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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Racisme et violences policières: un témoignage

Publié par Elsie HAAS sur 8 Mai 2008, 09:58am

Catégories : #RACISME

A diffuser largement pour faire cesser ces traitements
 indignes d'un pays civilisé !!!

> De: Serge NGAJUI FOSSO <sfosss_2000@yahoo.com>
>
> Bonjour à tous,
>
> Je vous envoie ce message de Mons en Belgique. J'y
> suis arrivé hier 26 avril 2008 peu après minuit et
> après avoir été expulsé violemment du vol de SN
> Bruxelles Air Lines à destination de Kinshassa via
> Douala et gardé en cellule à l'aéroport de Bruxelles
> de 11:00 à 22:00 sans manger, ni boire et sans pouvoir
> contacter ma famille.
>
> Petit compte rendu:
>
> Nous sommes le 26.04.2008, je me rends au Cameroun
> pour mes vacances. Je pars de Clichy à 5:30 en taxi
> pour CDG1. Je pars de Paris à 7:40 pour Bruxelles avec
> un vol SN Bruxelles Air Lines et doit prendre la
> correspondance pour Douala à 10:40 à l'aéroport de
> Bruxelles.
>
> Lors de mon entrée dans l'avion entre 10:00 et 10:45,
> je suis bien accueilli par les hôtesses, je vais
> rejoindre mon siège, le N° 41H qui se trouve vers le
> fond de l'avion, à 5 ou 6 rangées de mon siège.
> Lorsque j'y arrive, il y a au fond de l'engin à la
> dernière rangée des hommes habillés en tenue grise et
> qui essayent de maitriser un homme de couleur noire.
> Celui-ci se débat et crie : « Au secours, laissez moi,
> je ne veux pas partir». Les hommes en gris essaient de
> l'empêcher de parler en l'étouffant. Le jeune homme se
> débat comme il peut et continue de crier car il y a
> sur lui 4 colosses en gris. D'autres policiers en
> civile ont établis un périmètre de sécurité et
> personne ne peut aller vers le lieu du drame qui se
> déroule sous nos yeux.
>
> Je me rends compte que c'est une expulsion, l'homme
> que l'on expulse est toujours maitrisé et étouffé et
> pousse des cris que l'on n'entend plus bien.
>
> Je me souviens alors de Semira Adamu, une jeune
> nigériane qui était morte en septembre 1998, il y a 10
> ans lors d'une expulsion similaire à celle qui se
> déroule sous mes yeux dans un avion Sabena. Que
> dois-je faire ? Rester sans rien dire comme les autres
> ? Agir ?
>
> En tant que militant des droits de l'homme et des
> étrangers, je me lève, interpelle l'hôtesse la plus
> proche de moi proteste en lui disant fermement et à
> voix haute que ceci est un vol commercial et que je ne
> saurais voyager dans ces conditions. D'autres
> passagers jusque là restés calmes se lèvent et
> protestent à leur tour. Je filme comme d'autres
> passagers la scène avec mon appareil photo. Devant
> cette protestation générale, les hommes en gris
> quittent l'avion avec leur passager. Quelques minutes
> plus tard, des policiers montent dans l'avion, trois
> personnes sont désignées par les policiers en civil,
> je suis parmi elles. Les policiers nous demandent de
> quitter l'avion, lorsque je pose la question pourquoi,
> ils se jettent sur moi, menottes aux mains, coups par
> ci par là, je saigne, je suis trainé dans les couloirs
> de l'avion et puis dans les escaliers avant d'être
> jeter dans un fourgon de la police sans mes 2 valises
> en soute et ma petite valise de cabine. J'ai quelques
> bobos sur le visage et les mains blessées par les
> menottes. De ce fourgon, je remarque qu'une policière
> a mon appareil photo dans la main et visionne
> certainement mon petit film de la scène de l'avion.
> Une dure et longue journée commence pour moi sous les
> insultes et les maltraitances des policiers qui
> m'emmènent au cachot de l'aéroport de Bruxelles. A
> 13:35 la police nous libère, nous sommes 2 à ce moment
> un autre camerounais qui était dans la bande des trois
> expulsés et moi. Je n'ai plus vu le troisième, un
> homme de couleur blanche.
> Au moment de notre libération, la police nous informe
> que nous ne voyagerons plus pendant les six prochain
> mois avec la compagnie SN Bruxelles Air Lines. A la
> question de savoir comment nous allons faire pour nous
> rendre au Cameroun, la police nous renvoie vers la
> compagnie.
> Avec mon compagnon d'infortune, nous nous y rendons.
> Nous demandons à rencontrer l'un des responsables de
> la compagnie, on nous indique que le responsable de la
> sécurité de la compagnie arrivera bientôt. Nous
> patientons, j'ai une pensée pour ma petite fille qui
> m'attend à Douala avec impatience et enthousiasme et
> qui certainement sera très déçue de ne pas me voir. Je
> suis en colère, très en colère.
> La responsable de sécurité de la compagnie arrive et
> nous informe que nous avons tous les 2 étés fichés
