On connait moins bien les conséquences des privatisations pour les populations dans les pays du Sud, bien que moult études et documentaires aient été faits sur le sujet. Mais ces études et documents audio-visuels sont peu diffusés, ne touchent pas les intéressés souvent peu éduqués ou n'ayant pas accès ni à la télévision, ni à internet, ni à la presse + ou - spécialisée. Restent comme d'hab, les media dominants qui, chacun le sait ou devrait le savoir- nous sommes quand même au XXI ème siècle, appartiennent aux tenants du néolibéralisme et dunque prêchent pour leur chapelle. C'est totalement logique. Pourquoi voudriez-vous qu'il en fut autrement ?
Est-ce que que quelqu'un financerait un journal pour qu'il critique ses pratiques ?
En Angleterre, en France ou aux USA par exemple, l'Etat est capable de remédier aux échecs du secteur privé - comme on vient de le voir pour les banques- en insuflant de l'argent dans leur capital ou bien en en prenant des parts ou encore en renationalisant- comme on l'a vu récemment pour des écoles privées en faillite en Angleterre.
Le souci de l'Etat dans ces cas là étant, soit de faire en sorte que l'édifice économique ne s'écroule pas (banques) ou alors que les usagers ne soient pas victimes de ces mauvaises gestions (écoles privées).
Or, dans les pays du Sud ça ne se passe pas comme ça. Une société d'intérêt général privatisée qui se retrouve en faillite et ne peut assurer les services, ne peut rien attendre de l'Etat.
Ainsi le veulent les PAS (plans d'ajustements structurels) car ni la BM et autres bailleurs de fonds internationaux ne vont prêter de l'argent à un gouvernement du Sud pour que celui-ci aide ou rachète une entreprise privée en faillite. Le FMI, la BID, la BM n'aiment pas les cadavres !
Donc, tant pis pour la population comme on le voit dans cet exemple des chemins de fer au Mali. Il ne lui reste plus que "naje pou soti" en d'autres termes à se débrouiller avec ses propres moyens ou à crever.
Dans l'extrait n°2, on peut voir précisément que la Compagnie malienne de développement des textiles est en cours de privatisation.
Il s'agit d'une compagnie rentable pour l'Etat.
C'est ce que je m'évertue à démontrer concernant le processus de privatisation. Si la BM autorise cette privatisation, c'est bien que, selon la logique inhérente à ce processus - vous mes suivez ?- la vente de cette compagnie devrait rapporter une petite cagnotte à l'Etat, à court terme.
Je dis bien à court terme. Parce qu'une fois cet argent dépensé, l'Etat va se retrouver gros Jean comme devant ayant perdu les fonds réguliers de cette rente et obligé de faire appel à nouveau à des prêts et à en payer les intérêts.
Ce sont ainsi, petit à petit, toutes les entreprises fondant l'édifice de l'Etat qui sont grignotés par le privé.
A la fin l'Etat devrait se retrouver comme un gruyère plein de trous avec l'unique possibilité pour remplir ses trous d'emprunter. (voir l'Argentine ou la Corée du Sud)
C'est ainsi qu'aujourd'hui, le budget haïtien est bouclé avec 60% de prêts et les intérêts de ces prêts que la population devra rembourser. C'est le principe du tonneau sans fond.
Ces commentaires, bien sûr, ne s'adressent pas aux adeptes de la privatisation, qui ont trouvé là une sorte de nouveau dieu.
On aurait beau leur faire faire le tour du monde, les emmerner en Novège, en Chine, en Malaisie,etc. pour rencontrer les officiels en charge de l'économie afin que ceux-ci leur expliquent de vive voix le rôle joué par l'Etat, leurs idées ne changeraient pas d'un iota.
Il paraît que la foi ça ne se discute pas.
La foi et l'économie sont-elles compatibles ?
Petit train ne va pas loin
jeudi 30 avril 2009 par Myriam Cloutier
Plus de 5 ans après que la gestion du chemin de fer reliant la capitale du Sénégal, Dakar, à celle du Mali, Bamako, eut été cédée au consortium Transrail, le réseau est en ruine. Et c’est la population qui paie le prix d’une privatisation qui a complètement déraillé.
Les infrastructures de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako sont vétustes, les accidents fréquents. Aucun plan d’investissement n’a été mis en œuvre malgré les promesses des actionnaires qui se sont succédés à la direction de Transrail depuis 2003.
EXtrait 1
La privatisation du chemin de fer n’a pas seulement détérioré les conditions de travail des syndiqués, elle a aussi affecté la mobilité de la population, de même que l’économie locale. En effet, le transport de passagers sur le réseau ferroviaire malien est à l’abandon, car les opérateurs privés gèrent essentiellement le trafic international de marchandises, pour ainsi engranger des profits à court terme, au détriment du service aux usagers. De plus, la fermeture de 26 haltes et gares au Mali fait en sorte qu’autant de villages sont désormais isolés et qu’il il n’y a plus de possibilités pour les habitants le long du rail d’échanger des produits alimentaires, faute de voyageurs et de petits commerçants.
Extrait 2
La privatisation de la Société des télécommunications du Mali (SOTELMA) est enclenchée, et une loi adoptée en août par le Parlement malien, sous la pression de la Banque mondiale, autorise la privatisation de la Compagnie malienne de développement des textiles, qui gère la filière du coton. Pourtant, cette industrie occupe la première place pour les exportations et est rentable pour l’État.
http://www.alternatives.ca/article4743.html
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