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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


ARCHIVES JUILLET 2010. GEOPOLITIQUE / Évolutions récentes de la géopolitique de la cocaïne

Publié par siel sur 9 Janvier 2024, 20:04pm

Catégories : #INTERNATIONAL, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Une  étude intéressante dont voici quelques extraits qui ouvrent de nouvelles réflexions sur les relations entre Haïti et la RD.

 

"Coups et trafic de drogues illicites dans la caraïbe

23. Cette modification de la géographie du trafic fut la conséquence directe d’un changement du coté des fournisseurs de cocaïne  sud-américains combiné aux développements géopolitiques qui entraînèrent la création de nouveaux réseaux de trafic caribéen à partir de 2007/2008. La promotion du Venezuela comme centre de  contrôle du trafic de drogues illicites dans la Caraïbe fut par exemple la conséquence directe de l’implantation des branches de la Ndrangheta et de la Cosa Nostra dans le  pays (Figueira, 2006)9. De même la tentative de coup d’Etat de 2002 contre  le président Hugo Chavez, la grève de PDVSA qui suivit, et l’assaut continu contre le gouvernement permis aux trafiquants de drogues illicites de réorganiser leur trafic en 2004. Dans le  contexte d’un Etat vénézuélien déjà affaibli par une corruption chronique, ces assauts répétés contre le maintien au pouvoir d’H. Chavez, obérèrent sa capacité à lutter contre ces nouveaux  développements (Figueira, 2006).
   

24De plus, le président haïtien Jean-Bertrand Aristide fut renversé en février 2004 par une milice financée par le trafic de  drogues et le gouvernement états-unien (Chomsky & alii, 2004), faisant du pays le premier Etat « défaillant » narcotrafiquant des Amériques (Figueira, 2006). René Préval,  successeur d’Aristide, et la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) n’ont rien fait pour mettre fin à la domination que les narcotrafiquants exercent sur l’Etat et  la société civile haïtienne. Depuis, le trafic de drogues illicites a explosé en Haïti avec pour conséquence directe le débordement des volumes transportés, sous forme de vente au détail dans  les aires (proto)urbaines pauvres où l’addiction devient un problème majeur.

25En République Dominicaine, les Etats-Unis ont fermé les yeux sur la croissance exceptionnelle du trafic de cocaïne d’Etat pour  garder au pouvoir des dirigeants proches de leurs intérêts économiques qui s’expriment notamment à travers l’étendue des zones franches d’exportation et de vastes zones touristiques aux mains  d’investisseurs Nord-américains (Itzigsohn, 2000). C’est ainsi que, dès 1998, le PNUCID décrivait à juste titre la partie orientale de l’île d’Hispaniola comme « un porte-avion de la  drogue au centre de la Caraïbe » (Meyzonnier, 2000) alors que, malgré tout, le Département d’Etat des Etats-Unis n’a jamais retiré sa certification au pays…

26Avions, navettes rapides, navires de commerce, yachts et embarcations de pêche quittent désormais le Venezuela pour décharger  leur marchandise en Haïti, en République Dominicaine, puis en Afrique de l’Ouest et enfin en Europe, particulièrement en Espagne et au Portugal. Les embarcations vénézueliennes peuvent aussi  partir directement vers l’Afrique de l’Ouest où leurs marchandises transitent alors en vue d’un transfert vers l’Europe ou l’Asie. Ce schéma en vigueur depuis les années 1980 s’appuie sur  l’expérience des réseaux diasporiques de trafiquants de cannabis de l’époque coloniale (Akyeampong, 2005), et il s’est particulièrement amplifié depuis le milieu des années 2000 (UNODC, 2007b).  C’est ainsi que 630 kg de cocaïne furent saisis le 1er mai 2007 en Mauritanie, dans un petit avion en provenance du Venezuela, et que deux tonnes et demi furent saisies au Venezuela à  l’intérieur d’un autre avion privé en partance pour la Sierra Léone (UNODC, 2007b). Près de 10 tonnes de cocaïne furent en outre saisies dans les eaux internationales entre l’Afrique et  l’Europe en 2006 (UNODC, 2007b). Les saisies de cocaïne effectuées en Afrique de l’Ouest ont été multiplié par dix entre 2005 et 2006, approchant les 15 tonnes, concentrées quasi exclusivement  sur le Nigeria où ces saisies ont été multipliées par 36 sur la même période ! Le Nigeria, base des premiers trafiquants importants de cocaïne et d’héroïne de la région concentre ainsi 97  % des saisies de cocaïne du continent en 2006 (UNODC, 2008b) presque trente ans après les premières saisies d’héroïne d’origine asiatique dans le pays, coïncidant avec l’effondrement des cours  du pétrole (Pérouse de Montclos, 1998).

 

Vers une reproduction en Afrique du modèle narco-économique  caribéen ?

27Les organisations caribéennes de trafiquants ont reproduit leurs structures en Afrique de l’Ouest en jouant de la diaspora, des  clans, et d’activités économiques formelles qui permettent et masquent les activités illicites sur place. Ainsi en est-il des colombiens, vénézueliens et des « Syriens » qui  produisent progressivement une intégration verticale du trafic de drogues illicites grâce à leur présence à la fois dans les principaux pays trafiquants comme le Venezuela, dans les Etats  vassaux caribéens, et aujourd’hui à la tête du trafic en Afrique de l’Ouest. Les petits groupes employés en Afrique de l’Ouest pour le transport de la cocaïne sont au contraire faiblement  organisés et hiérarchisés (Shaw, 2002), ce qui facilite la reproduction du rapport de domination de type caribéen en Afrique. Ces groupes d’employés ne sont cependant pas les seuls trafiquants  africains, loin s’en faut."

DANS le lien un article de Vant  Bèf Info datant du 11 décembre 2020  relatant une saisie de cocaïne dans la région des Cayes

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