Le quotidien d'Algérie, l'opposition presque décimée

Publié par Elsie HAAS sur 11 Novembre 2009, 10:47am

Mezanmi, il arrive que des personnes d’un peu partout lisent le blog.
Ces personnes me dirigent vers de sujets, des situations, des faits qui peuvent avoir des correspondances avec ceux d’Haïti. Ca crèe un réseau d'intérêts communs.
C’est ainsi que j’ai découvert le journal : Le quotidien d’Algérie
Et cet excellent article sur la "bleuite", une forme de suspicion généralisée, un peu semblable à celle qu'on trouve en Haïti, où depuis les années Duvalier où votre propre enfant pouvait vous dénoncer aux macoutes, on ne sait pas qui est qui. Qui se dit de gauche et travaille pour la CIA. Qui se dit patriote et travaille pour l'IRI. Qui est un(e) honnête citoyen(e) qu'on accuse à tort de tous les maux pour s'en débarasser. Et les voyous, "les plumitifs en quête de gloire intellectuelle" qui en Haïti usent, non pas du téléphone arabe mais des zen (ragots) diffusés sur leurs radios et sur internet, sèment les mensonges, la méfiance et la peur.
L'article raconte comment le pouvoir en place en Algérie s’y est pris pour semer cette « bleuite », c’est-à-dire la suspicion, dans les milieux de l'opposition :

Extraits :

"Ce qui devait arriver est arrivé fatalement. Plus de vingt ans après les événements douloureux des trois glorieuses d’octobre 1988 et de la loi du 23 février autorisant le multipartisme en Algérie, l’opposition est presque totalement décimée, anéantie. Pourtant, au début, lorsque les partis sont sortis de leur clandestinité pour entrer dans la légalité, personne ne pouvait imaginer une telle issue désastreuse. Bien rapidement après l’ouverture du champ politique, l’opposition est vidée de sa substance grise. Amoindrie, affaiblie par des rivalités internes et poussée jusqu’à ses derniers retranchements, celle-ci s’est montrée incapable de capter l’intérêt de la foule ou de canaliser les mouvements de protestation qui ont secoué violemment le pays au cours de ces vingt dernières années. Désormais, l’Algérie est sur un volcan, l’opposition assiste en témoin désabusé. Que s’est-il donc passé pour que l’opposition atteigne ainsi le creux de la vague ?"

"Avec un art aussi raffiné que celui des Saint-cyriens qui ont mis au point la « bleuite » durant la guerre de libération, les généraux algériens organisent la destruction politique des « cibles » qui auraient échappé au rouleau compresseur du terrorisme pédagogique en faisant avaler à l’opposition un nouveau poison : la suspicion. "

"Les repris de justice, les homosexuels, les spéculateurs, les faux islamistes, les plumitifs en quête de gloire intellectuelle, les dealers, les prostituées, les apologistes et autres propagandistes à la solde du pouvoir se chargent du téléphone arabe Des lettres et des coups de téléphone anonymes envahissent les sièges de l’opposition. La suspicion et le dégoût atteignent leur paroxysme. C’est la paranoïa collective. Chacun suspecte l’autre."

Voir :

Le Quotidien d’Algérie, bleuite

par Saïd Radjef.
07 novembre 2009
http://www.lequotidienalgerie.com/index.php/7716/et-maintenant-la-%c2%ab-bleuite-%c2%bb/#more-7716

L’Algérie, Haïti, Cuba, des pays qui payent cher leurs luttes pour leur indépendance.