Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Il n’y a aucun rapport entre le système électoral des États impérialistes et la « Démocratie radicale » de Périclès. Par Robert Lodimus

Publié par Robert Lodimus sur 26 Novembre 2023, 11:44am

Catégories : #AYITI ACTUALITES, #AYITI ECONOMIE, #AYITI ROSE RAKET, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

 «  En un mot, c’est le peuple qui choisit ses bourreaux. Il leur confie lui-même, sans en prendre conscience, la tâche de le dépersonnaliser. De le « désosser » comme un poisson de mer ou d’eau douce. De le ruiner. Et finalement, de l’anéantir. »

            (Robert lodimus, Les Tigres sont encore lâchés, 298 pages, 2017)

    Les scrutins électoraux, tels qu’ils sont organisés par les États impérialistes et antinationaux, servent plutôt les intérêts des mandataires qui sont inféodés à une mafia politique locale et étrangère. Quels avantages en tirent les mandants qui légitiment inconsciemment le pouvoir de ces gouvernants serviles? Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette rengaine : « plus on vote, plus on s’appauvrit ? » Autre constat tout aussi manifeste: rares sont les individus qui quittent la vie politique active comme ils y sont arrivés, c’est-a-dire les poches vides… Avant la fin de leur mandat, ces « politicards » prédateurs – pour la plupart, des pouilleux, des misérables, des brigands, des citadins ou paysans sans scrupule – ont réussi à amasser illicitement des richesses considérables  pour eux-mêmes et pour leurs proches. Ils se sont donc servis de leur haute fonction politique et administrative pour se mettre, avec leurs descendants, à l’abri des manquements et des privations. Alors que les populations naïves qui les élisent s’enfoncent de plus en plus dans  unemisère abjecte. Difficilement  surmontable.

    Les personnalités qui militent pour la cause des masses populaires et qui auraient pu réellement concevoir un projet de société viable en leur faveur n’ont pas les moyens financiers de briguer les postes électifs. Si par hasard elles arrivent à le faire avec l’appui de quelques citoyens conséquents,  ou d’une frange progressiste de la bourgeoisie locale, elles sont soit renversées et exilées à la suite d’un coup d’État planifié, financé et soutenu par les pays occidentaux, soit assassinées cyniquement par des extrémistes locaux de droite, avec l’aval, là encore, des « vermines » de l’environnement politique extrasociétal.   Les femmes et les hommes – dans la conception bourgeoise de la démocratie – qui sont présentés à la Nation pour gouverner l’État ont été d’abord choisis par un « groupement politique » supporté lui-même et subventionné par les rapaces de la classe dominante, sur la base du « retour de l’ascenseur ». En échange, ceux-ci parviennent à décrocher des contrats juteux, sans appel d’offre, ou à l’aide d’informations privilégiées.

    « À regarder évoluer l’humanité,  je veux bien croire que Dieu est l’auteur de la pièce, mais Satan est le directeur du théâtre », écrit Victor Hugo.  Le système électoral, tel qu’il se définit aujourd’hui dans les pays dominants et dominés, et par le but qu’il poursuit, demeure une « invention diabolique ». Il exploite la naïveté des électeurs qui n’ont  pas une « faculté cognitive adéquate » pour rationnaliser leur bulletin de vote.

    Murray Dobbin, journaliste et essayiste canadien, a écrit en 1998, La fumisterie. Cet ouvrage dévoile entièrement le cynisme de l’administration bushienne : celui qui a déclenché la guerre du pétrole contre l’Irak de Saddam Hussein. Il révèle ouvertement la face cachée du mode de scrutin électoral pratiqué dans les pays occidentaux et imposé comme modèle de « démocratie » aux États domestiqués. Voici comment Murray Dobbin aborde le problème de la corruption électorale aux États-Unis :

    « Lors des élections américaines, il est rare que plus d’une maigre majorité des citoyens daignent aller aux urnes. Tout le processus électoral est profondément corrompu. Les entreprises investissent des centaines de millions de dollars pour infléchir le résultat du scrutin en leur faveur. »

    Gordon Tullock, dans son ouvrage « Le marché politique » paru en 1978,  aborde le handicap de l’électeur irrationnel, quand il s’agit pour lui de « maximiser son profit » dans l’activité du vote. Celui-ci opère son choix dans un état d’ignorance hynoptisante et de complaisance partisane et fanatique. Sans esprit de discernement.

 Anthony Downs, politologue et économiste américain, auteur de « An Economic Theory of Democracy » publié en 1957, jette également un éclairage puissant sur les différents facteurs qui  placent les simples citoyens dans « une situation d’information imparfaite » au moment du scrutin, ce qui les empêche d’évaluer exhaustivement les promesses électorales et la crédibilité des candidatsqu’ils soutiennent.

    À propos du système d’élection inspiré de la « démocratie bourgeoise », Octave Mirbeau, –  journaliste français engagé du XIXe siècle et anticapitaliste –,  avec « La grève des électeurs », est encore plus tranchant : « Ô bon électeur, inexprimable imbécile, pauvre hère… rentre chez toi et fais la grève…! Octave Mirbeau cite le philosophe allemand Arthur Schopenhauer et rappelle qu’en votant, « on met dans l’urne  homicide  le nom de  son mortel  ennemi. »

    C’est effectivement dans l’urne que l’on assassine la « démocratie » telle qu’elle fut prônée par le « siècle de Périclès »où, selon les témoins de l’époque et surtout les récits historiques de Thucydide, connu pour son « obsession d’impartialité et de recherche de la vérité », un peuple –  celui d’Athènes, bien sûr –  eût pu réellement exercer sa « souveraineté » à un niveau considérable.

      Tous les quatre ou cinq ans, les masses populaires participent à des mascarades électorales organisées sur la planète par les États mafieux. Elles votent des illettrés, des incompétents, des voleurs, des corrupteurs, des assassins, des usurpateurs, des traîtres, des mafiosi, des trafiquants de drogue, des « malfrats »… Elles octroient la « légitimité gouvernementale » à des fauves qui veillent au grain dans le dessein de protéger les biens mal acquis des oligarques de la « prédation mondialisée »…

    Heureusement pour le triomphe de la cause des moins nantis, les taux d’abstention et le nombre de vote blanc enregistrés aux multiples opérations électorales augmentent sans cesse. Beaucoup d’individus ont donc compris que le chemin de la « démocratie » passe ailleurs. Les peuples souffreteux ne doivent pas s’en remettre aux « vautours de la haute finance internationale » dans l’espoir que ceux-ci les sortiront du cercle vicieux de la « précarité » sociale et économique. Et que dire de la « misérabilité »!

Suite dans le lien

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents