Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


worldmag,Disaster upon disaster, Haïti,Désastre après désastre

Publié par Elsie HAAS sur 3 Juin 2009, 09:17am

Catégories : #REFLEXIONS perso

Haiti: Geography plus poverty makes for persistent hardship across much of Haiti, the poorest country in the Western Hemisphere | Sarah Kiewel and Priscilla Santos

Désastre après désastre ou du pire au « plus pire ».

Ces photos ne vont pas nous faire plaisir.

Cependant, elles ne sont que le reflet d' une certaine réalité qu’il serait imbécile de se cacher.

L’opération « dechoukaj de la dignité » accompagnée de" la restauration (officielle) macoute" donne ces résultats là.

Rien de surprenant. Ces gens-là ont démontré leur savoir faire criminel pendant 29 ans.

Ces gens-là sont en place depuis 1957.

Oui, oui, ne venez pas raconter vos salades de propagandistes de droite, comme quoi ce serait la faute à la «  bamboche démocratique » de 1986.

C’est faux.

Et pervers, par rapport à la population haïtienne qui sortait de 29 ans de dictature, certes paradisiaques pour un petit groupe.

D'ailleurs, comme par hasard, c'est ce même petit groupe qui nous bassine de son Saint Domingue, la "Perle des Antilles", en faisant référence à la période esclavagiste comme modèle idéal de société- de véritables cyniques ou idiots, c'est selon.

La tentative de démocratie a duré exactement 8 mois en Haïti.

Pas plus.

De 1986 à 1991, ce sont les différents clans militaro/macoutes/duvaliéristes qui ont foutu le chaos dans le pays, après le départ de leur bébé.

Pendant  ces 5 années, ils ont activé leurs réseaux d'"attachés", de "zenglendo " et  autres délinquants pour instaurer la panique et faire tomber les têtes des acteurs du changement : militants des classes populaires, intellectuels, hommes d'affaires, prètres, agronomes, cadres.

Ca a été la razzia, après celle de l'exil des cadres sous Duvalier.

En 1991, les mêmes organisent, financent un coup d’Etat pour mettre fin à une expérience politique contraire à leurs intérêts solidement ancrés pendant 29ans de règne sans partage.

Leurs réseaux sont puissants et bien financés.

En 1994, les dés étaient jetés.

Washington ramenait Aristide sous conditions. Dont l’une, essentielle, était de réintégrer dans son staff des duvaliéristes et de se plier à la libéralisation économique.

"Vive le riz miyami , à bas le riz de l'Artibonite !" aurait pu être le slogan de ces  nationalistes duvaliéristes, fous de la déréglementation, de la privatisation, du vol, de l'exploitation des masses.

Les nostalgiques du duvaliérisme, une autre catégorie de "fous"  qui auraient fait bonne figuredans ma liste.

Les "fous " du français.

De 1994 à 2004,  Aristide et Préval ont scrupuleusement obéit  aux diktat du FMI et consorts.

Tous les 2 gouvernements ont accepté  les privatisations des entreprises d’Etat. (encore une fois un bien commun à l’ensemble de la population,  qui lui est dérobé et  cédé  à vil prix à des potes).

Privatisation de l’éducation qui a offert un fonds de commerce à une quantité de faux progressistes, zentellectuels directeurs d’écoles et d’universités aussi borlettes que les autres qui ont ravagé l'éducation.

Etc, etc.

La faillite  de l'Etat, déjà dépouillé par les 29 ans des Duvalier, est due essentiellement à l’application docile des Plans d’ajustement structurel( PAS), aux dettes du gouvernement de Duvalier et aux vol des  familles Duvalier et de leurs filles et garçons de cour.

Pas la peine de venir raconter des contes à dormir debout  pour analphabètes économiques, qui voudraient faire porter  la responsabilité de cette faillite à un Etat dont la politique est ordonnée par les institutions internationales.

C'est stupide et mensonger.

Aristide et Préval n'ont fait qu'appliquer docilement les ordres donnés par les experts/ conseillers/patrons des institutions internationales.

Et ils l'ont bien fait, tel que ça leur avait été ordonné.

C'est pouquoi, je me demande si  l'opposition de la droite militaro/macoute/duvaliériste qui a tout obtenu   à la fois d'Aristide et de Préval, n'est pas  l'expression d'un combat entre factions rivales pour prendre le leadership du gâteau.

