Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Barack Obama a personnellement tenté de sauver la situation. Le président américain a essayé de convaincre Dilma Rousseff lors d’une rencontre en tête-à-tête en Russie, en marge du G20, et l’a à nouveau appelée lundi soir. Mais le charme n’a pas opéré.
Brasilia est en colère et Washington embarrassé. Un embarras qui perce dans le communiqué officiel de la Maison Blanche qui évoque, « des révélations d’espionnage présumé à l’égard d’officiels brésiliens, par les services de renseignements américains ». Un espionnage présumé qui a toutefois provoqué une remise à plat de toutes les procédures de surveillance aux Etats-Unis.
Tout en reconnaissant qu’il faudra des mois pour voir le bout de cet audit, diligenté par la présidence américaine, on tente à Washington de dissiper le malaise en parlant de report de la visite et non d’une annulation.
Mais la relation est détériorée, et c’est un camouflet pour Barack Obama qui tentait de nouer avec Dilma Rousseff des relations plus cordiales qu’avec l’ancien président Lula.
■ VU DU BRESIL : des explications peu convaincantes
Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
L’appel téléphonique du président américain n’aura pas convaincu Dilma Rousseff. La présidente brésilienne estime que Barack Obama n’a pas fourni d’explications suffisantes. Et surtout, il ne s’est pas engagé à faire cesser les activités d’interception de son agence d’espionnage, la NSA. Par conséquent, la présidente a décidé d’annuler sa visite officielle à Washington prévue le 23 octobre prochain. Une visite qui est reportée, à une date ultérieure.
Avant de prendre cette lourde décision, la présidente brésilienne avait pris soin de consulter son mentor, l’ex-président Lula. Mais la situation est grave. Ces dernières semaines, la chaîne de télévision Globo a révélé que la NSA avait pu avoir accès aux communications de Dilma Rousseff, de ses proches collaborateurs ainsi qu’à des informations concernant l’entreprise Petrobras, le géant pétrolier brésilien.
C’est en tout cas ce qu’affirment des documents confidentiels, rendus publics par l’informaticien américain Edward Snowden. Le voyage officiel de la présidente brésilienne aux Etats Unis devait sceller un rapprochement diplomatique et commercial entre les deux pays. Une relation désormais placée sur le signe de la méfiance.
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