EXTRAITS
Asymétrie militaire
L’idée d’une annexion du Canada par les États-Unis est rejetée par environ 90 % des Canadiens, y compris les membres des Premières Nations, signale George S. Rigakos, professeur d’économie politique à l’Université Carleton, à Ottawa.
« Donc, la seule façon dont une annexion peut être envisagée, c’est d’une manière impensable : par la force », dit-il.
En surface, le fait que Washington dispose de l’armée la plus puissante de l’histoire peut laisser croire qu’une invasion du Canada – tout aussi improbable qu’elle soit – serait une tâche relativement facile.
C’est une erreur, estime M. Rigakos.
"Toute invasion se heurterait à l’opposition violente du Canada, et deviendrait rapidement un cauchemar pour les États-Unis et le Canada."
George S. Rigakos, professeur d’économie politique
Une force d’occupation américaine serait incapable de gouverner une population de plus de 40 millions de personnes qui lui serait hostile. « Il y aurait une insurrection, des actes de sabotage… Faire sauter un pipeline, un chemin de fer, ou faire tomber une ligne de transmission d’électricité, ça ne coûte pas très cher. »
Le Canada, dit-il, est aussi l’un des pays les plus lourdement armés au monde, avec 12,7 millions d’armes entre les mains de la population, ou 35 armes pour 100 habitants. « On pourrait s’attendre à des frappes contre les occupants. »
M. Rigakos estime que de nombreux militaires et officiels américains refuseraient d’attaquer une nation amie. Les gouverneurs de plusieurs États progressistes ou géographiquement proches du Canada pourraient aussi vouloir faire sécession, créant une série de crises qui perturberaient le programme politique à Washington.
Des Américains voudraient aussi freiner l’administration Trump, dit-il. « Les recherches montrent qu’une insurrection peut avoir des chances de réussir si à peine 4 % de la population y participe. Donc même un groupe restreint de dissidents américains pourrait s’avérer perturbateur. »
Des cyberattaques canadiennes pourraient rendre le quotidien pénible aux États-Unis, croit Bill Robinson, spécialiste du renseignement et chercheur au Laboratoire citoyen de l’Université de Toronto.
« Des décennies de coopération avec les services de renseignement américains ont montré aux experts canadiens où se trouvent les points de vulnérabilité des infrastructures au sud de la frontière, et ils pourraient être exploités », évalue-t-il.
C’est sans compter la réaction internationale : les États-Unis seraient isolés, dit George S. Rigakos.
« Ils deviendraient un pays paria. Ce serait un désastre. On assisterait au suicide des États-Unis. »
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Annexion du Canada | " Ce serait un suicide pour les États-Unis "
Les menaces répétées d'annexion du Canada lancées par Donald Trump ne peuvent être mises à exécution sans provoquer un conflit armé qui sera ultimement impossible à gagner pour les États-...
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