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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le journalisme, de Balzac à aujourd’hui. Par CHRISTINE MARCANDIER

Publié par siel sur 27 Février 2014, 14:28pm

Catégories : #CULTURE

De Balzac, on connaît généralement la Comédie Humaine, des personnages et romans, une œuvre prométhéenne, une ambition démesurée, des entreprises saugrenues (faire pousser des ananas dans les Jardies). Sans doute sait-on aussi qu’il fut journaliste. Mais Balzac ne s’est pas contenté d’être un vulgaire « marchand de phrases », il a accompagné les mutations de l’ère médiatique naissante, participé à la révolution du roman-feuilleton en 1836 et il fut un patron de presse.


Ce sont toutes ces facettes de Balzac journaliste que l’on découvre dans la très riche anthologie que publient les éditions G/F. L’appareil critique comme le choix des textes sont dus à Marie-Eve Thérenty, professeur de littérature française à l’université de Montpellier*, spécialiste des rapports presse / littérature et de la poétique des supports.

 

SUITE :link

 

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Balzac et le journalisme, Articles et chroniques (choisis et présentés par Marie-Eve Thérenty), GF, 400 p., 9 € 80

 


Le livre semble  intéressant et pas cher (quand on compare au prix exorbitant de n'importe quel bouquin écrit, pour dire comme Balzac,par des "rienologues" )

 

Particulièrement instructif pour les journalistes haïtiens qui, dans leur majorité se contentent d'être une chambre d'écho ou une caisse de résonnance du pouvoir des hommes aux bracelets roses -je sais, je sais les journalistes haïtiens subissent pressions et  intimidations et sont  dans leur majorité mal payés- .

 

Situation qui n'est pas liée au "singulier petit pays" que les réacs aiment à mettre en avant pour justifier toutes leurs bêtises; ce constat est le même partout dans le monde 

 

où vous trouverez dans chacun des pays des équipes courageuses qui crèent des journaux avec quelques sous et beaucoup de copains, font faillite, recommencent,  publient sur des blogs, sur des média en ligne et prennent toutes sortes d'initiatives pour informer et marroner la censure des média dominants.

 

Pour faire du bon journalisme il faut, en dehors du savoir professionnel et du respect des règles d'éthique propres au métier, de la persévérance et le sens du partage. Jean Dominique possédait ses deux qualités. Son sens du partage  a stimulé les équipes de journalistes de Radio Haïti Inter. Lesquels journalistes, malheureusement sont allées chacun dans son coin faire son petit business pour être patron, au lieu de s'organiser en un pool fédérateur.

 

Ces journalistes haïtiens ont fait exactement le contraire de ce qui se passe ailleurs, au lieu de concentration, eux ils ont fait  dans la multiplication. Exactement le même syndrome du chef que l'on retrouve au niveau des partis où chacun est roi dans sa chapelle.

 

Cet émiettement a, bien évidemment, généré moins de dynamisme, moins de bons papiers et de réflexions novatrices et encore moins dérangeantes.

 

L'extrait suivant pour vous donner une idée de cette relation particulière de Balzac avec le journalisme

 

 "L’introduction du volume rappelle le rapport complexe et ambigu de Balzac à la presse : comme nombre de ses contemporains, il mesure l’importance grandissante de ce que l’on appellera le "quatrième pouvoir" et en « secrétaire » de la société française, il observe, analyse et décrypte des types journalistiques — le « critique blond », le « pêcheur à la ligne » (le pigiste), le « faiseur d’articles de fond », le « rienologue » et tant d’autres —, le rôle de la critique pour (dé)faire les réputations et dresse une véritable fresque fictionnelle de la vie journalistique de son siècle.

 

Le tableau est souvent extrêmement noir, surtout lorsque la presse est incarnée par Félicien Vernou dans Illusions perdues, journaliste cynique et désabusé, déclarant que « nous sommes des marchands de phrases, et nous vivons de notre commerce ». A cette activité rémunérée, parfois vendue au plus offrant, Balzac oppose les vertueux et droits membres du Cénacle, refusant toute compromission à leur idéal artistique. Lucien de Rubempré, le jeune homme en apprentissage des Illusions perdues, doit choisir entre ces deux voies et il commencera par perdre son âme dans le monde des petits journaux.


Mais, comme le rappelle Marie-Eve Thérenty, la noirceur doit être nuancée : Balzac reconnaît le génie d’une partie de la presse, sa puissance, son inventivité, que l’on pense à l’écriture journalistique (« cette exubérance d’esprit, cette moquerie sur tous les tons ») ou à l’invention de formes nouvelles — la prose tendue du feuilleton, les rubriques des journaux qui lui inspirent les "scènes" de sa Comédie humaine, le commentaire "à chaud" de l’actualité, du monde comme il va, d’une société en pleins bouleversements identitaires."

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