> dans la liste noire (pas blanche) de la compagnie et
> ne pourrons plus voyager avec elle pendant les 6
> prochains mois. Je lui demande alors comment nous
> faisons dans ce cas pour arriver à Douala. Elle
> m'indique que c'est à nous de voir et que la compagnie
> ne nous remboursera pas. Après ces mots, ma colère
> monte, mon ton aussi, je signale a cette dame que je
> n'ai pas de problème si je ne voyageais plus jamais
> avec SN Bruxelles Air Line, mais que je souhaite
> rentrer à Paris et surtout me faire rembourser car la
> compagnie n'a pas rempli son contrat. Mon ton est haut
> mais courtois les passants nous regardent, la dame
> appelle la police qui vient et me ramène cette fois
> seul au cachot. J'y resterais jusqu'à 22:00 sans
> manger, ni boire et ni contacter ma famille.
> Mon neveu qui habite Mons est contacté et arrive avec
> son épouse entre 21:00 et 22:00. Les policiers
> m'informent de leur présence et m'indiquent que je
> suis libre de rentrer avec eux. Je leur dis que je ne
> comprends pas pourquoi j'ai été en cellule toute la
> journée dans ces conditions et que je ne souhaite pas
> la quitter avant qu'une solution ne soit trouvée à mon
> problème : partir à douala ou rentrer sur Paris et
> être remboursé. Des explications se font de part et
> d'autres, les policiers souhaitent que je quitte la
> cellule et moi je souhaite y rester, ce qui
> visiblement ne les satisfait pas. Les policiers
> décident donc de me sortir de la cellule par la force,
> me remettent mes affaires, je refuse de les prendre.
> L'un d'entre eux me menace, me tient par le cou et me
> pousse hors de leurs bureaux et me balance mes
> affaires sur la figure, je m'en vais sans les
> ramasser. Mon neveu et son épouse me rejoignent je
> suis une fois de plus en colère, très en colère de
> tout ce qui se passent. Je leurs demande de rentrer à
> la maison, ils refusent évidemment.
> L'épouse de mon neveu va voir l'un des policiers qui
> lui donne mes affaires et des informations sur les
> démarches que je devrais faire. Elle revient avec mes
> affaires, il y manque mes lunettes de soleil Ray Ban
> et en plus la vidéo de la scène dans l'avion a été
> effacée de mon appareil photo, sûrement par les
> policiers qui m'ont interpelé. Une preuve vient d'être
> détruite, heureusement pas toutes car d'autres
> passagers ont filmé la scène. Je suis toujours en
> colère, très en colère, je pense à ma petite fille
> pour qui j'ai exceptionnellement pris mes congés, je
> suis en colère parce que ces derniers jours ont été
> éprouvants professionnellement, physiquement et
> moralement. Je suis en colère, très en colère parce
> que je suis du genre calme, courtois et surtout pas
> violent. Or toute cette journée, j'ai été traité avec
> mépris et violence parce que j'ai été un moment la
> bouche d'un malheur qui n'avait point de bouche, parce
> qu'en protestant dans l'avion, je suis allé au secours
> d'un être humain qui était maltraité et qui demandait
> du secours.
> Je suis en colère parce que je suis fatigué et que je
> souhaitais prendre quelques semaines de repos et aller
> passer du temps avec ma petite fille. Je ne sais pas
> quand et comment je me rendrai au Cameroun. Je ne sais
> pas au moment où je vous écris où sont mes valises.
> Avec patience mon neveu et son épouse m'ont convaincu
> de les accompagner chez eux à Mons. Nous avons demandé
> une attestation indiquant que j'étais en cellule de
> 11:00 à 22:00, le policier de faction a eu la
> gentillesse de m'en donner une en Néerlandais. Nous
> sommes arrivés à Mons peu après minuit. J'avais des
> douleurs partout, sur le visage, les bras, les doigts
> au dos et une très grosse faim, j'ai mangé sans
> appétit et je suis allé me coucher.
> Ce matin, je suis un peu plus calme, j'ai encore
> quelques douleurs aux doigts, aux bras et au visage.
> Je vais me rendre à Bruxelles pour me faire signifier
> officiellement que je suis sur la liste NOIRE de la
> compagnie, que je ne voyagerai plus avec cette
> compagnie et que je ne serai pas remboursé. J'espère
> également retrouver mes valises dans l'état où je les
> avais confiés à la compagnie. Une autre dure journée
> va commencer, comment se terminera-t-elle ? Je n'en
> sais pas grand-chose pour le moment.
> Je peux simplement préjuger qu'elle ne sera pas facile
> car je ne compte pas laisser passer cette histoire
> sans réagir. Je vais faire un appel à témoins et
> engager une action contre SN Bruxelles Air lines. On
> en reparlera.
>
> Sur ce, je vous souhaite un bon et agréable dimanche.
> Prière diffuser largement ce message.
> A bientôt ! Et mon combat continue.
>
> Serge N FOSSO
>

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