Autour des étranges circonstances entourant la décapitation de Carlos Nérilus,par Henri Alphonse

Publié par Elsie HAAS sur 3 Juin 2009, 09:28am

Le Dominicain qui fut soit-disant décapité par Carlos Nérilus était une sorte de contremaitre du nom de Pascual De León Lara.

Notre compatriote décapité Carlos Nérilus cultivait un terrain que le sieur De León Lara possédait à Bayona, une localité de los Alcarrizos, dans la périphérie de la capitale dominicaine.

De tout ce qui a été rapporté sur les faits, il faut retenir que :

La seule version des faits est celle des parents de Pascual De León Lara. Cette version a été adoptée par les autorités et la presse tant en République Dominicaine qu'en Haiti...
La seule personne présente lors de la prétendue décapitation de De León Lara , donc le seul témoin accepté par les autorités, est un cousin non identifié du contremaitre dominicain assassiné.
Ce dernier, d'après la presse, présente des blessures aux bras, blessures que notre compatriote décapité Carlos Nérilus lui auraient, parait-il, infligées. Personne n'a jamais su l'identité de ce cousin témoin du meurtre.
Source Clave Digital : http://www.clavedigital.com/App_Pages/Portada/Titulares.aspx?id_Articulo=18052
La presse est divisée sur les motifs de la prétendue agression contre De León Lara. Certaines sources rapportent que Carlos Nerilus aurait tué De León Lara le 1^er mai écoulé, au moment où il tentait de le voler. D'autres sources avancent plutôt la version selon laquelle De Leon Lara aurait été tué par Carlos Nerilus parce qu'il refusait de verser à ce dernier les 800 pesos qu'il lui devait pour le travail accompli sur sa parcelle.

4. Autre mystère. Les premières nouvelles identifiaient notre compatriote décapité dans le secteur Buenos Aires du quartier de Herrera comme étant le frère du « véritable » meurtrier du contremaitre dominicain. Cet éclaircissement avait été admis, dans un premier temps par les autorités dominicaines comme l'avait en effet rapporté la presse. Cette version changea du tout au tout par la suite lorsqu'il s'avéra que Carlos Nerilus était fils unique. Quid de ce troisième ''larron" ?

Finalement, quels éléments tangibles de preuve a-t-on sur ce meurtre ? Doit-on se fier à la seule version (intéressée ?!) du mystérieux cousin témoin des faits ?

Le meurtrier du contremaitre dominicain, avait-il dû se défendre face aux attaques du contremaitre et de son mystérieux cousin blessé aux bras ?

Qui est le véritable auteur des blessures du mystérieux cousin ?

Y a-t-il moyen de prouver que le meurtrier de Pascual De Leon Lara a agi en légitime défense ?

Et si le véritable coupable était ce mystérieux cousin .. ?

Ce qui est déroutant dans cette affaire, c'est que d'aucuns semblent vouloir minimiser la gravité des faits en soutenant la thèse officielle de la vengeance…

J'ai moi-même entendu un journaliste expérimenté comme Jean Michel Caroit, correspondant du Monde et de Radio Métropole en République Dominicaine, justifier presque la décapitation de Carlos Nerilus en tenant les mêmes propos sur les ondes de Radio Métropole...

Mais alors, quid de la longue liste de victimes, avant et aprèes Hatillo Palma ? Quid des lynchages, des oreilles coupées, des maisons incendiées, des rapatriements massifs au mépris des accords signés par les deux présidents ? Quid des conditions de travail dites esclavagistes dans les bateyes dominicains, situation dénoncée par des cinéastes étrangers ?!

Oublié, tout ça ?! Amnésiques, nous serions devenus ?!

Devant la gravité des faits, la version officielle est désormais une affaire d'Etat . Qui ne le comprendrait. Et, à moins d'un revirement innatendu, personne ne s'attend à ce qu'elle soit changée dans un proche avenir.

Toute personne sensée devrait attendre les résultats de l'enquête judiciaire avant de condamner un présumé innocent. Mais, hélas, jusqu'à présent, de tous les cas connus, une seule enquête avait abouti à la condamnation de coupables dominicains.

Et, ces derniers, ont-ils réellement purgé leur peine ?

Qui se préoccupe de le vérifier ?!

Et si une commission d'enquête indépendante ...

Utopiquement vôtre.

Henri Alphonse