Le peuple aux abois, la bourgeoisie se faufile au pouvoir!
Par Berthony Dupont
Comme annoncé, en fait, le groupement Lespwa, le parti de la présidence vient d’être reformé sous l’étiquette d’Unité. Pourtant, rien n’est dit, si le secrétaire général de Lespwa, l’ex-Premier ministre Jacques Edouard Alexis est toujours aux commandes, il se pourrait bien qu’il soit remplacé par quelqu’un validé par les décideurs de la destinée du pays. C’est à la lumière de ces observations qu’il faut comprendre ces candidats de tout acabit qui, comme des rats, se précipitent pour se faire accepter par la hiérarchie de ce cadre politique en vue d’acquérir un poste de sénateur ou de député.
Pas grande différence au sein de Fanmi Lavalas, sans doute ; les candidats de ce parti, du reste, n’auront rien à voir avec les revendications des masses populaires qui, bon an mal an, les supportent. C’est dans cette même veine, que des partis de la droite réactionnaire comme la Fusion des sociaux-démocrates, l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et la Confédération Unité Démocratique (KID) sont obligés de se fusionner en une nouvelle coalition: l’Alternative Politique pour le Progrès et la Démocratie. En réalité, si l’objectif primordial d’un parti est la prise du pouvoir, pour diriger l’Etat et la société, la majorité des partis haïtiens ne vise pas cet objectif. Leur idéal n’est pas précisément d’organiser le peuple, mais bien de l’aliéner, du fait qu’ils ne défendent pas les mêmes intérêts de classe. Comme on a pu le constater, en un clin d’oeil certains partis se sont mis d’accord même si c’est provisoirement pour séparer le gâteau. Sans aucun principe de parti. Si par hasard, il y en a qui possèdent un programme politique, ils ne sont pas bien différents les uns des autres, car ils sont logés à la même enseigne, à savoir : promouvoir la philosophie politique des grandes puissances impérialistes.
Face à l’activité intense de ces militants de la bourgeoisie, le secteur progressiste et révolutionnaire doit prendre position pour redonner courage aux classes défavorisées du pays et surtout à la main d’oeuvre haïtienne qu’on massacre quotidiennement en Dominicanie et que la bourgeoisie dominicaine humilie en orchestrant une campagne de haine jusqu’à qualifier nos compatriotes de cancers. Elle semble même signaler qu’il faudrait perpétrer un autre génocide semblable à celui de 1937. Sans doute, c’est ce processus même qui est entamé, à travers cette violence inouïe, ce traitement atrocement inhumain à l’égard de nos compatriotes. Le peuple haïtien est abandonné, malmené, écrasé par des dirigeants néo-coloniaux qui les maintiennent et les enfoncent dans l’abîme. Tout récemment le président Préval pour manifester une énième fois, tout comme la classe dominante dominicaine, son anti-haïtianisme n’a-t-il pas fait savoir qu’il est satisfait de l’accueil fait aux Haïtiens en Dominicanie.
Sous ce régime, on ne pourrait jamais énumérer suffisamment les atrocités subies par nos compatriotes vivants dans l’autre moitié de l’île. Pas même une fois, il n’y a eu une protestation même vertueuse ou faussement indignée du gouvernement haïtien. Dans ce sens, on peut se demander qui tire les ficelles de cette déstabilisation. Sont-ce les puissances tutrices, pour sauvegarder par tous les moyens les énormes intérêts stratégiques et économiques qu’elles détiennent sur l’île entière ? D’autant qu’il y a belle lurette depuis que les colonialistes des Nations Unies pensent créer une entité fédérale pour occuper les deux parties de l’île. A partir de ces faits, de nouvelles formes de luttes sont à imposer afin que le mouvement populaire ne se fourvoie plus dans une impasse. On peut et on a le droit de conce-voir, d’organiser, d’entreprendre des actions unitaires autour des revendications connues du mouvement des masses afin d’en finir avec ce régime de la minorité et de la répression néolibérale qui l’accompagne, avant qu’il ne soit pas trop tard.
Sources : http://www.haiti-liberte.com/
http://www.haiti-liberte.com/
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