Haïti/Ile-à-Vache : Plusieurs habitants, opposants au projet touristique gouvernemental, se disent en danger
mardi 11 février 2014
P-au-P., 11 févr. 2014 [AlterPresse] --- Plusieurs membres de Konbit òganizasyon peyizan Ilavach (Coumbite paysan Ile-à-Vache / Kopi), organisateurs du mouvement de protestation contre le projet touristique gouvernemental baptisé « Destination touristique Ile à Vache (Sud) », affirment à AlterPresse avoir subi, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 février 2014, un vaste mouvement de répression.
Ces habitants disent être, pour cela, forcés de quitter l’ile, pour la plupart.
Des policiers nationaux auraient débarqué, dans un premier temps, dans la zone de la Hatte, et maltraité deux habitants de la zone, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 févier 2014.
Le lendemain, ils sont arrivés dans la zone de Madame Bernard, où ils ont maltraité une fille qui circulait dans la zone. Ils ont forcé les habitants à enlever les barricades, installées dans le cadre des mouvements de protestation.
Ces actions policières ont eu lieu le lendemain de la troisième manifestation des membres de Kopi, qui dénoncent, depuis le début, le flou entourant le projet et surtout les retombées néfastes pour les familles vivant de l’agriculture et de la pêche sur l’ile.
L’un des membres de Kopi dit déplorer le fait que les autorités aient choisi la force, plutôt que le dialogue dans cette affaire, alors que les protestataires étaient bien disposés à faire une trêve.
Le projet Destination touristique soulève des craintes et du scepticisme chez différents secteurs.
« Il y a une volonté de vendre les ressources et le patrimoine du pays aux plus offrants, dans le cadre des intérêts impérialistes », a dénoncé le porte-parole du parti Pati kan pèp ayisyen an(Camp du peuple haïtien), Camille Chalmers, dans une interview accordée à AlterPresse.
Les autorités haïtiennes doivent définir des stratégies de développement du pays, avant toute négociation avec des investisseurs étrangers, préconise-t-il.
"Haïti, Open for business" entend liquider les intérêts nationaux au profit du capital externe, critique-t-il, appelant à un combat de la population haïtienne pour freiner ce processus et profiter, aussi, pour récupérer la souveraineté nationale du pays.
« Les potentialités du pays reviennent au peuple haïtien d’abord. Il faut créer toutes les conditions pour les gérer rationnellement, dans le sens des intérêts du peuple haïtien », recommande Chalmers. [jep emb kft rc apr 11/02/2014 10:25]
Je dois avouer que j'avais trouvé ces manifestants bien courageux, même téméraires. Sachant le peu de cas que l'Etat haïtien en général et en particulier celui actuel des bracelets roses, fait des pauvres et paysans de surcroit. Sachant qu'elles ne sont soutenues par aucune organisation de la société civile, ni par des personnes morales, ni par des ONG, ni par des Eglises (protestantes, catholique ,vaudou, musulmane) je m'attendais à ce que ces familles, abandonnées à leur sort, subissent pressions et abus afin de les terroriser et de les pousser à quitter l'île. Et puis, par la suite, à quitter le pays sur un rafiot ou à traverser en RD. Ca n'a pas tardé.
Ces parias haïtiens ne sont guère différents des Dominicains d'origine haïtienne qui ont travaillé toute leur vie pour une pitance dans des bateyes, dont la descendance a obtenu la nationalité dominicaine et que, soudain, l'Etat dominicain décide de la leur enlever; VOIR Alterpresse.Le respect des droits humains serait-il troqué au profit des intérêts politiques et économiques ? Par Colette Lespinasse
La différence, c'est que les parias Dominicains d'orgine haïtienne peuvent plus ou moins compter sur la solidarité des ONG dominicaines de lutte pour les droits de la personne, de prêtres, d'intellectuels dominicains et de certains secteurs de la communauté internationale. Ceux d'Haïti ne peuvent compter sur personne; Jean Dominique, qui aurait sans doute fait entendre sa voix dans ce dossier, a été assassiné. Comme tous les gêneurs dans le courant de cette lutte pour l'instauration d'un etat de droit; du ministre Guy Malary pour arriver au couple Dorsinvil et Larêche. Daniel Dorsinvil militant des droits de l'homme et son épouse, Girldy Larêche, ont été exécutés dans la rue par un commando en moto;
Il existe une constance dans tout le désordre politique haïtien à travers les 2 siècles, c'est le rejet, le refoulement, l'expulsion de la population pauvre et majoritaire de sa propre terre, de son pays. Ca se passe comme si les élites du pays opéraient une sorte de génocide de la population; une sorte de nettoyage. Pas totalement radical à la Trujillo, ( bien que l'on serait fondé à assimiler les mauvais traitements continus, le mépris, l'absence d'eau potable et toutes les maladies qui en découlent à une sorte d'assassinat à petit feu) mais en lui rendant les conditions de vie tellement de plus en plus intolérables, que c'est "reste dans ton trou et crève ou bien fous le camp".VOiR " ...des policiers et un groupe d’hommes, armés de machettes et de bâtons, ont encore expulsé violemment environ 100 familles d’un quartier voisin appelé « Village Grâce de Dieu »
De plus l'intérêt de cette politique de refoulement et d'exil forcé de cette population permet de faire rentrer une partie du salaire de leur dur labeur à l'étranger dans l'économie du pays, contribuant à renforcer le secteur de l'importation. Selon le ministre de l'Agriculture de la RD les exportations d'oeufs et de poulet en Haïti vont doubler
Tout ça, sans que ces élites n'aient à dépenser un sou pour leur santé leur éducation, leur formation, leur logement et créer des emplois pour eux, comme c'est le cas dans tous les pays.
Au résultat, cette politque qui dure depuis l'indépendance est tout bénef pour les élites. Ca s'appelle le statu quo. Maintenir le statu quo est le seul point sur lequel s'accorde les élites d'origine étrangères, mulâtres, noires et la communauté internationale;
Ce point d'accord où les élites font taire leurs conflits pour le pouvoir et l'argent, se rabibochent Tout Haïti. Le show d’El Rancho pour l’Eldorado. Par Ricardo VINTRIS et se mettent avec force trémolos à prôner soudain le dialogue à base de "l'union fait la force," est celui qui garantit la permanence de l'exploitation de la population d'Haïti et qui autorise Bill Gates à prédire qu'Haîti sera en 2035, le seul pays d'A. Latine, où la misère fleurira en 2035.
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