… jusqu’à l’arrestation des 7 mercenaires qui, depuis trois, jours, de rebondissements en rebondissements, défraient la chronique.
Tout commença par des photos se propageant comme une traînée de poudre sur Whatsapp avant d’atteindre aux autres réseaux sociaux :
Sur ces photos, des pièces d’identité, des plaques d’immatriculation et des « armes illégales » d’un groupe de présumés bandits multinationaux, arrêtés dans deux camions sans immatriculation : 5 Américains, 2 Serbes, 1 Haïtien. Le lendemain, nous apprendrons qu’au moins un des camions (pick-up) avait été acheté par l’ancienne et fameuse Directrice Générale du SMCRS, Magalie Habitant, et immatriculé au nom de Jean Fritz Jean-Louis, Conseiller du Président.
L’avocat et conseiller du président, Me Reynold Georges, nous avait entre temps appris qu’il s’agissait d’une banale affaire de casse de banque, la BRH pour être précis. Le Premier Ministre, lui, informait la presse internationale qu’il s’agissait d’une tentative d’attentat sur sa personne. Puis, coup de théâtre, une vidéo de nos mercenaires à l’aéroport Toussaint Louverture fait son apparition sur les réseaux sociaux:
On les y voit en touristes rentrant chez eux. La Présidence comme la Primature jurent ne pas savoir comment les mercenaires sont sortis du pays. L’ambassade américaine soutient que leur libération a été faite avec les autorités haïtiennes. Le Miami Herald réussit à éclaircir l’affaire : le ministre de la justice, Roody Aly aurait demandé à la la police judiciaire de confier les prévenus au soin de la justice américaine, en vertu d’une procédure jusqu’ici inédite. Toutefois, toujours selon le Miami Herald, et la logique la plus élémentaire, les États-Unis d’Amérique n’entendaient juger aucun d’eux. L’auraient-ils voulu, on ne voit sur quelles bases légales ils l’auraient pu.
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