Par ailleurs, si le secteur privé était si efficace et bon gestionnaire que ces adorateurs de la privatisation le prétendent, comment cela se fait-il qu' Haïti qui est un des pays au monde qui a le plus privatisé, fonctionne aussi mal ?

Comment  se fait-il,  que l’éducation  qui repose totalement entre les mains du secteur privé, via une quantité de petits entrepreneurs, soit aussi nulle qu’un étudiant haïtien qui a fait ses études dans une de ces universités "borlettes" privées, se retrouve dans l’incapacité d’écrire un texte en français.

Je ne dis pas de s'exprimer en  français correctement, ce qui est une autre histoire parce qu’il faudrait déjà que leurs professeurs soient capables de le faire. Non, je parle de l'écrit, du vocabulaire utilisé à bon ou mauvais escient, de syntaxe, d’orthographe- des trucs primaires, quoi !

On blâme l'élève.

Est-ce la faute de l'élève ou celle  des patrons d'écoles et d'universités ?

C’est tout ce monde,  dit des zentellectuels, propriétaires d’ universités et d’ écoles borlettes, de  producteurs et importateurs de livres et de matériel scolaires, qui fait son beurre  de la privatisation et profite de l’ignorance de  consommateurs  (il s'agit bien d'un marché) pris en otage, pour cause de monopole .

C'est ce monde -de "notables" ventripotents/tes qui s’est allié à d'autes importateurs, tout aussi ventripotents (seules forces économiques puisque le pays ne produit quasiment plus rien) de pèpè en tout genre, allant  du riz  cassé Miyami, aux vêtements d’occasion, aux fonctionnaires des ONG, aux politiciens en quête de subsides, aux patrons des sweatshops et évidemment aux militaro/macoutes/ duvaliéristes et autres zenglendos,  pa ka pa la, omniprésents - qui étouffe Haïti.

Ce sont ces gens-là qui, depuis 1957,  n’en finissent pas de plumer la poule et d’enfoncer Haïti dans la dépendance la plus abjecte.

Ce sont eux , anciens duvaliéristes ayant infiltré et détourné les associations progressistes, anciens progressistes, ancien marxistes reconvertis au néolibéralisme et au grenn-nanboundaisme qui ont conduit ce pays à cet état lamentable, avec l’accord et la collaboration active de leurs mentors étrangers.

Et personne d’autre.

Il n’y a pas eu en Haïti de « bamboche démocratique »

Il n’y a eu que des tentatives restreintes d’associations populaires pour faire entendre leurs voix.

Ces gens-là, les héritiers de Duvalier camouflés en lavalassiens, socialistes et autres ont eu vite fait d’éteindre ces voix avec tous les moyens nécessaires, allant de l'intimidation au crime.

Quoi  de plus normal, que des  petits malins (et malignes), chefs d’entreprise,  habitués de la délation- c'est leur monde- dénigrent, dénoncent comme ennemis d’Haïti, celles et ceux qui protestent contre  l'imposture, les mensonges, les manipulations, le bluff, un  terreau  sur lequel ils prospèrent !

Après tout, ces délateurs ne font que faire leur boulot et défendre leurs intérêts !

Par contre, que des Haïtiens, plus ou moins éduqués, appartenant à la classe moyenne,  ayant accès au net et à un maximum d’informations se laissent berner par un discours qui culpabilise l’Etat pour faire l’éloge du secteur privé, une entité opaque, totalement et exclusivement prédatrice, ça c’est très inquiétant.

La réalité, c'est que depuis 1957 les objectifs des militaro/macoutes ou de leur version revisitée  dite grenn-nabounda,  n'ont pas changé.

Il s'agit de soumettre la majorité de la population, par tous les moyens nécessaires, à la domination d'une minorité.

Cette minorité dominante peut être Noire, Mulâtre, Métisse, Syro/Libanaise, Blanche, peu importe.

La contradiction principale réside dans la main mise totale/capitale, d'un groupe représentant un peu plus de 1% de la population sur l'ensemble des ressources du pays avec l'appui de la "communauté internationale" (sic)

Aujourd'hui, soit 23 ans après le départ du bébé Duvalier pour son asile doré en France, les barons prédateurs- qui se battent parfois entre eux-  sont toujours aussi déterminés à poursuive leur agenda d'enrichissement personnel, au détriment de la population et avec la complicité des étrangers, tel que sous les Duvalier, papa et bébé.

  L'article et les photos :

http://www.worldmag.com/articles/15451

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents