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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le « non » de Gary Victor. Par PFA

Publié par siel sur 5 Décembre 2013, 13:21pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES

Le « non » de Gary Victor

 

A chaque fois que nos rares et importants intellectuels nous gratifient de leur précieuse réaction sur un sujet d’actualité, le temps semble s’arrêter. D’ailleurs, ces grands homme et femmes de l’intelligentsia haïtienne n’ont généralement pas le temps pour les histoires de vivres et de denrées autours desquelles le quotidien de la majorité gravite. Quand ces illustres chevaliers des lettres et de la connaissance ne récoltent pas les prix internationaux, ils observent à la loupe ces histoires abracadabrantes dans le but de les narrer de façon alléchante à leurs locuteurs internationaux.  Mais de là à se sentir concernés par la réalité observée ! Non ! Il ne faut pas hurler avec les loups ! C’est donc avec sourire aux lèvres que j’ai lu et relu le « NON » tonitruant de Gary Victor. A priori, il faut avouer que pour un « NON », c’en est un. WOW !

 

 Oui, c’est vrai que nous autres Haïtiens devons cesser de pleurnicher et de piaffer sur les fables de loups-garous aux ailes rouges, sur les personnes qui sont mangées, broyées et gobées par le diable en personne, sur les contes de gens transformés en vaches…Mais en ce qui a trait à nos compatriotes en République Dominicaine, nous n’avons pas trop le choix. Il nous faut pleurnicher, pleurer comme une madeleine, nous lamenter et chialer. Pour l’instant c’est le seul moyen que nous avons de prévenir le génocide qui peut découler de la dénationalisation de nos frères et sœurs  d’origine haïtienne.
 
Quant à la « vraie question », M. Victor n’a peut-être pas tort. Il existe, en effet, un fossé économique entre les deux pays ; néanmoins ce fossé n’est pas aussi grand que l’on le pense. La RD est certes  un pays en voie de développement, mais à l’instar d’Haïti, elle a son lot de pauvres absolus, de corrupteurs et d’avares. De ce fait, la RD n’a pas les moyens à sa disposition pour financer et soutenir le changement en Haïti. Il existe une littérature économique à ce sujet, M. Victor a intérêt à la consulter. La RD n’est pas un pays développé. Au moment où nous en parlons, des Dominicains émigrent à Porto Rico, aux Etats-Unis, en Espagne, au Canada en quête d’opportunités.
 
Quant aux élites, M. Victor oublie qu’il fait partie des élites intellectuelles d’Haïti. Parler des « élites » comme s’il s’agissait d’un corps à part c’est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle. Nos gouvernements passés et présents ont toujours regorgé d’intellectuels vendant leur service au plus offrant. Ces élites intellectuelles sont aussi responsables de l’état d’indigence dans lequel Haïti se trouve que les élites économiques et politiciennes. C’est à se demander quel rôle jouent les intellectuels en Haïti.
 
Oui comme l’a dit M. Victor, « la solution est dans une remise en question complète de notre organisation sociale et économique,  de tout ce que la mentalité affranchie a inscrit en nous de mépris de l’autre et de nous-mêmes,  on ne veut même pas poser les vrais problèmes, préférant les pleurs, les appels à la solidarité internationale, avec ce même instinct qui est de profiter de la misère pour obtenir de quoi engranger, » Mais qui va remettre en question le système ? Certainement pas nos intellectuels qui en profitent tant bien que mal.
 
Oui il nous faut des hommes, men ki kote moun sa yo pral soti ?
 
PFA
12/3/13
 le texte de M. Victor peut être lu ici :link

Et aussi :Mèt Viktor, la vieille Aline et l'ail, récit haïtien


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