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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Les défis majeurs d’Augustin Antoine, le nouveau ministre de l’Éducation nationale d’Haïti - Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Publié par Robert Berrouët-Oriol sur 7 Juillet 2024, 14:16pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES, #CULTURE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

L’annonce de la nomination par Arrêté du 11 juin 2024 d’Augustin ANTOINE au poste de ministre de l’Éducation nationale d’Haïti a été, selon les remontées de terrain qui nous parviennent d’Haïti, bien accueillie par les enseignants, les directeurs d’écoles et les parents d’élèves. Plusieurs interlocuteurs œuvrant dans le milieu éducatif haïtien indiquent qu’Augustin ANTOINE, enseignant de carrière, jouit d’une réputation d’intégrité et il est décrit par ses collègues comme un professionnel rigoureux, ouvert et attentif, crédible et fiable. Sociologue de formation, ancien étudiant en sociologie à la Faculté d’ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, Augustin ANTOINE est détenteur d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en sociologie de l’Université catholique de Louvain. Il est actuellement doctorant en sociologie à l’Université de Liège en Belgique. Augustin ANTOINE a également été nommé le 11 juin 2024 ministre de la Culture et de la communication.

Le sociologue Augustin ANTOINE est dépositaire d’une vaste expérience des milieux de l’éducation en Haïti, tant sur le registre de la conception que sur celui de la mise en œuvre de projets et de programmes divers. Il a été responsable de la Direction de l’enseignement secondaire (DES) au ministère de l’Éducation nationale où il a travaillé au suivi pédagogique des programmes du Secondaire et à l’élaboration du document-maître des « Lycées de référence ». On le retrouve en 1998 à la Secrétairerie d’État à l’alphabétisation où il a occupé le poste de chargé de mission. À la même époque, au ministère de l’Éducation nationale, il a coordonné un projet de coopération avec les Pays-Bas en relation avec l’UNESCO et en appui au Bureau national des examens d’État (BUNEXE). En 2007, il a été coordonnateur chargé de la conception, de l’élaboration et de la mise en œuvre du projet de création de l’Université publique du Nord au Cap-Haïtien (UPNCH). Augustin ANTOINE a fondé en 1996 le Centre d’éducation et d’intervention sociale (CEIS), une institution citoyenne œuvrant tant dans l’éducation formelle que dans l’éducation informelle.

À son arrivée à la haute direction du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), le sociologue Augustin ANTOINE avait certainement connaissance du diagnostic posé par de très nombreux enseignants, directeurs d’écoles et parents d’élèves au sujet de la gestion administrative du MENFP ces onze dernières années. En acceptant la lourde et complexe responsabilité régalienne de la direction politique et administrative du ministère de l’Éducation nationale, le professionnel rompu à l’analyse sociologique des faits de société avait certainement mesuré, dans les grandes lignes comme dans le détail, les immenses défis et les urgences qui se bousculent à tous les étages de l’immense paquebot qu’est l’Éducation nationale. Et l’on observe qu’en amont de son entrée en fonction Augustin ANTOINE a certainement dû prendre toute la mesure de la profonde rupture du lien de confiance entre la précédente administration de l’Éducation nationale et les enseignants, les directeurs d’écoles et les parents d’élèves… 

Qu’est-ce qui caractérise, aux yeux de nombreux enseignants, directeurs d’écoles et parents d’élèves, le diagnostic de la gestion administrative du ministère de l’Éducation nationale ces onze dernières années ? Quels sont les immenses défis et les urgences qui se bousculent à tous les édifices de l’Éducation nationale et auxquels Augustin ANTOINE doit apporter des réponses crédibles, mesurables et inscrites dans la durée ? Le nouveau ministre de l’Éducation nationale adressera-t-il à tous les acteurs de la chaîne éducative un signal fort, qui confirmera sa détermination à relever les immenses défis et à faire face aux urgences connues de l’Éducation nationale ? Saura-t-il dans la concertation rétablir le lien de confiance rompu entre la précédente administration de l’Éducation nationale et de très nombreux enseignants, directeurs d’écoles et parents d’élèves ? 

Le présent article examine plusieurs aspects de ce questionnement et éclaire, de manière documentée, les réponses à la fois politiques, administratives et légales qu’il faudra y apporter dans l’optique de la refondation de l’École haïtienne en conformité avec les articles 5, 32 et 40 de la Constitution de 1987. Afin d’en exposer adéquatement la vision et les articulations, un détour analytique préalable s’impose : il s’agit (1) de faire le rappel des principaux maux de l’École haïtienne et des caractéristiques de la mal-gouvernance du système éducatif national. Il s’agit également (2) de présenter brièvement des données relatives aux fondements constitutionnels de l’éducation en Haïti, (3) de fournir un éclairage chiffré et actualisé sur l’éducation en Haïti, (4) de situer la nécessité de l’élaboration de la Politique linguistique éducative de l’État haïtien en lien avec la question centrale des langues d’enseignement, et (5) d’exposer la nécessité et l’urgence d’éradiquer le népotisme, la corruption et l’impunité dans le système éducatif national, notamment au Fonds national de l’éducation et au PSUGO.

SUITE dans le lien.

 

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